La transmission verticale de la fièvre c La transmission verticale de la fièvre catarrhale démontrée
Un nombre croissant d'arguments montrent que la contamination par le sérotype 8 du foetus par sa mère n'est pas un phénomène anecdotique.
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Janvier 2008, vingt et un bovins laitiers achetés aux Pays-Bas et en Allemagne débarquent en Irlande du Nord. Les tests sanguins réalisés à leur arrivée pour détecter la présence éventuelle du sérotype 8 (BTV8) de la fièvre catarrhale ovine (FCO) sont clairs. Aucun d'eux n'héberge le virus, mais huit sont séropositifs: ils ont des
anticorps témoignant d'une ancienne infection. Par prudence, les autorités sanitaires retestent ces bovins le 11 février. Entre-temps, certaines femelles ont vêlé. Parmi les prélèvements, une primipare se révèle positive en PCR, séronégative, et sans signes cliniques. C'est l'indication d'une infection débutante. La génisse en question est abattue le lendemain.
Quatre jours plus tard, son veau est abattu par précaution après quelques prélèvements. Tout comme trois de ses congénères issus d'autres génisses du lot. Tous sont virémiques sans signes cliniques. Le BTV8 est isolé chez l'un d'eux. Finalement, les animaux importés et leur descendance sont abattus le 18 février. L'absence d'activité des vecteurs dans cette étable conduit à suspecter la transmission du BTV8 de la mère au veau pendant la gestation. L'Irlande du Nord a, depuis, interdit l'importation de ruminants vivants provenant de zones infectées, quel que soit le résultat des analyses au départ. Et Bruxelles a adapté la réglementation européenne à ce risque de transmission transplacentaire du BTV8.
Confirmation en Belgique
En Belgique, comme en Allemagne et aux Pays-Bas, le nombre de signalements de foetus bovins morts a augmenté à la fin de l'année dernière (et au début de 2008). En décembre, les Belges lancent une étude. Tous les prélèvements, réalisés entre le 15 décembre 2007 et le 15 mars 2008, passent au crible de la PCR (détection du matériel génétique du BTV8) et de l'Elisa (détection d'anticorps dirigés contre le BTV8). Parmi les rates de soixante-huit avortons, plus de 40% sont positives en PCR.
Les Belges analysent également les sérums de 43 paires mère/nouveau-né, prélevés avant la buvée de colostrum. Trois veaux s'avèrent virémiques et ont des anticorps tandis que leur mère n'était pas virémique mais portait la trace d'une infection ancienne. Les trois vaches en question ont donc probablement été infectées entre 90 jours après la fécondation et 90 à 160 jours avant la mise bas. Le fait que près de 10% des paires étudiées dans cette étude ont donné lieu à une transmission transplacentaire indique que ce n'est pas un phénomène rare.
D'autres études sont en cours pour mieux caractériser ce phénomène. Des Néerlandais ont reproduit expérimentalement cette transmission verticale du BTV8, mais sur un seul animal, également infecté récemment par le virus de la BVD. Le veau de cette génisse inoculée à huit mois de gestation est né fortement virémique pour le BTV8. Mais le rôle de la co-infection par la BVD reste à préciser.
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PCR: détection du matériel génétique du BTV8
Elisa: détection d'anticorps dirigés contre le BTV8
Virus: l'hiver au chaud Le passage transplacentaire d'autres sérotypes de la FCO que le BTV8 était connu pour des souches de laboratoire. Le BTV8 n'était que très peu connu avant son arrivée en Europe du Nord. Rien ne laissait supposer qu'il était naturellement capable d'infection transplacentaire chez les bovins, permettant alors au virus de passer l'hiver dans les foetus… |
Suspicions sur la voie oraleEn Irlande du Nord, la case des veaux infectés nés de mères importées accueillait aussi une vache provenant d'Ecosse, où le BTV8 n'est pas présent. Cette vache a été testée et trouvée virémique. Elle avait accès aux autres veaux dès leur naissance et aux annexes, qui n'ont pas été enlevées. Dans leur expérience, les Néerlandais ont alimenté un veau né d'une génisse indemne avec un mélange de colostrum et de sang provenant d'une génisse inoculée avec le virus. Ce veau s'est révélé positif pour le BTV8. Voilà autant d'arguments qui laissent suspecter la transmission orale du virus à partir des délivres de veaux nés infectés. |
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