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Le retour des dents de la terre Le retour des dents de la terre

Choix des outils dans les techniques culturales sans labour, la charrue déchaumeuse qui réunit deux techniques en une, fertilisation localisée pour faire face à l'augmentation du prix des intrants.

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1. Travail du sol: retrouver de la profondeur

Les outils à disques semblaient l'avoir emporté dans la bataille des techniques de simplication de travail du sol. Ils sont aujourd'hui concurrencés.

 

PAS DE BOULEVERSEMENT. Grégoire et Besson a été l'un des premiers constructeurs européens à introduire un outil combiné à sa gamme.

 

 

 

DEUXIÈME GÉNÉRATION. Avec ces trois rangées de dents suivies d'un train de disques et d'un rouleau, le CLC Kverneland est l'outil combiné type de deuxième génération.

Jusqu'à présent, les techniques culturales sans labour (TCSL) reposaient sur deux catégories d'outils:les disques et les dents. Alors que ces dernières années la première semblait l'emporter sur la deuxième (pour la rapidité de mise enoeuvre ou encore la conservation du profil cultural), on voit aujourd'hui apparaître une troisième catégorie : les outils combinés. Ils regroupent en un appareil les deux catégories précédentes. Ce développement est dû principalement à deux facteurs. Le premier est le phénomène de compactage du sol en TCSL à cause du non-bouleversement des horizons du sol. La deuxième raison est la nécessité de réduire le nombre de passage pour une meilleure gestion des coûts, notamment de carburant. De plus de cinq passages pour la conduite de certains itinéraires, il est maintenant possible de redescendre à seulement deux, voire - dans certains cas -, une unique intervention.

La conception évolue avec la demande

Les premiers appareils introduits sur le marché se rapprochent des outils type du marché nord-américain : un cover-crop avec une ou plusieurs rangées de dents entre les trains de disques. Systématiquement semi-porté et généralement lourds à tirer, ces appareils demandent une puissance de minimum 50 ch par mètre pour un travail optimum. Cependant, l'intérêt grandissant pour la technique du combiné a amené les constructeur à repenser cette catégorie pour arriver aujourd'hui à une deuxième génération plus en adéquation avec les dimensions de l'agriculture française. Ces appareils existent en versions portée ou semi-portée et ont pour base un bâti de dents suivi d'un ou deux trains de disques. Ils sont moins gourmands en puissance : comptez 30 ch par mètre.

Un outil polyvalent

Dans les deux cas, ces outils offrent une possibilité de réglage importante permettant de les utiliser dans de multiples configurations. Travail profond des dents avec effacement des disques pour un effet décomptage sans bouleversement de la surface, pseudo-labour ou encore mulcheur (lorsque les disques travaillent) sont autant d'applications. Cette polyvalence rend l'outil moins sensible aux aléas climatiques. Suivant les conditions météorologiques, il est possible de privilégier une partie de l'appareil plutôt que l'autre. A la fois charrue, décompacteur, chisel et déchaumeur, les techniques de préparation du sol évoluent vers l'outil unique.

 

Limiter le travail à la ligne de semis

La technique du strip-till (travail par bandes) a fait ses preuves depuis longtempsOutre-Atlantique, mais elle fait son apparition depuis peu en France. Le but du strip-till est de travailler seulement la zone d'enracinement, sans bouleverser l'interligne qui sert de réserve d'eau. Mais son originalité vient aussi de ses roues plombeuses, qui tassent en biais derrière la dent et permettent de semer en direct. Le strip-till offre un large éventail d'écartements entre les dents: 45, 50, 60, 75 ou 80 cm. La dent est droite et peut être équipée d'un coutre circulaire à l'avant: elle fend la terre sans trop la remuer, ni déplacer de blocs entiers en conditions sèches. L'ajout de socs à ailettes est possible dans les situations de couverts fortement enracinés où un éclatement est recherché (ray-grass en dérobé, engrais vert). La fissuration s'effectue sur 20 à 25 cm de profondeur.

 

 

ADAPTATION. Duro a été l'un des premiers à présenter une solution de strip-till 100% française lors d'Innov-Agri de 2006.

 

2. Charrue déchaumeuse: les atouts des deux techniques

La charrue agronomique répartit la matière organique sur toute la hauteur et évite l'effet «fond de raie».

 

HYBRIDE. Avec une largeur de travail variable de 10 à 21 pouces et la présence de rasettes, la VariTansanit de Lemken est un compromis entre charrue déchaumeuse et charrue classique.

 

S'il y a bien aujourd'hui un outil du sol atypique, il s'agit sans aucun doute de la charrue déchaumeuse. Agronomique ou dix pouces : ce sont quelques-uns des qualificatifs employés pour parler de ces modèles de charrues si particulières. La différence avec une charrue classique : une largeur de travail de 10 ou 12 pouces - alors que celle d'une charrue classique est de 14 à 20 pouces - et l'absence de rasette. Résultat : la matière organique est placée sur un plan vertical et non plus en fond de raie. Ce concept réconcilie donc les fidèles du labour aux adeptes des techniques simplifiées, en réunissant les points forts des deux principes. Il n'y a plus de résidus en surface pouvant gêner le passage du semoir et la matière organique est uniformément répartie sur les dix premiers centimètres du profil cultural.

Plus de débit

Autre atout en ces temps de restrictions d'utilisation de produits phytosanitaires, la fonction de désherbage mécanique de la charrue classique est conservée. Cependant, la qualité d'émiettement est moindre qu'en labour profond.Quant à la performance, ces charrues déchaumeuses peuvent travailler entre 8 et 12 km/h et demandent une puissance de 10 à 25 ch par corps selon les conditions d'utilisation.

3. Semoirs: la fertilisation localisée se démocratise

Face à l'augmentation du prix des intrants, l'incorporation localisée représente une alternative.

 

 

INCORPORATION DIRECTE. Chez Horsch, le soc Duett réalise le semis et la fertilisation localisée.

La technique d'apport d'engrais en localisé au semis,encore marginale il y a quelques années, se développe peu à peu en semis de précision et en semis simplifiés. Le principe est d'amener l'azote sous forme solide ou liquide au plus près de la graine pour améliorer son assimilation. Avantage de cette méthode : une diminution des pertes et des besoins en azote. Plus près des racines, l'engrais est absorbé plus rapidement et la plante a besoin de moins d'énergie pour l'atteindre. Au final, il est donc possible de réduire la dose apportée sur culture dans une proportion de 15 à 30 unités selon les situations. Cependant, l'engrais doit être correctement placé au dessous de la semence et entre deux rangs pour éviter tout risque de brûlure.

A disques ou à socs

Plusieurs types de matériels sont aujourd'hui sur le marché. Il existe des kits adaptables et des systèmes incorporés aux semoirs. Sur les appareils monograine, une barre portant les incorporateurs est placée en avant du semoir. Ces éléments sont soit à disques soit à socs. Sur les semoirs rapides, l'incorporation est réalisée soit par des éléments dédiés à la fertilisation, soit par le même élément réalisant l'implantation de la culture.

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