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Anticiper sa base sur les marchés à term Anticiper sa base sur les marchés à terme

La différence entre le prix de vente au départ de la ferme et le prix sur le marché à terme est une composante du revenu à ne pas négliger.

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La base, encore appelée «prime», représente la différence à un moment donné entre le prix constaté sur le marché à terme (Matif) et le prix au départ de la ferme. Le plus souvent comprise entre 10 et 25 €t, elle est loin d'être négligeable et peut représenter une partie du revenu lié à la vente. En outre, «connaître ou calculer sa base, cela permet de savoir si le prix proposé par un acheteur est bon à l'instant T», explique Malik Tsebia, conseiller en charge des marchés à la chambre d'agriculture de la Vienne.

 

 

Trois composantes

La base se calcule à l'instant T à partir de trois composantes essentielles du prix pour les deux marchés (à terme et de gré à gré), le temps, la qualité et le lieu (voir le schéma ci-dessous).

Sur le marché à terme, le prix vaut pour une échéance ultérieure. Ce prix prend donc en compte le coût de stockage jusqu'à cette date.

Au contraire, au même instant sur le marché de gré à gré, le prix vaut pour une quantité livrable immédiatement. En théorie, plus l'échéance du contrat approche et plus la base diminue car la composante «temps de stockage» se rapproche de zéro.

Ensuite, les contrats sur le Matif portent sur des qualités standards, alors que l'agriculteur possède une qualité spécifique qui peut être meilleure ou en deçà du standard. Des grilles de surcote et de décote en fonction de la qualité donnent une idée de cette différence de prix.

Les contrats Matif prévoient un lieu de livraison qui est souvent un lieu important d'échanges (le port de Rouen pour le contrat blé). L'agriculteur doit ainsi compter le transport jusqu'à ce marché dans son calcul de base.

Finalement, la marge que l'acheteur peut prendre pour la gestion de la marchandise «a un poids assez faible parmi les autres composantes de la base», explique Michel Portier, directeur d'Agritel.

Pour évaluer sa base, l'agriculteur a deux moyens. Il peut la calculer, mais plus fréquemment, la base est estimée à partir de ses observations. «L'agriculteur observe comment sa base se comporte au niveau local, et il se constitue un historique», explique Benoît Labouille, directeur de Offre et demande agricole.

Par souci de lisibilité et d'équité pour chaque agriculteur, certaines coopératives proposent des formules de prix de type «Matif moins quinze». Ce sont alors les coopératives qui gèrent les fluctuations de la base de chacun de leurs adhérents.

 

Distorsions entre Matif et physique

Les acteurs du marché physique et ceux du marché à terme ne sont pas toujours les mêmes. Ainsi, l'offre et la demande sur ces marchés peuvent ne pas être en phase, ce qui crée des distorsions entre le marché réel et le marché virtuel.

Par exemple, au mois de janvier de cette année, les épisodes de sécheresse en Argentine et au Texas ont rapidement attiré les spéculateurs en quête de volatilité sur les marchés agricoles. Les prix du blé ont rapidement regagné des couleurs sur le Matif, mais les marchés physiques n'ont d'abord pas suivi la tendance car aucune pénurie n'était réellement constatée.

 

 

Risque de base: écart non anticipé

En fixant son prix sur le marché à terme, l'agriculteur prend un risque dit «de base», qui représente l'écart entre sa base évaluée et la réalité du marché au moment où il livrera sa marchandise à son organisme stockeur. Si le risque de base est supérieur au risque de prix, il n'est pas conseillé de se couvrir sur les marchés à terme.

 

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