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CFPPA nature de La Roche-sur-Yon Passer du rêve à la pratique

Ce matin-là, ils sont sept jeunes de 19 à 35 ans à suivre le module optionnel sur la biodynamie au CFPPA nature de la Roche-sur-Yon (Vendée). Leurs formations initiales divergent entre bac, licence de sociologie et master de gestion des rivières.

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Stagiaires. Les jeunes alternent 1 200 heures de formation réparties sur onze mois et neuf semaines de stage en exploitation.

 

Reconversion en bio. Frédérique Dubourdieu, ici en compagnie de Jean-Luc Dugas, est en charge de la mise au point et du suivi des formations. (photo de droite)

Ces jeunes, pour la plupart en reconversion professionnelle, partagent une même envie: concilier leur futur métier et leurs convictions personnelles. Non issus du milieu agricole, ils viennent chercher une formation pratique et obtenir le BPREA (brevet professionnel de responsable d'exploitation agricole), option bio.

Cinq d'entre eux souhaitent travailler chez un maraîcher bio, dans des associations de réinsertion ou d'éducation à la nature. Deux ont déjà un projet d'installation: un hectare en maraîchage pour Fabien, la reprise progressive des 35 hectares de terres familiales pour Estelle, avec installation en maraîchage, puis la création à plus long terme d'une activité cheval.

Autour d'eux, les enseignants veillent à apporter la part de réalisme et de crédibilité nécessaire entre cours, visites et neuf semaines de stage: «Nous évitons l'approche partisane. Nous leur donnons des clefs pour réfléchir à un projet réaliste», explique Frédérique Dubourdieu, chargée de la mise au point et du suivi des formations au lycée Nature, établissement public de la Roche-sur-Yon.

Sur un même site se trouvent réunis le lycée, le CFA, le CFPPA et une exploitation agricole: «Notre orientation vers le bio n'a rien d'opportuniste. L'établissement date de quarante ans. Nous avons reconverti la moitié de l'exploitation entre 1995 et 1998. Nous avons une production avicole biologique, une troupe ovine, des porcs fermiers sous label rouge et une production de taurillons classique.»

Renversement de tendance

La décision vient d'être prise: à la fin de 2009, toute l'exploitation sera bio et l'atelier taurillons disparaîtra. Le BPREA continuera de traiter, au choix des stagiaires, d'agriculture conventionnelle et biologique. «Depuis cinq ans, la tendance s'inverse: auparavant, un quart des stagiaires choisissait le bio, aujourd'hui, ce sont les trois quarts. Nous tenons compte de la demande de la profession, du conseil régional qui nous finance, et de la ville qui nous entoure», estime Frédérique Dubourdieu.

Jean-Noël Violleau, qui a suivi la formation il y trois ans, est aujourd'hui installé en maraîchage. Il est débordé par la demande de paniers de légumes qu'il livre à domicile: «Je suis passé d'un métier dans l'informatique au bio. J'ai vraiment trouvé ce que je cherchais au CFPPA. C'est pointu techniquement. Mais il faudrait encore plus de pratique.»

Actuellement maître de stage de Jérôme, élève en BPREA, il se forme régulièrement auprès du Gab (groupe d'agriculteurs biologiques). Le CFPPA propose lui aussi des formations continues. «Nous avons des sessions de formation sur la reconversion en bio en mouton.

Les semaines optionnelles, des BPREA sont ouvertes aux agriculteurs et salariés qui veulent se former: biodynamie, entretien du matériel, transformation des produits, intégration paysagère ou utilisation de la traction animale.

Le stage sur la traction animale, mis au point il y a trois ans avec des maraîchers très demandeurs, accueille vingt stagiaires venus de toute la région. Nous proposons d'autres formations, longues ou courtes, sur le paysage, l'environnement...

Nous préparons les paysagistes et les chauffeurs de Cuma au Dapa (diplôme de distributeur et d'applicateur de produits antiparasitaires). Cela va nous servir pour préparer la formation pour l'obtention du certificat phyto, qui sera obligatoire en agriculture en 2014.

Si tout n'est pas bio ici, l'environnement est une préoccupation centrale. Nous réfléchissons avec les agriculteurs au moyen de passer à une agriculture écologiquement intensive.»

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CFPPA: Centre de formation professionnelle et de promotion agricole

 

Agriculture biologique: vers la multiplication des formations

Six exploitations d'établissements agricoles sont totalement en bio et trente-trois le sont partiellement, selon l'Institut d'agriculture biologique.

Dans chaque région, au moins une exploitation doit être convertie ou chaque établissement doit avoir un atelier bio. Depuis la rentrée de 2008, toutes les formations doivent intégrer une présentation de l'agriculture biologique. Le CFPPA du Rheu a mis en place des FOAD (formations ouvertes à distance) pour compléter l'offre de formation courte ou en BPREA dans les régions.

Enfin, hors enseignement agricole, d'autres organismes proposent des formations courtes: les chambres d'agriculture, le réseau de la Fnab (Fédération nationale de l'agriculture biologique) et le Gab (Groupement d'agriculteurs biologiques).

 

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