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Deux techniques d'ensilage pour l'herbe Deux techniques d'ensilage pour l'herbe concurrentes au silo traditionnel

Le traditionnel silo est désormais concurrencé par l'enfilmage en continu et l'enrubannage monoballe. Des techniques moins risquées mais plus coûteuses.

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«L'ensilage d'herbe trouve aujourd'hui un regain d'intérêt, constate Rainer Frick, ingénieur à la Station fédérale suisse de recherches en économie et technologie agricoles (FAT). La recherche de la diminution des charges et le manque d'eau pour le maïs contribuent fortement à cette popularité.» A côté de la méthode connue et maîtrisée du silo-couloir ou silo-taupe, de nouvelles techniques ont fait leur apparition. Ainsi en dix ans, l'enrubannage s'est bâti une réputation de technique fiable, offrant un produit de qualité mais hors de prix lorsque la quantité à stocker est importante.

Réduire le coût du plastique

Plus récemment sont apparues des techniques proches de l'enrubannage monoballe mais cherchant à réduire le prix du film par balle. La solution consiste à recréer un silo avec une structure de protection souple. Deux concepts existent: l'enrubannage en continu de balles rondes et le stockage en vrac du fourrage dans un boudin en plastique. Plus chers à l'hectare que le silo en béton, ces modes de conservation présentent toutefois moins de risque de fermentation butyrique car le tassement est réalisé par une presse ou par la machine de remplissage du boudin. La FAT mène depuis trois ans une étude comparative de ces différentes techniques sur des exploitations herbagères avec des surfaces ensilées d'au moins 14 hectares. «Il n'y a pas de solution idéale, précise Rainer Frick. Tous les systèmes sont efficaces. Chaque éleveur doit choisir sa solution en fonction de ses priorités technico-économiques, de ses bâtiments et de la maind'oeuvre disponible.»

1. Balles enrubannées: à réserver aux coupes de qualité

 

Technique coûteuse en raison du film, l'enrubannage doit être réservé à la meilleure herbe. Il est également approprié pour sauver une récolte lorsque la fenêtre météo se réduit et fait figure de solution de secours lorsque la production dépasse la capacité du silo.

 

Un des gros avantages est également de nécessiter moins de temps de séchage que le foin. L'idéal est d'avoir plus de 50% de matière sèche et avec une certaine homogénéité, ce qui n'est pas toujours facile dans les régions humides.

Le chantier nécessite près de trois heures de main-d'oeuvre par hectare. En théorie, une seule personne peut mener ce chantier mais deux tracteurs sont souvent nécessaires car il faut enrubanner dans les quatre heures qui suivent le pressage. Après enrubannage, il faut éviter le plus possible de manipuler les balles. Une pince spéciale est indispensable si les balles sont ramenées du champ. Le transport sur chariot est risqué.

 

- PRIX DE REVIENT: 4,5 € par balle ou 241 €/ha

- Pas d'investissement en bâtiment

- Coût de l'enrubanneuse: 13.000 €. Faible entretien.

- Coût de la pince spécifique pour la reprise: 3.000 €

- Le film représente entre 50 et 66% du prix de la balle enrubannée. Avec la flambée du pétrole, le prix du film a augmenté de près de 20%, ce qui pénalise fortement l'enrubannage par balles individuelles.

 

2. Enrubannage en continu et silo-boudin: encore peu développé

 

L'enrubannage en continu et le silo-boudin sont des techniques différentes mais qui permettent d'obtenir un produit similaire. Les contraintes sont aussi très proches. L'enrubannage en continu est une alternative à la monoballe. Il consiste à enrubanner successivement les balles et à réaliser ainsi un cordon enfilmé. La quantité de film est alors nettement plus faible puisque les faces ne sont pas recouvertes. Le silo-boudin est une alternative au silo-couloir. Le fourrage peut être chargé en vrac et la machine se charge de tasser l'herbe dans une grande chaussette qui se déroule au fur et à mesure de l'arrivée de la récolte. Les deux systèmes ont un grand débit de chantier mais nécessitent au moins deux personnes pour maintenir la qualité du produit. Il faut prévoir en moyenne 3 heures de main-d'oeuvre par hectare.

 

Dans les deux cas, compte tenu du coût de la machine, la prestation est généralement confiée à un entrepreneur spécialisé. En enrubannage continu, les constructeurs annoncent qu'il est possible de traiter l'équivalent de 40 hectares en une journée. Une performance à relativiser car c'est alors le chantier de pressage qui devient limitant.

 

PRIX DE REVIENT: 3 € par balle ou 200 €/ha

Pas d'investissement en bâtiment

Coût de l'enrubanneuse: 20.000 €

Coût de la machine pour le silo-boudin: 30.000 €

La quantité de film employée est moins grande qu'avec l'enrubannage en monoballe. En revanche, il n'est en général pas possible de réutiliser la «chaussette» d'une campagne à l'autre avec un silo-boudin.

 

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