Christine et Nicolas Gamaury produisent Christine et Nicolas Gamaury produisent des légumes bio pour la restauration col
Pour vendre leurs légumes biologiques aux établissements scolaires, Christine et Nicolas ont participé à la création d'une Scic.
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1. Installation réussie. Auparavant chef de culture dans une exploitation légumière pour Nicolas et conseillère en agriculture biologique pour Christine, les jeunes agriculteurs avaient tous les atouts pour réussir leur installation.
2. Formation. Avec un aubergiste et un médecin nutritionniste, Inter Bio Normandie organise des formations pour les cuisiniers.
3. Internet. Le site «La bio pour tous» est destiné à mettre en relation offreurs et demandeurs de produits biologiques.
Réunis au sein de l'EARL des 4 saisons, Christine Gamaury et son compagnon, Nicolas Paris, ont repris en 2005 une exploitation en agriculture biologique près de Vire, dans le Calvados. La surface totale de 26,5 hectares se répartit entre 10 ha de céréales, 13 ha de prairies, 0,5 ha de petits fruits et 3 ha de cultures maraîchères, dont 1.200 m² de tunnel froid. S'y ajoutent un élevage de 80 brebis, 450 poules pondeuses et une cinquantaine de ruches.
Nicolas est chargé de la production pendant que Christine s'occupe de la commercialisation. Ils emploient un salarié et un apprenti, chacun à mi-temps. En été, un saisonnier vient en renfort, ainsi que deux personnes d'un centre d'aide par le travail.
La priorité est la vente directe, avec trois marchés, le détail à la ferme et quatre-vingts paniers au prix moyen de 10 euros livrés chaque semaine à des Amap (association pour le maintien d'une agriculture paysanne), des entreprises ou des particuliers.
«Nous faisons également partie du groupement d'intérêt économique "Paysans et fermiers bio de Normandie". Il rassemble quinze producteurs qui livrent, chaque mois, quatorze associations de consommateurs de la région parisienne», ajoute Christine. Ses produits bio sont vendus en moyenne 20% plus chers qu'en agriculture conventionnelle. «Mais les aides européennes représentent environ 3% de notre chiffre d'affaires, soit près de 5.000 euros», rappelle-t-elle.
Société commerciale sans but lucratif
Enfin, avec l'aide d'Inter Bio Normandie, l'interprofession régionale, le couple s'est positionné sur le marché de la restauration collective: «Notre objectif est de faire évoluer l'alimentation des enfants, mais aussi de leur faire consommer des produits locaux et de les sensibiliser à la saisonnalité des produits.»
Pour cela, l'EARL a rejoint la Société coopérative d'intérêt collectif (Scic) créée en 2008 par Inter Bio Normandie et le réseau bio normand. Cette structure a un statut de société commerciale mais n'a pas de but lucratif. Elle doit respecter les règles coopératives: répartition du pouvoir sur la base du principe "une personne-une voix", implication de tous les associés à la vie de l'entreprise et aux décisions de gestion, et maintien des résultats dans l'entreprise sous forme de réserves impartageables qui en garantissent l'autonomie et la pérennité.
Les sociétaires de la Scic Inter Bio Normandie services se répartissent en quatre collèges: salariés, membres fondateurs, consommateurs et fournisseurs. Parmi ces derniers, on retrouve une trentaine de producteurs et trois transformateurs.
«Je fais mes livraisons chaque jeudi, précise Christine Gamaury. Je peux faire appel à un autre producteur si je manque d'un produit, mais je peux aussi servir de relais pour d'autres agriculteurs. La difficulté est de programmer à l'avance les besoins des établissements et les plantations qu'ils entraînent.»
La Scic emploie actuellement une salariée à temps partiel chargée de recevoir les commandes des restaurants collectifs, de les transmettre aux producteurs et d'optimiser la logistique de livraison.
Logistique par internet
La Scic vient de mettre en place un site internet (Labiopourtous.com ). D'un côté, les producteurs et transformateurs soumettent leurs offres à destination de la restauration hors foyer. De l'autre, les acheteurs consultent les offres. «L'internet n'est pas encore indispensable car tous les producteurs se connaissent, rappelle Christine Gamaury. De plus, nous répondons uniquement à la demande. Ce qui nous fait peur, c'est l'explosion de cette demande.»
Pour compléter la démarche commerciale de la Scic, l'association Inter Bio Normandie assure des actions de sensibilisation et des réunions d'information auprès des élus et des parents d'élèves.
«L'agrément d'Inter Bio et des groupements d'agriculteurs biologiques par l'académie de Caen en tant "qu'associations éducatives complémentaires de l'enseignement public" nous donne accès aux interventions en classe avec des outils pédagogiques», souligne Cathy Pichon, animatrice de l'association. Christine intervient parfois lors de ces animations.
De plus, l'interprofession est référencée en tant qu'organisme de formation par le Centre national de la fonction publique territoriale. L'association organise des stages sur le thème «Comment cuisiner bio en maîtrisant les coûts?». Le prix des aliments biologiques peut en effet être un obstacle à l'adoption de ce type de restauration.
Un obstacle que souhaite écarter Christine Gamaury: «Nous faisons un effort sur les prix, de l'ordre de 10% pour la restauration collective. C'est aussi notre côté militant.»
Témoignage: ARMELLE MÉNAGER, présidente d'Inter Bio Normandie «Nous avons participé à deux cent mille repas en 2008» Notre statut d'association n'était pas adapté au développement de l'activité restauration collective. Pour faire face à son développement, nous avons donc transféré cette activité vers la Scic Inter Bio Normandie services. Les agriculteurs vendent à la Scic, qui reste une plate-forme de services. Celle-ci refacture ensuite les établissements d'enseignement qui n'ont qu'une seule facture pour l'ensemble de leurs achats. Nous avons participé à deux cent mille repas en 2008, essentiellement en Basse-Normandie, soit avec des repas complets, soit avec deux ou trois produits biologiques. C'est encore peu par rapport aux six millions de repas servis dans les lycées de la région. Mais nous bénéficions de l'effet «Grenelle de l'environnement», qui nous amène de nouvelles demandes des sociétés de restauration collective, des collèges, des maisons de retraite, des comités d'entreprise... Face à l'augmentation des volumes, les agriculteurs ne pourront pas continuer à assurer seuls leurs livraisons. Nous réfléchissons à une autre organisation. |
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