Groupement d'employeurs Profiter des allègements toute l'année
Cinq arboriculteurs et maraîchers au sein de Groupo emploient deux salariés permanents qu'ils ont fidélisés.
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Ce matin, Michel Pla travaille chez Nicole Pascal, qui cultive des fruits et légumes sur 15 hectares à Millas, dans les Pyrénées-Orientales. Tractoriste, il partage son temps entre cinq exploitations.
« Nous avons besoin de permanents qualifiés, mais individuellement, nous n'avons pas assez de travail à leur proposer », explique Nicole.
Avec d'autres agriculteurs en bio, elle a créé, en 2002, le groupement d'employeurs Groupo. En plus de Michel, ce groupement emploie Françoise, spécialisée en arboriculture. « En tournant sur plusieurs exploitations, les salariés acquièrent d'autres compétences et gagnent en autonomie », affirme Nicole.
Le groupement bénéficie d'une exonération de cotisations patronales pour une durée de 119 jours par salarié et par adhérent, ce qui couvre l'année. « Avec cette mesure, nous payons mieux nos salariés, sans augmenter le coût final. Nous reconnaissons leur efficacité et nous les fidélisons », précise Nicole.
L'heure de travail revient à 11-12 euros hors TVA, congés inclus, en fonction des heures supplémentaires. Le travail de gestion du groupement est partagé entre les adhérents. « Le seul inconvénient, c'est que les heures sont facturées en prestation de services, avec une TVA à 19,6 %. Nous devons avancer de la trésorerie. »
Les saisonniers aussi
Patrice Ey a adhéré à Groupo, pour employer à temps partiel le tractoriste. Installé à Saint-Estève, il produit des volailles, des vins et des légumes dans une structure familiale composée de plusieurs exploitations, rassemblées au sein d'un deuxième groupement.
« A trois, nous employons quatre permanents qui n'additionnent plus des contrats à temps partiel pour arriver à un temps plein. S'ils veulent obtenir un prêt, la banque leur fait davantage confiance avec un employeur unique », relève Patrice, qui tient à payer ses permanents au-dessus du Smic pour les motiver et les fidéliser.
Le groupement embauche aussi des saisonniers. En contrat à durée déterminée, l'exonération est de 90 % au lieu de 100 % pour les contrats à durée indéterminée. Mais cela permet de garder un saisonnier qui travaille au-delà de 119 jours, sans perdre l'exonération.
Sur ces postes, les salaires restent au Smic. « Malgré les allègements de charges, nous ne pouvons pas faire mieux. Je développe la vente directe et j'espère, d'ici à deux ans, améliorer mes marges, explique Patrice Ey. Ma priorité sera d'augmenter les salaires puis d'embaucher. Nous sommes en sous-effectif. C'est dur pour tout le monde. Heureusement, nous formons tous une bonne équipe. »
Conditions d'éxonération
• Contrat : CDI ou CDD conclu par le groupement d'employeurs. Dans le cadre d'un CDD, l'exonération n'est pas totale.
• Aides à l'employeur : pour leurs permanents, les groupements bénéficient d'un allègement de la part patronale des cotisations de sécurité sociale de 119 jours par salarié et par adhérent. Cet allègement atteint 100 % pour les fruits et légumes, 85 % pour la vigne et 58 % pour l'élevage et les cultures. Entre cet allègement ou la réduction Fillon, les groupements peuvent choisir le dispositif qui leur est le plus favorable.
• Création d'un groupement d'employeurs : des aides existent pour la création des groupements. Dans le Languedoc-Roussillon, les conseils généraux et le conseil régional se sont associés. Ils attribuent chacun 3.000 euros aux nouveaux groupements. Ce montant peut être porté à 4.200 euros pour ceux qui associent plusieurs filières ou 6.000 euros si des collectivités locales y adhèrent.
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