«J'ai conçu un bâtiment très fonctionnel «J'ai conçu un bâtiment très fonctionnel tout en rationalisant mes dépenses grâc
Patrick Kretz a effectué lui-même l'ensemble des aménagements de sa nurserie et a ainsi réalisé de grosses économies. Son investissement se chiffre à 173 €/m².
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«Les conditions de logement de nos veaux n'étaient vraiment plus adaptées, se souvient Patrick. Le bâtiment était bas et vraiment mal ventilé. Les veaux souffraient assez souvent de problèmes respiratoires et de diarrhées. De plus, l'ancienne nurserie était assez éloignée de la laiterie. L'acheminement du lait était un véritable problème et demandait trop de temps, d'autant plus que nous ne sommes que deux – ma femme et moi – sur l'exploitation. Il fallait absolument améliorer nos conditions de travail.» En 2001, Marie-Jeanne et Patrick Kretz profitent de l'agrandissement du bâtiment des laitières (rallongement de la rangée de logettes pour y caser les génisses pleines) afin de réaliser un appentis en prolongement de la laiterie et y concevoir leur nurserie de 90 m² d'aire paillée.
Pas plus de cinq ou six veaux par box
Passionné par le bricolage, Patrick réalise entièrement l'intérieur de la nurserie avec des tubulaires et des portes de récupération. Pour isoler les veaux du bâtiment des génisses et des laitières, ils construisent un mur d'une hauteur de 1,80 m et ajoutent un filet brise-vent au-dessus. Les différents aménagements (béton, électricité, eau, abreuvoirs, portes, barrières) ont nécessité deux petites semaines de travail. Cette «autoconfection» et l'utilisation de matériaux de récupération ont ainsi réduit considérablement le coût de la nurserie destinée à accueillir vingt-cinq veaux. Au total, l'investissement se chiffre à 22.070 €, soit 882 €/veau. Le principal investissement reste l'achat du Dal (8.070 €). «Mais cet outil nous fait gagner un temps considérable», souligne Patrick. La nurserie peut accueillir un maximum d'une vingtaine de veaux pour une cinquantaine de vêlages. Toutefois, «nous vendons tous nos mâles à huit jours. La capacité de la nurserie est donc suffisante et les femelles y restent jusqu'à l'âge de six mois. J'essaie de ne pas excéder plus de cinq à six veaux par box».
N'ayant pas de cases individuelles, ce qui n'est pas l'idéal, les veaux passent leurs premiers jours dans un box de 8 m² où ils peuvent parfois se retrouver à plusieurs. Après la période colostrale, les veaux changent de box et sont alors allaités par le Dal jusqu'à 75 jours. «Nous avons deux stations, détaille Patrick. Ainsi, nous pouvons faire deux lots: le premier regroupant les veaux de moins de deux mois et le second accueillant ceux en phase de sevrage. Les veaux sevrés restent ensuite dans le dernier box.» Patrick prend cinq à dix minutes tous les deux jours pour pailler. Le curage demande environ une heure à deux personnes une fois par mois. L'éleveur vide le fumier à l'aide d'un valet de ferme, car l'accès à l'aire paillée reste assez exigu. Chaque printemps, avant la vague des vêlages, il effectue un vide sanitaire de sa nurserie. Il lave et désinfecte béton, brise-vent, tubulaires, cornadis... «Le vide sanitaire est essentiel pour démarrer la nouvelle saison de vêlages dans les meilleures conditions, explique-t-il. J'applique ainsi les mêmes principes qu'en élevage hors-sol.»
Un faux-plafond recouvert de paille pour limiter le froid
Pour limiter les mouvements d'air froid sur les jeunes veaux en hiver, Patrick a confectionné un faux plafond à l'aide de panneaux en grillage situé à 1,20 m du sol et d'une largeur de 1,50 m. Pour faciliter le curage, le système se rabat contre le mur à l'aide d'une poulie. Ce faux plafond recouvre environ un tiers de la surface du box. En hiver, le grillage est recouvert de paille. «Tous les veaux se regroupent à l'abri sous le faux-plafond lorsque la température extérieure atteint -10°C en hiver, précise Patrick. Ce système crée un certain microclimat et réduit les risques de développement des maladies respiratoires.» En été, la nurserie se transforme en un bâtiment semi-ouvert. Patrick ouvre toutes les portes. En revanche, il conserve le filet brise-vent pour limiter les courants d'air. «Avec un recul de quatre ans, je suis extrêmement satisfait de mon système, souligne l'éleveur. Certes, la maîtrise des diarrhées reste encore difficile. En revanche, je ne déplore plus le moindre problème pulmonaire.»
Expert: MARC WITTERSHEIM, ingénieur au BTPL «Le mérite de la simplicité»Si j'avais une critique à faire, elle se situerait au niveau de l'orientation nord-est de la nurserie. Il aurait été préférable de l'orienter au sud. Mais cette nurserie a été conçue dans le cadre d'un rallongement de bâtiment. Il était donc difficile de l'orienter autrement. De toute manière, l'hygiène très rigoureuse permet de minimiser l'impact de cette mauvaise exposition sur la santé des veaux. Enfin, le taux de mortalité élevé s'explique par le faible effectif de l'échantillon.» «Grâce à son goût pour le bricolage, Patrick Kretz a conçu une nurserie à bas prix. Certes, son coût ramené au veau élevé est important car Patrick a surdimensionné son bâtiment. Toutefois, le Dal reste le principal investissement. Le système a été très bien pensé. Il reste très fonctionnel et a le mérite d'être simple. Le principe du faux plafond est vraiment très important et protège les veaux contre les courants d'air. |
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