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Chemins de Compostelle Deux semaines pour se ressourcer

Depuis neuf ans, Dominique Pallure part sur les chemins qui mènent à Saint-Jacques pour y puiser des forces.

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«Lorsque mes jambes n'en peuvent plus, je me demande pourquoi je marche. Mais chaque été, je repars. Sur le chemin, je reviens à l'essentiel. J'y puise de la force pour le reste de l'année. C'est une école de vie !», affirme Dominique Pallure, agricultrice en Gaec à Villelongue-de-la-Salanque, dans les Pyrénées-Orientales.

 

Besoin de recul

C'est en 2000 qu'elle a découvert les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. «Je traversais une période difficile et j'avais besoin de recul. Ma fille avait grandi, je pouvais m'absenter l'esprit tranquille. Sur l'exploitation, nous avions arrêté les tomates pour nous recentrer sur les salades, les artichauts et les pommes de terre, ce qui me permettait de me libérer l'été. J'ai contacté une association jacquaire pour trouver des informations et je suis partie.»

Avec une amie, elle a marché de Saint-Jean-Pied-de-Port jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle. Puis, en 2004, elle a décidé de se lancer seule sur le Camino aragones. «Au fil des jours, marcher m'aide à m'alléger de tout ce qui m'encombre. Pendant ce temps de rupture, j'oublie la pression du quotidien. Je retrouve mon âme d'enfant, d'adolescente», relève Dominique.

Le corps, lui, ne rajeunit pas pour autant. «J'ai appris à prendre soin de mes pieds et de mes jambes. Mais quand cela devient difficile, l'essentiel est ailleurs. J'ai vu des personnes avec un handicap aller jusqu'au bout, et d'autres en pleine forme craquer au bout de cinq jours.»

A son rythme

Sur le chemin, Dominique apprécie de marcher à son rythme, sans autre préoccupation que de savoir où elle mangera et dormira. «Je ne programme pas les étapes à l'avance, je m'en remets à la providence et je trouve toujours une solution.»

Pas question pour autant de ne compter que sur l'hospitalité offerte. «Je prévois un budget moyen de 30 euros par jour», précise Dominique. En 2005 et 2006, elle a parcouru en deux fois la voie qui part du Puy-en-Velay.

En 2007, elle a découvert le Camino del norte, puis en 2008 le Camino primitivo et en 2009 le Camino gironés. «Sur le chemin, les rencontres sont plus vraies, les barrières sociales tombent. Des liens se tissent, qui se prolongent au-delà de la marche. J'écris aux personnes que j'ai rencontrées, je les invite à la maison», raconte Dominique.

Quand sa vie quotidienne reprend, elle gagne en ouverture et en sérénité. «Je relativise plus facilement les petits soucis, et j'apprends à me réserver des espaces de tranquillité.»

 

Partir seul: ses conseils

- Ne pas hésiter à partir seul pour faciliter les rencontres.

- Ne pas s'encombrer d'un sac trop lourd.

- Ne pas partir avec des chaussures neuves.

- Essayer de se libérer au moins deux semaines pour s'adapter à la marche et en profiter.

- Prévoir le retour !

 

 

Quatre chemins en France

Dans toute l'Europe, des chemins menaient les pélerins jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle. En France, quatre voies partent de Tours, de Vézelay, du Puy-en-Velay et d'Arles.

Classées par l'Unesco, elles ont été balisées par la Fédération française de randonnée pédestre. Elles se rejoignent en Espagne, à Puente-la-Reina, et continuent jusqu'à Sait-Jacques par le Camino françes.

Cette partie du chemin est la plus fréquentée et, certains jours, c'est un peu l'autoroute à l'heure des grands départs. D'autres voies méritent d'être découvertes, que ce soit le Camino del norte, qui part de Hendaye et longe la côte, ou le Camino primitivo, qui passe par la montagne.

Plus d'infos sur www.chemindecompostelle.com et www.aucoeurduchemin.org

 

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