Puits réaménagé Pour approvisionner les cinquante laitières
Grâce à une source qui ne tarit pas, les Moizan ne se connectent pratiquement pas au réseau public.
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« Notre puits subvient aux besoins de notre troupeau laitier depuis vingt ans », se réjouit Sylvain Moizan, de Pluvigner, dans le Morbihan. Il est aménagé sur une ancienne fontaine et fournit tous les jours de l'année les 10 m³ nécessaires à l'abreuvement et à la traite des 50 prim'holsteins de l'exploitation que conduisent Régis, son fils, et Elisabeth, son épouse.
Les éleveurs estiment le montant de l'économie annuelle à 3.650 euros (3.650 m³ à 1 €/m³). «Nous avons toutefois des contraintes, explique Sylvain. Pour respecter le cahier des charges des bonnes pratiques d'élevage, nous réalisons chaque année une analyse de l'eau pour vérifier qu'elle est bien conforme. »
D'autant que les éleveurs utilisent cette ressource aussi bien pour l'élevage que pour leur consommation personnelle.
Entretenir les abords
Les analyses ont toujours répondu aux normes exigées pour la potabilité de l'eau de consommation humaine, jusqu'en 2006. Cette année-là, le taux de germes coliformes s'est envolé.
« Cette mesure anormale provenait des abords du puits, qui étaient mal entretenus, explique Alban Barbé, du GDS du Morbihan. Les arbres et les racines avaient envahi les alentours. L'eau stagnait autour du réservoir, et avait fini par s'infiltrer. «Nous avons débroussaillé et assaini la zone de puisage », indique Sylvain.
Les buses arrivant au ras du sol, les eaux de surface pouvaient s'écouler par le haut. Bref, l'installation manquait d'étanchéité. « L'eau pompée ne doit provenir que du fond, insiste Alban Barbé. La partie supérieure du puits doit être protégée par un remblai filtrant, comme pour le forage. »
« Nous avons creusé le puits, explique Sylvain. Puis nous avons épandu un tapis de pierres de 2 à 4 cm dans le fond. Des buses de un mètre de diamètre ont ensuite été installées pour protéger la réserve d'eau. »
La glaise dévie le ruissellement. Et un couvercle en partie supérieure évite tous les dépôts. La location d'une pelleteuse est nécessaire pour réaliser ces travaux. Il a fallu environ dix heures à 80 €/h.
Pour sécuriser le système, éviter le développement de germes pathogènes ou d'algues dans les bacs, les associés dissolvent des pastilles de chlore tous les quinze jours.
Réseaux indépendants
« Nous conservons le contrat du réseau public pour assurer l'approvisionnement en cas de panne de la pompe », précise Elisabeth. Mais cela arrive rarement. Un système de déconnexion permet toutefois aux deux réseaux de rester totalement indépendants.
« Il est obligatoire, insiste Alban, et évite que l'eau du puits se retrouve malencontreusement dans le réseau public. » Il reste qu'une source avec un tel débit n'est pas à la disposition de toutes les exploitations.
Mais, pour les agriculteurs intéressés, cela mérite d'examiner celles qui ont été négligées... Surtout si elles sont proches des bâtiments, elles peuvent représenter une économie réelle.
Déclarations ou autorisations obligatoires
Les puits et forages à usage non domestique sont soumis à la réglementation « loi sur l'eau » du code de l'environnement. Leur création est soumise à déclaration ou autorisation en fonction de leurs caractéristiques (débit, profondeur et volume notamment).
Les déclarations ou autorisations se font auprès de la mairie du département du lieu de l'implantation de l'ouvrage. Pour un usage «alimentaire», le prélèvement est soumis à autorisation, au titre du code de la santé publique. 3
Depuis décembre 2008, toute nouvelle conception doit être équipée d'un compteur volumétrique.
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