L'efficacité des mesures existantes est L'efficacité des mesures existantes est passagère
Les aides à l'emploi incitent à l'embauche mais ne contribuent pas à la pérenniser.
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Les conseillers en emploi des chambres d'agriculture et des fédérations d'exploitants agricoles sont unanimes : les exploitants qui recrutent cherchent d'abord à trouver la perle rare, car les offres d'emploi reçoivent peu de réponses.
Ensuite, ils se penchent sur le maquis des aides, indispensables à l'équilibre économique des exploitations. Et là, les statistiques de 2007 de la MSA sont sans appel : neuf salariés agricoles sur dix sont concernés par les aides à l'emploi (contre deux sur trois pour l'ensemble des salariés français). Les pouvoirs publics appuient sur tous les leviers. Les incitations monétaires et non monétaires (bilans de compétences, formation...) se cumulent.
Paradoxe de cette volonté : les employeurs se félicitent des allègements de charges, mais dénoncent la complexité des aides.
Sur la centaine de mesures d'aide à l'emploi, les agriculteurs utilisent au plus treize dispositifs, la plupart non spécifiques à l'agriculture, sauf le plus employé, l'aide à l'emploi de travailleurs occasionnels, qui propose des réductions de cotisations allant jusqu'à 90 % en production spécialisée.
Les employeurs arbitrent avec une autre mesure ouverte à toute entreprise : la « réduction Fillon » sur les cotisations patronales plafonnée à 28,1 % du salaire brut et dégressive sur les salaires compris entre une fois et 1,6 fois le Smic.
Des aides instables
A la complexité des aides s'ajoute leur instabilité. Yannick L'Horty, enseignant-chercheur à l'université d'Evry-Val d'Essonne (1), a calculé « qu'il y a eu une réforme majeure de la politique de l'emploi tous les dix-huit mois entre 1993 et 2007.
Illisible, cette politique finit par devenir inefficace ». La forme des aides soulève aussi des questions : en 2006, sur les 20 milliards d'aides, 16 sont des exonérations de cotisations sociales, au risque de déséquilibrer les comptes sociaux.
Autre souci d'Eric Swartvagher, secrétaire national de la CFDT : « Cette politique pousse les employeurs à proposer des salaires sous le plafond d'exonération de 1,6 Smic. » Cette tendance s'observe dans toute l'économie. Selon Yannick L'horty : « 18 % des salariés français sont au Smic, contre 9 % il y a dix ans. »
Cet écrasement de la hiérarchie des salaires ne fait l'affaire de personne. En agriculture, les emplois temporaires prolifèrent. Beaucoup de salariés ne font qu'un court passage dans l'emploi agricole sans s'y attarder. Les aides déclenchent les embauches. Il reste à imaginer le système qui assurerait leur pérennité.
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(1) Alternatives économiques : l'emploi novembre 2007.
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