Phytos Les producteurs de fruits et légumes s'alarment
Une étude d'impact du plan de réduction des phytos montre que certaines productions de fruits et légumes vont devenir impossibles en France.
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Après le concert d'autosatisfaction qui a accompagné le Grenelle de l'environnement, c'est une étude d'impact à rebrousse-poil et particulièrement instructive qui a été présentée à l'Assemblée nationale par le collectif «Sauvons les fruits et légumes».
Celle-ci montre, production par production, les lourdes conséquences que va avoir sur le terrain le plan de réduction des phytos. Elle pointe du doigt les impasses techniques qui risquent de compromettre la production nationale et de favoriser la concurrence étrangère, soumise à des contraintes moindres.
Porte-parole du collectif et lui-même producteur de salades en région nantaise, Bernard Gery a expliqué par exemple que l'éclaircissage manuel des pommiers, seule alternative à la solution chimique, ne serait pas praticable à cause de son coût de revient trop élevé.
Pour la culture de la mâche qu'il connaît bien, «il est inimaginable de trier sur la chaîne de lavage pour enlever l'herbe», a-t-il ajouté.
«Il y a déjà des cultures orphelines. On ne peut continuer sur cette lancée», a prévenu Jean-François Proust, animateur du collectif. «Si nous ne faisons rien, la filière des fruits et légumes sera en difficulté, au même titre que le lait», a reconnu le député Jacques Remiller, chargé par le ministre de l'Agriculture d'une mission d'expertise sur les enjeux du secteur fruits et légumes.
Patuline en embuscade
Membre de l'Académie d'agriculture, le chercheur Pierre Feillet a mis en garde contre les risques liés aux mycotoxines, ces molécules hautement toxiques à faible dose produites par des moisissures.
Au sein de cette famille figure notamment la patuline, qui concerne potentiellement les fruits. «L'exposition à la patuline est aujourd'hui très inférieure aux valeurs réglementaires», a-t-il indiqué. Mais si demain on protège moins nos productions, la donne pourrait vite changer.
Associer pesticides et méthodes alternativesSpécialiste de la lutte biologique à l'Inra, Claude Alabouvette a expliqué qu'il fallait travailler à la complémentarité entre les méthodes alternatives et les phytos et non pas les opposer. |
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