Colza La vigilance est de mise
Les viroses transmises au colza par les pucerons à l'automne peuvent provoquer des pertes de rendement jusqu'à 8 q/ha.
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«Les pucerons sont souvent négligés en automne sur colza, et pourtant il serait préférable d'y regarder de plus près», constate Lucien Saumur, du Service de la protection des végétaux. En effet, même si la nuisibilité directe par prélèvement de sève cause rarement de gros dégâts, les pucerons transmettent des viroses qui peuvent entamer les rendements de près de 8 q/ha.
Trois principaux virus sont susceptibles d'atteindre la culture. Le virus de la jaunisse du navet (TuYV) est le plus fréquent, mais sans doute le moins nocif. Seuls les pucerons verts sont capables de l'inoculer au colza. Le virus de la mosaïque du navet (TuMV) et celui de la mosaïque du chou-fleur (CaMV) sont quant à eux plus fréquents mais semblent être moins nuisibles. Les pucerons cendrés comme les pucerons verts peuvent les inoculer.
Observation minutieuse des feuilles
Les symptômes visuels tels que la décoloration du feuillage ou la diminution de la vigueur de la plante s'observent difficilement en plein champ, de même d'ailleurs que des insectes au dos des feuilles. Seule une analyse permet de détecter la présence de ces viroses.
La surveillance des parcelles n'est en général nécessaire que durant les six premières semaines de végétation. «Toutefois, après cette période, il faut tout de même rester vigilant, car les vols peuvent être très étalés», estime Lucien Saumur. Les adultes ailés colonisent le colza de septembre à octobre. Mais comme les pucerons sont actifs dès 7 ou 8°C, le climat des dernières années leur a été favorable et il était possible d'en apercevoir jusqu'à la fin de novembre (lire l'encadré). De plus, quelle que soit l'intensité du pouvoir virulifère des pucerons, plus l'insecte demeure longtemps sur la parcelle et plus le risque de transmettre des viroses est important.
Pour éviter tout risque de transmission de virus, le traitement doit être déclenché dès que 20% des colzas prélevés (dix fois dix pieds consécutifs) sont porteurs de pucerons, quel que que soit le nombre d'insectes présents sur les pieds. Comme les pucerons verts sont résistants aux pyréthrinoïdes, il est conseillé d'intervenir avec des aphicides stricts tels que Karaté K à 1,25 l/ha ou Pirimor G à 0,5 kg/ha. Attention, toutefois, car ces deux produits contiennent du pyrimicarbe, une matière active qui nécessite, pour s'exprimer pleinement, des températures douces (de 15 à 20°C), pas toujours présentes en automne.
Portraits-robots des deux pucerons incriminés
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Le puceron cendré du chou ou «Brevicoryne brassicae» effectue son cycle sur les crucifères.
Globuleux et vert, l'aptère est recouvert d'une pruinosité blanche et mesure de 2 à 2,5 mm.
Ses antennes sont courtes, ses cornicules et ses pattes noires. L'adulte ailé possède des antennes aussi longues que son corps.
L'adulte aptère du puceron vert du pêcher ou «Myzus persicae» est vert clair à jaunâtre et mesure de 1,5 à 2,5 mm.
L'espèce ailée a pour sa part une tache noire sur l'abdomen et un thorax noir.
Il est très polyphage et se rencontre sur beaucoup d'autres plantes cultivées.
Test: activité prolongéeLa mise en place l'année dernière de pièges englués en Poitou-Charentes (avec la PV, Syngenta et Terrena) a permis de démontrer que même après la période critique, les pucerons avaient toujours une activité et un pouvoir virulifère. |
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