Regain d'intérêt au nord Regain d'intérêt au nord

Les résultats plutôt médiocres du pois ces dernières années au nord de la Seine, le recul, voire la disparition, des surfaces de betterave ailleurs libèrent des surfaces tout en faisant disparaître des têtes de rotation.

«Le tournesol est faible consommateur d'intrants et notamment de phytos, ce qui devient un avantage dans le contexte de réduction de la consommation voulue par la société, déclare Laurent Jung, ingénieur du Cetiom à Nancy. Il permet à l'agriculteur d'employer d'autres familles d'herbicides que ceux utilisés sur cultures d'automne et contribue à éviter l'apparition des résistances.»

Compte tenu de l'avantage économique des betteraves et du maïs dans les meilleures terres, le tournesol va plutôt occuper les terrains à potentiel moyen, où il valorisera sa moindre sensibilité à la sécheresse. Avec un retour sur la même parcelle tous les quatre à huit ans, un objectif de rendement de 25 à 30 q/ha apparaît réalisable, certains producteurs atteignant les 45 q/ha.

Un choix variétal restreint

Après un travail profond du sol, le plus souvent un labour, la reprise s'effectue sur des sols parfaitement ressuyés et suffisamment réchauffés. Dans ces régions, l'objectif est de semer durant la première quinzaine d'avril de façon à récolter au plus tard en septembre. Passé cette date, les risques de perte dus aux oiseaux, au sclérotinia du capitule, favorisé par les fines pluies, augmentent beaucoup.

«Mais la clé d'une récolte précoce réside également dans le choix variétal, explique Laurent Jung. Nous invitons les producteurs à se tourner vers leurs organismes collecteurs, qui ne retiennent souvent que quelques variétés. Dans ces régions, le choix se portera sur des tournesols très précoces et néanmoins productifs du type San Luca RM et Pégasol en classique, et précoces en oléique comme Aurasol, LG 5450HO ou Logisol. Toutes ces variétés ont un bon comportement vis-à-vis des maladies et ne nécessitent aucune protection.»

De même, le système racinaire pivotant du tournesol le met en capacité de récupérer l'azote du sol et une fumure de 50 u/ha suffira à couvrir les besoins. Dans un contexte de prix élevé de cet engrais, l'avantage économique s'accroît par rapport à des plantes plus gourmandes. «En tant que culture nouvelle dans l'assolement, le désherbage ne doit pas poser de difficulté, sans plantes difficiles à contrôler comme l'ambroisie, poursuit Laurent Jung. Un programme classique complété d'un binage réussit à tenir les parcelles propres.»

Seule la récolte pose parfois un problème, avec notamment l'absence d'équipement spécifique. «Dans ces zones septentrionales, où la maturité est lente, il ne faut surtout pas récolter après la fin de septembre et accepter de payer quelques frais de séchage», prévient Laurent Jung.

[summary id = "10022"]