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Le point sur la réussite de l'enrubannag Le point sur la réussite de l'enrubannage

Ce système de conservation est coûteux mais il offre de la souplesse et de la sécurité par rapport à la période de récolte. Voici les six critères à ne pas négliger pour le réussir.

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1. La teneur en matière sèche

50% de matière sèche est la teneur idéale pour enrubanner l'herbe. «Avec des fourrages à plus de 70%, les risques de moisissures sont importants en cas de défaut d'herméticité, précise François Gaillard, ingénieur au Cemagref (1). Avec des fourrages plus humides (moins de 50%), les risques de développement de butyriques augmentent d'autant plus que les brins sont longs. Cependant, mieux vaut récolter un fourrage plus humide, qui n'a pas reçu de pluie, que d'attendre qu'il sèche au risque de se faire arroser.» Faucher haut permet de réduire les quantités d'eau à évaporer et facilite la circulation de l'air pour extraire l'humidité.

2. L'andainage

La structure des andains est également importante. « Il est préférable qu'ils soient homogènes. Dans le cas contraire, les zones plus humides risquent d'être des foyers de contamination. D'où l'intérêt du retourneur d'andain», ajoute François Gaillard.

Autre point non négligeable: l'adaptation de la largeur de l'andain à la presse. «Un andain dont la largeur équivaut aux trois quarts de la caisse engendrera une suralimentation en zone centrale, produisant des balles en tonneau, précise le spécialiste du Cemagref. Il y aura des conséquences néfastes sur le liage, l'enrubannage et le stockage.» Un andain beaucoup plus large que la caisse entraînera une surcharge des deux cotés de la balle qui aura la forme de diabolos. Le film ne s'appliquera alors pas fermement sur le fourrage.

L'idéal est de confectionner des andains 1,5 à 2 fois moins larges que la chambre de la presse.

3. Le pressage

«La balle doit être régulière et la plus dense possible, explique Philippe Mondelet, conseiller à la chambre d'agriculture de la Haute-Saône. Cela permet de limiter la déformation de la balle, qui sera source de problèmes pour l'enrubannage et la conservation.»

Selon François Gaillard, l'utilisation de couteaux sur les presses hacheuses augmente la densité des balles de 10 à 20%, tout en facilitant le délitage du fourrage lors de la distribution. «De plus, elle a pour conséquence la réduction du nombre de balles, donc une moindre consommation de film et une moindre déformation», constate-t-il.

4. Les films

On trouve de plus en plus de films larges de 75 centimètres. «Par rapport à du 50 cm, l'herméticité est améliorée», assure François Gaillard. Et le débit du chantier d'enrubannage est supérieur. Dans tous les cas, quatre couches de films sont recommandées. «Certains constructeurs en préconisent six, surtout si le fourrage est grossier», note Philippe Mondelet.

5. La mise sous plastique

Bien sûr, il est préférable de ne pas enrubanner sous la pluie pour éviter de perdre tout l'effet collant du film. Le réglage de la machine est primordial. «S'il est impossible d'enrubanner immédiatement, il faut stocker les balles sur l'une de leurs faces planes, après les avoir mises à l'abri, conseille François Gaillard. Attention cependant à ne pas percer le film avec les tiges des fourrages qui ont continué à sécher.»

6. Le stockage

«Le stockage sous abri n'est pas nécessaire, poursuit-il. Cependant, avec des risques de neige durant plusieurs jours ou semaines, il est conseillé de stocker un certain nombre de balles à l'abri, pour faciliter la distribution.» Avec des balles très humides, le stockage sur un seul niveau est impératif. Quand elles sont plus régulières, denses et avec une teneur en matière sèche qui dépasse 40%, les disposer sur deux hauteurs, voire plus, devient possible.

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(1) Centre national du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et forêts.

 

Un plastique recyclable

Recouvert d'une colle pour assurer l'étanchéité entre les couches de film, le plastique d'enroubannage a, dans un premier temps, été refusé par les industriels du recyclage. Ces derniers l'acceptent désormais, même mélangé aux bâches à silo ou d'autres plastiques d'origine agricole.

 

 

La couleur du film

«Le blanc a le meilleur comportement vis-à-vis des rayons ultraviolets (UV) et protège mieux le fourrage d'une montée rapide en température, précise Philippe Mondelet. Mais c'est la couleur la moins appréciée par les non-agriculteurs et les pouvoirs publics. Le noir, à l'inverse, filtre moins les UV. Il y a plus de risques de brûlure et de pertes, mais son impact visuel est moindre.» C'est donc le vert pâle qui offre le meilleur compromis

entre la nuisance visuelle et les qualités techniques. François Gaillard tempère cependant ces propos. Selon lui, la couleur du film ne semble pas avoir d'importance par rapport à la résistance des films aux UV, dans les conditions météorologiques françaises.

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Voir également dans ce dossier: Film d'enrubannage: la couleur influence la qualité du fourrage

 

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