«Nos veaux sont conduits dans de meilleu «Nos veaux sont conduits dans de meilleures conditions, mais l'isolation reste à
Soucieux du confort de ses élèves, le Gaec du Barbois a intégré une nurserie dans son nouveau bâtiment des laitières. Malheureusement, les veaux ont connu des problèmes pulmonaires.
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Jusqu'en 2004, le Gaec du Barbois conduisait ses veaux dans des cases individuelles durant les deux premiers mois dans un bâtiment fermé. Ils se retrouvaient ensuite en box collectifs dans un hangar semi-ouvert jusqu'à six mois. Les deux associés, Denis Chaillon et Gaël Genneviève, déploraient de nombreux problèmes de diarrhée, notamment chez les veaux en cases individuelles. De plus, l'élevage des plus jeunes demandait beaucoup de main-d'oeuvre. D'une part, il fallait apporter beaucoup de paille pour conserver une litière sèche. D'autre part, le curage ne pouvait se faire qu'à l'aide de la brouette.
Soucieux d'améliorer leur confort et celui de leurs veaux, Denis et Gaël prévoient alors un endroit pour intégrer une nurserie dans leur projet de bâtiment pour les laitières. Si la maçonnerie de la nurserie est réalisée en même temps que la stabulation des vaches, les aménagements de l'intérieur durent deux ans. Les premiers veaux inaugurent ainsi la nouvelle nurserie au début de la campagne de vêlages de 2004. Sa conception reste assez classique: quinze cases individuelles en bois sur caillebotis et trois box collectifs de 45 m² chacun. La nuserie de 225 m² peut ainsi accueillir une trentaine de veaux pour soixante-dix vêlages. La capacité est suffisante puisque seules les femelles sont élevées sur l'exploitation. Les mâles sont vendus entre dix et quinze jours. «Le coût se chiffre à 38.000 €, soit environ 1.085 € par veau élevé, détaille Denis. L'achat du Dal représente près de 17% de l'investissement. Mais cet outil nous permet d'avoir moins de travail et de distribuer un lait toujours à la bonne température.» Les jeunes veaux passent les premiers jours de leur vie dans les cases individuelles placées le long du mur séparant la nurserie de la stabulation.
Réduire les courants d'air
«Nous avons choisi le bois pour améliorer le confort de nos veaux, explique Gaël. En effet, cette matière est bien plus chaude que la tôle galvanisée. Et les caillebotis permettent de conserver une litière sèche. Nous avons aussi placé un faux plafond au-dessus des cases pour protéger les nouveau-nés des retombées d'air.» Les cases sont fixées 80 cm plus bas que le couloir d'affouragement. Ainsi, les jus restent en dessous, puis sont évacués vers la fosse à lisier. Après la phase colostrale, les femelles passent en box collectifs jusqu'à l'âge de six mois. Le premier box regroupe les plus petits, le deuxième accueille ceux en phase de sevrage (entre 50 et 70 jours). Les veaux sevrés passent ensuite dans le troisième box. Denis et Gaël paillent une à deux fois par jour pour conserver une litière propre. Le paillage nécessite environ une demi-heure par jour lorsque la nurserie est totalement remplie. «J'aurais dû prévoir un couloir de paillage derrière les box, regrette Gaël. Mon couloir d'affouragement est beaucoup trop large et pailler par l'avant nécessite plus de temps.» Denis et Gaël ont également choisi de ne pas bétonner le fond de l'aire paillée. «Bien entendu, nous devons faire très attention lors du curage, constate Gaël. Sinon, on pourrait très vite avoir autant de terre que de fumier dans le godet.» L'an dernier, première année de la nurserie, Denis et Gaël ont vidé deux fois dans l'hiver. «Nous attendons que la litière atteigne la hauteur du quai, déclare Gaël. Nous raclons la partie bétonnée, puis nous bloquons les veaux aux cornadis. Ensuite, le curage du fumier nécessite une heure et demie.»
Malgré une nurserie toute neuve, le Gaec du Barbois a connu de gros soucis pulmonaires l'hiver dernier. «Quatorze veaux nés en décembre ont contracté une pneumonie, déplore Gaël. Je n'ai perdu qu'une seule femelle, mais les autres ont fait de nombreuses rechutes et n'ont jamais guéri complètement. Cet épisode de pneumonies nous a coûté très cher en frais vétérinaires et en retard de croissance.» A priori, l'origine des problèmes n'était pas virale. En effet, les différents traitements thérapeutiques n'ont pas connu de succès. En fait, une mauvaise isolation du bâtiment en serait la cause. «Nous constatons des courants d'air au niveau des portes et des murs, avance Gaël. Très souvent, les veaux tombaient malades après des journées assez venteuses. Cette année, nous comptons isoler avec du polystyrène les poignées des portes ainsi que la toiture. Et si les soucis pulmonaires ne se résolvent pas, nous améliorerons la ventilation. Résoudre ce problème est aujourd'hui notre grande priorité.»
Expert: JÉROME RAOUL, ingénieur au BTPL «Un système très répandu dans la région»«En Normandie, nous rencontrons principalement deux types de nurserie: soit des cases individuelles à l'extérieur sous un appentis, soit des cases individuelles et des box collectifs comme au Gaec du Barbois. Ce principe présente de gros avantages en termes de simplification des conditions de travail. En revanche, il demande une meilleure maîtrise de l'ambiance. Avoir préféré le bois aux tôles métalliques dans la conception des cases individuelles est une approche intéressante pour le confort des nouveau-nés. La construction de la nurserie a surtout permis aux membres du Gaec du Barbois de repenser la conduite alimentaire des veaux. En effet, ils sèvrent maintenant leurs élèves vers 70 jours au lieu de six mois auparavant. Ils ont ainsi réduit significativement leur coût alimentaire, mais aussi amélioré le développement squelettique de leurs génisses.» |
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