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Cyrille Gaimon explique son métier simpl Cyrille Gaimon explique son métier simplement

Dans le sillage de son père, Cyrille continue de défendre l'image des producteurs de porcs et leur place dans la société.

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Echange. Cyrille Gaimon et son père, Alain, ont appris à parler de leur travail aux visiteurs avec des mots compréhensibles de tous.

 

 

 

1. Alimentation. Aux clients désireux de connaître le menu des porcs, Cyrille explique qu'ils sont nourris à partir des céréales, pois et colza cultivés et pressés sur l'exploitation, ainsi que du tourteau de soja non OGM acheté.

2. Une boutique à la ferme. La boutique tourne depuis un peu plus de huit mois. Cyrille transforme chaque semaine de trois à cinq porcs et espère passer à six ou sept l'été prochain.

 

«Il fallait expliquer notre métier d'éleveur de porcs, insiste Cyrille Gaimon. Si la profession n'avait pas mené cette action collective de reconquête de son image, je me serais posé des questions avant de revenir sur l'exploitation familiale. Pourquoi m'installer si c'est pour subir des attaques du reste de la société?»

 

Et du côté des attaques, la production porcine a été servie. Surtout dans les zones à faible densité comme l'Indre, où Cyrille s'est installé en Gaec avec son père, Alain, et son oncle Hubert, à Fléré-la-Rivière, voilà trois ans.

L'exploitation couvre 250 hectares et héberge 210 truies. En plus des trois associés, sept autres personnes travaillent au sein du Gaec de Vautournon, et de la SARL Vautournon services.

Le Gaec rassemble les cultures, la porcherie, l'atelier de transformation et de vente directe développé par Cyrille.

La SARL est une ETA, avec en plus, une activité de formation. Ghislaine, la mère de Cyrille, Lætitia Huet, une apprentie à mi-temps, et Emmanuel Frémont, un salarié, s'occupent des cochons.

Mikael Verdier, un pré-installé, se consacre aux cultures avec Hubert, qui a aussi en charge la SARL. Grégory Abélard en est le salarié. Alain Papuchon s'acquitte de l'entretien du matériel et des installations. Et, enfin, Françoise Verdier assure la vente sur les marchés des produits fabriqués par Cyrille, et du secrétariat.

Partir à la reconquête de l'image de la production

Alain partage son temps entre l'exploitation, des responsabilités professionnelles et des formations qu'il dispense à d'autres agriculteurs dans des établissements agricoles et en informatique.

Président de l'interprofession porcine régionale, Ariporc à cette période, le père de Cyrille était aux premières loges lorsque la production porcine s'est trouvée dénigrée et son existence remise en cause par des opposants à la fin des années 1990.

Il a été une des chevilles ouvrières de la reconquête de l'image de la production. «Nous nous sommes demandé pourquoi nous faisions l'objet de telles attaques, se souvient-il. Et là, le constat a été très dur! C'était en grande partie de notre faute. Nous n'avions pas travaillé pour valoriser notre métier en termes d'image.»

Prenant le taureau par les cornes, l'interprofession a engagé un travail collectif. «En 2000, nous avons proposé des formations aux producteurs pour qu'ils apprennent à parler de leur métier, reprend Alain. Nous avons aussi travaillé en direction des élus pour leur réexpliquer que derrière l'éleveur, il y avait un père, une mère, une famille. Nous nous sommes aussi adressés aux OPA, pour leur rappeler que derrière le cas du cochon, c'était la place de l'agriculture dans le milieu social et son environnement qui étaient remis en cause.»

Le travail collectif a porté ses fruits. C'est dans une ambiance apaisée que Cyrille s'est installé. Il ne s'agit pas pour autant de baisser la garde. «Nous continuons à prendre les devants, assure le jeune installé, bientôt trentenaire. Quand nous épandons du lisier, nous prévenons les voisins. Et nous leur demandons de nous signaler les événements privés qu'ils organisent pour en tenir compte. Il nous faut rester exemplaires et continuer à nous améliorer. Nous avons encore des marges de progrès qui ne sont pas liées à l'aspect économique.»

Les associés du Gaec se sont par exemple rendus compte qu'ils pouvaient réduire les odeurs facilement lors de la vidange des préfosses. Il y a un dénivelé avec la fosse et la chute du lisier générait des odeurs. L'installation d'une descente a réglé le problème.

Convaincre le consommateur

«Grâce à cette communication collective, nous sommes repartis sur de bonnes bases, assure Cyrille. Nous avons appris à expliquer notre métier. Les gens veulent savoir comment on élève un porc. Aujourd'hui, nous avons les mots pour le leur expliquer.

Je vais poursuivre dans cette voie, mais aussi m'intéresser plus au consommateur.» Car c'est de lui que dépend la bonne marche de l'atelier de transformation à la ferme dont Cyrille s'occupe. Cet atelier, c'est son bébé. Les deux premières années après son retour sur l'exploitation, il les a consacrées aux cultures et à réfléchir à ce projet.

«La qualité de nos produits joue un rôle important pour l'image de notre métier, poursuit-il. S'ils sont bons, le consommateur revient. C'est lui qui décide. A nous de lui faire comprendre qu'il est important pour nous et de répondre aux questions qu'il se pose sur le mode d'élevage, l'alimentation des porcs…

Nous pouvons également lui expliquer, dégustation à l'appui, que nous pouvons obtenir de très bons produits avec des porcs issus de n'importe quel mode d'élevage. Ou encore que nous gardons les porcs transformés à la ferme plus longtemps que les autres pour les alourdir, que nous les choisissons avec soin, car nous avons besoin de gras pour la qualité de nos produits.»

Autant de messages que Cyrille et Alain auront le loisir de défendre face aux visiteurs.

Et preuve que le dialogue est bien renoué, le syndicat d'initiative leur a demandé de participer au circuit qu'il organise annuellement pour les touristes.

 

Vivre ensemble

"Nous travaillons pour avoir un milieu viable, vivable et durable, afin de bien vivre ensemble la campagne."

 

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