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Barnier réplique aux céréaliers (27-03-2 Barnier réplique aux céréaliers (27-03-2009)

Après l'annonce du plan Barnier, les céréaliers réclament des compensations. Le ministre justifie ses choix et la mise en oeuvre de la réforme suit son cours.

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«Barnier, touche pas à notre blé!», «Barnier, tu nous as bernés!» Voici les slogans scandés par quelque 4.000 céréaliers du nord du Bassin parisien et du Centre qui ont manifesté, le 25 mars, dans les rues de Paris, contre le plan Barnier.

Ce plan «prépare l'avenir», a martelé le même jour et à quelques centaines de mètres de là Michel Barnier, lors d'une session des chambres d'agriculture (APCA). Aux céréaliers qui estiment «la marche trop haute» et réclament de la progressivité, il rétorque qu'elle «paraît difficile». Mais il promet un plan d'accompagnement: «Plusieurs voies sont sur la table, y compris celle d'une mesure rotationnelle (...). Nous travaillons à l'expérimentation, en 2010, d'une assurance contre les aléas économiques et à l'adaptation de la DPA (dotation fiscale pour aléas).»

Tensions sur le solde des aides couplées

Selon leurs estimations, les céréaliers de l'Ile-de-France (JA, FSEAIF et chambre d'agriculture) perdraient entre 100 et 120 euros d'aides par hectare. JA région Nord demande que «le prélèvement global occasionné par cette réforme soit au maximum de 20% des aides par exploitation». Il s'oppose à toute redistribution des 514 millions d'euros issus du solde du découplage des aides Scop en 2010 (11 points de prélèvement sur les 25% d'aides cop encore couplées).

A l'occasion d'un déplacement de Nicolas Sarkozy dans l'Aisne, le 24 mars 2009, Michel Lapointe, président de la FDSEA du département, s'est vu confirmé que «les discussions étaient bien avancées pour que ce prélèvement encore en suspens ne se fasse pas». Le président de la République devrait recevoir sur cette question les présidents des chambres d'agriculture du nord du Bassin parisien le 30 mars.

De son côté, la FNSEA a tranché lors de son conseil d'administration, le 19 mars. «Il faut renvoyer ces 11% en totalité aux exploitations concernées en fonction de leur historique», a précisé Xavier Beulin, premier vice-président du syndicat. La raison: «Ne pas pénaliser les petites exploitations de polyculture plutôt intensives qui ont des niveaux de DPU élevés et auraient peu de possibilité de retour d'aides.»

Concernant les zones intermédiaires, la FNSEA compte sur le second pilier de la Pac (développement rural). «Il s'agira d'apporter de 40 à 50 €/ha par le biais d'une mesure du type de l'aide rotationnelle», a indiqué Xavier Beulin. Une position que la Confédération paysanne juge «scandaleuse». «Il faut répartir ces 11% sur toutes les exploitations avec un plafonnement à 50 ha», propose Régis Hochart, son porte-parole.

Pour lui, le revenu doit être au coeur de la redistribution des aides. Se fondant sur ce critère, il dénonce une manifestation «indécente» des céréaliers. «Le revenu moyen est de 46.400 euros en Champagne-Ardenne, 44.300 euros en Ile-de-France et 36.500 euros en Picardie. Il tombe à 30.200 euros en Poitou-Charente, 15.400 euros en Midi-Pyrénées et en Aquitaine», fait-il remarquer (*).

Opportuniste, la Coordination rurale appelle les déçus de la «FNSEA qui a cogéré cette réforme» avec le gouvernement à rejoindre ses rangs.

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(*) Moyenne Rica (réseau d'information comptable agricole) sur cinq ans, dont 2007.

 

Redistribution des aides: des décisions fermes pour la fin d'avril

Le ministère de l'Agriculture a réuni les syndicats agricoles, le jeudi 19 mars, pour affiner les choix français dans la mise en oeuvre de la réforme de la Pac, avant une notification à la Commission européenne que Michel Barnier souhaite pour la fin d'avril.

Concernant le soutien à l'herbe, le ministère propose, pour un chargement entre 0,5 et 0,8 UGB (unité de gros bétail), l'attribution de DPU à 40 € sur les 50 premiers hectares et 20 € au-delà.

Avec un chargement supérieur à 0,8 UGB, deux hypothèses sont à l'étude:

- 75 € aux 50 premiers hectares et 50 € au-delà,

- ou 80 € puis 40 €.

Le ministère est attaché à un plafonnement de l'aide aux légumes de plein champ à 100 €/ha. Afin d'aider en priorité les légumes frais, la Confédération paysanne réclame une différenciation sur les cinq premiers hectares. Quant à l'aide aux fourrages, elle pourrait bénéficier au maïs ensilage et au maïs grain.

Les positions s'exacerbent sur la réattribution du solde des aides Scop et PMTVA découplées en 2010 (respectivement 514 millions d'euros et 90 millions d'euros) en fonction des références historiques des exploitants ou selon d'autres clés de répartition (tous les hectares et toutes les têtes).

 

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