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Des paniers de légumes chaque semaine Des paniers de légumes chaque semaine

Antoine Rechke s'est installé en zone périurbaine sur 2,5 ha. Il y produit des légumes.

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Avant de s'installer, Antoine Rechke a pris le temps de mûrir son projet. Après avoir obtenu un BTS Horticulture et maraîchage, il s'est spécialisé en agriculture biologique.

Durant six ans, il a enchaîné stages et emplois chez des maraîchers de Provence. «C'est là que j'ai découvert le fonctionnement des Associations pour le maintien de l'agriculture paysanne, raconte-t-il. Cela m'a plu, et j'ai décidé de m'installer à mon tour en créant une Amap.»

Pour trouver des terres, Antoine a changé de région. C'est à Palau-del-Vidre, dans les Pyrénées-Orientales, qu'il s'est posé en juin 2005.

«Pour 110.000 euros, j'ai acheté 1,5 hectare à un agriculteur qui prenait sa retraite, poursuit-il. Il m'a aussi cédé un hectare en fermage. Avec ces 2,5 hectares, il y avait 5.000 m2 de serres, du matériel d'irrigation et de culture. J'ai pu commencer à produire et, dès septembre, j'ai livré mes premiers paniers de légumes.»

Il n'existait pas encore d'Amap dans le département. Pour obtenir un financement, Antoine a dû convaincre. «J'ai trouvé une quinzaine de clients qui se sont engagés à m'acheter à l'avance une part de ma récolte. Je m'en suis servi pour appuyer mon dossier.»

La Banque Populaire l'a suivi. Avec l'aide de la chambre d'agriculture, Antoine a demandé une DJA spécifique aux zones périurbaines. «J'ai touché 4.650 € de plus, soit 17.300 € qui se sont ajoutés aux 3.500 € versés d'avance par les premiers acheteurs. Cela m'a permis de démarrer.»

Des prix concertés

Aujourd'hui, Antoine livre soixante paniers par semaine à une centaine de familles. Chaque adhérent s'engage, pour six mois ou un an, à prendre chaque semaine un panier ou un demi-panier. L'assortiment comprend six à dix légumes en fonction de la saison.

«Dans mon emploi précédent, j'avais appris à gérer un assolement complexe, confie-t-il. Le plus délicat est de bien prévoir les dates de plantation et les quantités à mettre en place pour avoir de quoi remplir régulièrement les paniers.»

Le prix est fixé chaque année avec les consommateurs, en fonction des coûts de l'année précédente. En trois ans, le panier est passé de 18 à 22 €. «Les adhérents se partagent la récolte, précise Antoine. Il n'y a pas de quantités fixées à l'avance. Nous assumons ensemble les aléas de la production.»

Pas question de bricoler pour autant. Pour que le système dure, il faut que les consommateurs y trouvent leur compte en termes de quantité, d'assortiment et de rapport qualité-prix. L'agriculteur doit lui aussi s'y retrouver.

Pour l'instant, il ne peut prélever qu'un petit Smic: «J'ai 2.000 € d'annuités chaque mois. En 2016, j'aurai fini de rembourser et je pourrai m'octroyer une meilleure rémunération.»

Antoine mène toutes les cultures seul, avec l'aide ponctuelle de stagiaires, et il évite de compter ses heures. Mais il veille à se libérer le dimanche et à prendre quelques jours de vacances. «C'était une condition posée par ma femme !», révèle-t-il.

Les adhérents ont parfois un peu de mal à se déplacer uniquement pour des légumes. «Nous cherchons à élargir la gamme. Nous travaillons avec un arboriculteur qui fournit un panier de fruits par mois. Nous avons trouvé des partenaires pour le miel, l'huile d'olive et le vin. Et maintenant, nous en cherchons pour la viande, les oeufs et le pain.»

Si le système ne convient pas à tout le monde – certains adhérents partent –, les clients potentiels ne manquent pas. «Nous avons une liste d'attente de deux ans, affirme Antoine. Je suis au maximum en surface comme en travail. La seule solution c'est que d'autres agriculteurs s'installent à leur tour ! »

 

 

1. Planning. Chaque semaine, Antoine Rechke livre une soixantaine de paniers aux adhérents de l'Amap.

2. Serre. L'été, Antoine cultive trente-cinq légumes, sous serre et en plein champ. L'hiver, l'assortiment est plus réduit.

3. Bio. Antoine a acquis une bonne expérience en agriculture biologique dans son emploi précédent. Il bénéficie aussi de l'appui du Civam bio. En trois ans, il a constaté une augmentation du nombre d'auxiliaires présents sur l'exploitation.

 

L'exploitation: à Palau-del-Vidre, dans les Pyrénées-Orientales

- Surface: 2,5 ha, soit: 10.000 m2 de légumes de plein champ, 5.000 m2 de légumes sous serre et 8.000 m2 de kiwis

- Mises en culture: l'hiver: 18 légumes et l'été : 35 légumes

- Distribution de paniers: 100 familles adhérentes pour un engagement sur six mois ou un an. Livraison hebdomadaire. 18 paniers et 82 demi-paniers par semaine contenant 6 à 10 légumes.

 

 

Les résultats

- Valeur du panier hebdomadaire: 22 euros

- Produit brut 2008: 57.500 euros

- Charges opérationnelles: 12.900 euros

- Charges de structure: 13.800 euros

- Excédent brut d'exploitation: 30.800 euros

- EBE/produit brut: 53 %

 

 

Retrouver le goût de cuisiner

L'Amap organise des ateliers pédagogiques où les adhérents peuvent participer à la plantation, au désherbage ou à la récolte. «Ils sont curieux de voir comment ça pousse», constate Antoine. Les adhérents viennent aussi l'aider à la préparation des paniers.

Au sein de l'Amap, ils redécouvrent la saisonnalité des légumes, et se remettent à cuisiner. «Nous nous rencontrons à chaque livraison. Nous échangeons des recettes pour varier les façons de consommer un même légume», précise Antoine.

 

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