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L'enseignement agricole en pleine mutati L'enseignement agricole en pleine mutation

Face aux nouveaux défis de l'agriculture, notamment environnementaux, la formation scolaire doit à son tour s'adapter.

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Avec un taux moyen de réussite aux examens de 80% et un taux d'insertion dans la vie professionnelle de plus de 85% (95% dans l'enseignement supérieur) (1), la qualité de l'enseignement agricole est reconnue par tous et montrée en exemple. Mais pour faire perdurer cette qualité, le projet éducatif agricole doit intégrer de nouveaux enjeux que sont les évolutions de la Pac, le défi alimentaire, les risques sanitaires ou encore les problématiques environnementales.

Selon le rapport de Françoise Ferat, sénatrice de la Marne, rendu en septembre 2008, l'alternative est sans ambiguïté: «Soit l'enseignement agricole se résigne à l'abandon, soit il choisit de prendre un nouveau départ pour répondre aux défis d'aujourd'hui.»

Cap sur le développement durable

S'adapter ou disparaître. Le virage semble avoir été pris au début de 2009, avec le cinquième schéma prévisionnel de l'enseignement agricole. Selon ce schéma, trois grandes orientations sont à retenir pour la période 2009-2014:

- le développement de l'autonomie des établissements,

- l'individualisation des parcours de formation,

- et la recherche scientifique, notamment en matière de développement durable.

Ce dernier point a trouvé un écho positif dans les lycées.

«L'écologie et le développement durable sont des notions stratégiques, facteurs de développement pour les exploitations», estime Guy Vanlerberghe, agriculteur et administrateur du lycée agricole de Pierrefonds (Oise). Claire Durox, animatrice du réseau national «performance énergétique des exploitations» de l'enseignement agricole, confirme ce point de vue.

«Beaucoup d'établissements ont déjà travaillé sur ces questions, en réduisant par exemple les intrants ou en mettant en place des systèmes photovoltaïques ou des chauffages géothermiques, explique-t-elle. D'autres doivent encore faire des efforts. L'objectif est d'acquérir une culture commune pour répondre au mieux aux attentes de la société.»

Depuis octobre 2008, des bilans carbone sont réalisés dans tous les établissements. Ceux-ci sont également engagés dans le plan de performance énergétique (PPE) des exploitations, lancé par le gouvernement en février 2009.

Le PPE permet un financement des investissements liés aux économies d'énergie et à la production d'énergie renouvelable. «Le développement durable est un chantier pédagogique auquel s'associent les élèves», souligne Claire Durox.

Les exigences environnementales ont ainsi été intégrées dans les programmes d'enseignement, notamment lors de la rénovation du baccalauréat professionnel «conduite et gestion de l'exploitation agricole».

Bac pro, filière d'excellence

Un autre chantier bouleverse l'enseignement agricole: la rénovation de la voie professionnelle. Le baccalauréat professionnel s'obtiendra désormais en trois ans et non plus en quatre. Le cycle de deux ans conduisant au Bepa est abandonné.

Cette rénovation se traduira, à la rentrée de 2009, par l'ouverture de cinq secondes professionnelles:

- productions animales,

- productions végétales-agroéquipement,

- nature-jardin-paysage-forêt,

- conseil-vente

- alimentation-bioindustries-laboratoire).

Pour Michel Barnier, ministre de l'Agriculture, l'objectif est de faire de la voie professionnelle «une filière d'excellence dans laquelle le plus grand nombre pourra se révéler».

Guy Vanlerberghe craint les conséquences de cette réforme. «L'une des spécificités de l'enseignement agricole est l'accueil d'élèves en difficulté scolaire, qui ont besoin de temps», insiste l'administrateur.

A ce propos, Michel Barnier se veut rassurant: «Il est prévu que soient identifiées des possibilités de faire effectuer des parcours en quatre ans. Cela peut se traduire par la mise en place de classes spécifiques en fin de seconde professionnelle», a-t-il déclaré devant l'Assemblée nationale, le 17 février 2009.

Par ailleurs, un Bepa rénové pourra toujours être obtenu à l'issue de la première professionnelle. Mais qu'adviendra-t-il des établissements qui ne formaient jusqu'ici qu'au Bepa?

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(1) Source: ministère de l'Agriculture, rentrée scolaire de 2008.

 

1. Chantier. Le coût total s'élève à 75 millions d'euros, financés par la région Centre.

 

2. Energie. La verrière qui dessert l'établissement est équipée de panneaux photovoltaïques.

3. Isolation. Les architectes ont travaillé sur l'exposition des bâtiments, l'épaisseur et la qualité des matériaux, ainsi que sur des systèmes innovants de ventilation. Ici, l'hébergement sud.

 

Un lycée de «haute qualité environnementale»

C'est pour sauver le lycée de Bourges, dans le Cher, du grignotage urbain que la région Centre a décidé de reconstruire l'établissement à l'extérieur de la ville, au Subdray. Le conseil régional a introduit la notion de «haute qualité environnementale» dans ce projet.

Cette démarche de développement durable passe tout d'abord par le choix des matériaux: le bois à plus de 40%. L'architecture intègre également des panneaux photovoltaïques pour l'electricité et des capteurs thermiques fournissent l'eau chaude. L'établissement possède par ailleurs un contrôle des eaux usées grâce à un système de jardins filtrants.

«Ce lycée est un outil pédagogique pour les jeunes, mais aussi pour l'ensemble de la profession», insiste Sylvestre Cavagné, directeur de l'établissement. Le lycée du Subdray ouvrira ses portes à la rentrée 2009.

investissement. Le coût total s'élève à 75 millions d'euros, financés par la région Centre.

Isolation. Les architectes ont travaillé sur l'exposition des bâtiments, l'épaisseur et la qualité des matériaux ainsi que sur des systèmes innovants de ventilation.

 

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