Un espace tiré au cordeau pour les laiti Un espace tiré au cordeau pour les laitières
Thierry Batissard a bâti une stabulation simple à 1.000 mètres d'altitude pour 2.850 euros par vache.
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«Je voulais un bâtiment simple pour mes quarante vaches laitières», annonce Thierry Batissard, tout juste installé avec son père, Guy, à Perpezat, dans le Puy-de-Dôme. Après quelques visites de bâtiments aux alentours, son choix se porte sur une stabulation avec logettes disposées en tête à tête. «Je voulais abriter un maximum d'animaux dans un minimum d'espace, continue-t-il. Car le mètre carré à couvrir coûte cher.»
Thierry opte pour une charpente lamellée-collée, avec une portée de 16,5 mètres. Juste assez pour placer les deux rangées de logettes au centre, avec deux couloirs de raclage de 2,5 mètres de part et d'autre.
Pas de paille mais des tapis
Le reste du bâtiment comprend un quai autonettoyant de 1,8 mètre derrière le cornadis et un couloir d'alimentation de 4,40 mètres. Il est possible à cet endroit de stocker un peu de fourrage à côté du passage du tracteur. Le seul inconvénient, c'est l'emplacement de la laiterie dans le prolongement de ce couloir d'alimentation. «J'ai toutefois prévu une entrée latérale juste avant la laiterie, ajoute Thierry. Je peux très bien passer par un côté et sortir de l'autre. Seul l'approvisionnement des quatre ou cinq places près de la laiterie est un peu difficile. Au quotidien, je recule au fond du bâtiment avant de repartir en avançant pour distribuer la ration.»
Les associés ont réalisé la maçonnerie eux-mêmes et posé les tubulaires pour réduire le montant des investissements. «J'ai aussi choisi de ne pas pailler les logettes», ajoute Thierry. A 1.000 mètres d'altitude, l'approvisionnement
en paille revient cher. Les logettes sont équipées de tapis alvéolés de 2 cm d'épaisseur. «Les vaches, qui étaient auparavant logées sur un caillebotis partiel dans la stabulation entravée, se sont bien habituées aux nouvelles installations», ajoute-t-il. Le raclage des deux couloirs a lieu deux fois par jour. «Cela ne me prend que dix minutes à chaque fois. Les animaux sont parfois un peu sales. Mais je n'ai jamais de problèmes de cellules ou de mammites», assure Thierry, qui compte peu de frais vétérinaires.
Avec 48,10 euros par vache laitière, il se situe 40 euros en dessous de la moyenne des exploitations suivies par le centre de gestion. La production laitière s'établit sur les mêmes bases que dans les anciens bâtiments, aux alentours de 5.800 litres par vache laitière.
Fosse en géomembrane
Le choix d'une fosse en géomembrane participe à la réduction des coûts de l'installation. Pour une fosse en béton, il faut compter de deux à quatre fois plus. Sa durée de vie théorique est en revanche de dix ans. «Sa surface est aussi beaucoup plus importante que celle d'une fosse en béton», ajoute Thierry. Avec 1.200 mm de pluie par an, je vais passer une partie de mon temps à épandre de l'eau», déplore-t-il.
Une surface limitée avec une stabulation entravée«Notre stabulation entravée abrite 40 salers et 40 laitières abondances et montbéliardes, détaille Fabienne Chanet, en Gaec avec son frère, Jean-Michel, à Brion, dans le Puy-de-Dôme, une petite commune située à plus de 1.250 mètres d'altitude. Nous n'avions pas beaucoup de solutions, car nous ne pouvions pas envisager le cornadis pour les salers.»
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L'installation est économe en paille. La consommation est inférieure à 2 kg par vache et par jour. La surface à couvrir est aussi moindre par rapport à une stabulation sur aire paillée. «En revanche, avec le lactoduc, le travail d'astreinte est harassant pendant l'hiver. Nous regrettons de ne pas avoir installé au moins les vaches abondances en stabulation libre.»
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Quelques atouts. «En 2001, le prix de revient de notre stabulation était de 230.760 €, soit 2.622 € par place, indique Fabienne Chanet. Nous apprécions de nourrir les animaux au cas par cas et avons préservé la docilité du troupeau.»
Expert: JEAN-YVES CABAL, de la chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme «L'autoconstruction est une source d'économie importante»«L'autoconstruction assure de grosses économies sur le montant des investissements. Pour la maçonnerie, les matériaux représentent un tiers des dépenses et la main-d'oeuvre les deux autres tiers. Il reste que cela nécessite un savoir-faire qui ne se perpétue pas toujours dans les campagnes faute de temps. Certaines formules, comme l'aire paillée, s'avèrent moins chères à la mise en place. Elles sont en revanche très coûteuses en fonctionnement avec les charges de paille. Concernant la salle de traite, l'option choisie par Thierry est performante pour un prix raisonnable.» |
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