Bien mener ses taries pour éviter les so Bien mener ses taries pour éviter les soucis
Le tarissement correspond à l'arrêt volontaire de la traite pour assurer un repos à la vache et à sa mamelle avant la mise bas. Durant cette période qui dure entre six et dix semaines, bon nombre d'éleveurs ne se soucient guère de leurs taries. Elles restent en pâture, et parfois vêlent même au parc sans la moindre préparation. Les conséquences pèsent souvent sur l'économie de l'élevage: fièvre de lait, peu d'appétit après le vêlage, amaigrissement, déplacement de caillette, infertilités mais aussi problèmes sanitaires sur les veaux dus à un colostrum de qualité déficiente. Il est donc fortement conseillé de préparer ses taries pour la prochaine lactation en leur assurant une transition alim
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- Les 5 M ou comment le véto analyse les risques du tarissement (encadré bleu) - Témoignage de Pascal Pierre , éleveur à Coincourt, dans la Meurthe-et-Moselle
- Témoignage de François Marchal , du Gaec Saint-Louis, à Serres, dans la Meurthe-et-Moselle
- Période sèche : éviter le surengraissement - Témoignage de Vincent Collardé , du Gaec de Roya, à Liffol-le-Grand, dans les Vosges
- Les critères d'alerte - Témoignage de Thierry Chauveau , de la SCEA Chauveau, à La Salle-de-Vilhiers, dans le Maine-et-Loire
- Ce qui influence le transfert - Témoignage de Jean-Paul Grondin , de l'EARL La Vergnée, à Touvois, dans la Loire Atlantique |
Audit: repérer les points critiques pour négocier le «passage»
Bien mener ses vaches taries nécessite au préalable un audit de l'élevage. Cette visite permet d'identifier tous les facteurs de risques.
Le tarissement est en quelque sorte «un passage sur l'autre rive» pour la vache laitière et il doit être parfaitement réalisé. La santé et la longévité de l'animal en dépendent. Durant leur période sèche (d'une durée variant entre six et dix semaines selon leur état corporel), les vaches taries méritent une attention toute particulière. En effet, un tarissement bien mené est déterminant pour bien démarrer la lactation suivante. Aujourd'hui, la gestion d'un troupeau doit se faire de façon différente. Le vétérinaire de demain ne sera plus celui que l'on appelle d'urgence (comme le pompier de service), ni l'unique détenteur d'un savoir qu'il ne partage pas. Le curatif ne suffit plus. Les vétérinaires doivent s'orienter davantage vers la prévention et le suivi des troupeaux. Mais dans les esprits, il est encore très difficile d'accepter de payer des honoraires à un praticien alors qu'aucun animal ne paraît malade. L'heure de visite est facturée aux alentours de 100 €. Et la première année, le vétérinaire passe une cinquantaine d'heures sur une exploitation.
Méthodologie rigoureuse
Ensuite, si l'éleveur suit les conseils de son praticien, la présence annuelle de celui-ci dans l'élevage tend à diminuer significativement. Certes, le préventif présente un coût assez important. Mais il est destiné à améliorer la rentabilité en diminuant les frais vétérinaires et les pertes de production résultant d'un mauvais démarrage de lactation.
Lorsque l'éleveur est confronté à des problèmes survenant pendant le tarissement ou au moment du vêlage, le vétérinaire doit pouvoir s'appuyer, pour les résoudre, sur une méthode d'investigation rigoureuse. Il est ensuite nécessaire de mettre en place des points de contrôle et une vigilance prédictive dans l'élevage. Lors d'un audit de troupeau, le praticien réalise au préalable un bilan sanitaire rapide. Il s'intéresse à tous les troubles de santé et de productivité survenant sur les vaches et leurs veaux dans la période entourant le vêlage: nombre de fièvres de lait et de déplacements de caillette, pourcentage de vaches infertiles mais aussi mortalité sur les nouveau-nés. On obtient ainsi une photographie de l'élevage qui permet de cibler les pertes majeures. Il est, par exemple, possible de chiffrer les pertes économiques relatives à une conduite déficiente des taries. En fonction des attentes et des objectifs de l'éleveur, le praticien fixe une conduite adéquate des vaches taries.
La visite du troupeau peut alors débuter. Elle commence par l'observation des vaches dans leur milieu de vie. Sont observées les vaches en lactation, les vaches taries, les génisses pleines et le pré-troupeau. Il faut regarder le comportement général des bovins, détecter les stress, noter leur état corporel en début, au milieu, en fin de lactation et pendant le tarissement. On recherche les signes de souffrances musculaire et squelettique, les altérations des aplombs, les pertes de lait, les anomalies et les oedèmes mammaires. On s'intéresse aux conditions de vêlage: parts languissants, torsions, non-délivrances, mammites et autres accidents pathologiques. Ensuite, on juge la ration alimentaire des vaches en lactation, celle des génisses pleines et des vaches taries. L'observateur s'intéresse enfin aux transitions alimentaires effectuées, aux analyses de fourrages et à l'examen des silos et des stocks. L'eau de boisson est un élément capital à regarder: qualité, quantité, accessibilité. Ensuite, l'attention est portée sur le confort général des animaux et sur l'hygiène globale. Le vétérinaire réalise un certain nombre de mesures: surface, volume des bâtiments, taille des logettes et autres installations, température des litières, odeurs, technique et hygiène de traite, visite des pâturages des vaches taries. L'examen des résultats du contrôle laitier permet de classer les vaches en trois catégories: celles à moins de 100.000 cellules, celles qui se situent entre 100.000 et 300.000 cellules et celles à plus de 300.000. A cela, on associe l'historique du nombre de mammites pour chaque vache. L'éleveur est ensuite interrogé sur sa technique de tarissement. A l'issue de ces observations, le vétérinaire réalise des examens complémentaires parasitaires, viraux et bactériens. Une étape incontournable est la réalisation d'un bilan nutritionnel sur les vaches taries, par dosage et mesure de paramètres sanguins et urinaires. Ces mesures sont à la fois un diagnostic et une prédiction des troubles rencontrés au vêlage et dans la période immédiate après la mise bas. Après cette visite et à la lueur du bilan nutritionnel, le vétérinaire rédige un rapport dans lequel figure le diagnostic du troupeau et les conclusions. Il donne des recommandations à l'éleveur, met en place les corrections et des points de contrôle pour surveiller l'élevage. Il installe une vigilance prédictive dans le troupeau. C'est ainsi que peut se définir le nouveau rôle du vétérinaire en tant que «passeur de vaches d'une lactation à une autre».
par le docteur Pierre-Emmanuel Radigue
Témoignage: PASCAL PIERRE, à Coincourt, dans la Meurthe-et-Moselle «Une visite mensuelle pour prévenir»Chaque mois, le docteur Pierre-Emmanuel Radigue réalise une visite du troupeau de Pascal Pierre. Objectif: détecter les problèmes avant leur apparition. Depuis bientôt huit ans, Pascal Pierre (Coincourt, Meurthe-et-Moselle) choisit de faire suivre son troupeau de 70 vaches laitières (10.400 litres) de manière préventive. Pierre-Emmanuel Radigue, son vétérinaire, réalise chaque mois une visite de l'élevage qui dure environ deux heures. «Il fouille et soigne si besoin est toutes les vaches à mettre à la reproduction, déclare Pascal. Il diagnostique également les gestations. On profite de cette visite pour faire le point sur la conduite du troupeau et des élèves. On fait l'inventaire des différents soucis observés pendant le mois écoulé.» 1,43 euro par vache et par moisPour cette visite mensuelle, le vétérinaire demande 1,43 € par vache et par mois. Les échographies et les médicaments administrés ne sont pas inclus dans le forfait. Durant la visite, Pierre-Emmanuel Radigue observe particulièrement les vaches taries. «Leur conduite détermine la réussite ou non du démarrage de la prochaine lactation», insiste-t-il. Il inspecte trois points précis: l'état corporel des animaux, l'état de la mamelle et l'état squelettique. Durant le mois écoulé (par rapport à la dernière visite), Pascal a noté tous les problèmes rencontrés sur les vaches vêlées: fièvres de lait, non-délivrances, oedèmes, mammites. «Pascal rencontre généralement très peu de soucis post-partum, souligne Pierre-Emmanuel Radigue. Sa conduite des taries est vraiment bien maîtrisée grâce à une ration appropriée pendant tout le tarissement et à une préparation spécifique au vêlage. Mais dans les élevages où l'on est confronté à des troubles métaboliques récurrents, je réalise des prélèvements sanguins et urinaires sur les vaches taries.» Les analyses permettent de déterminer les éventuels déséquilibres alimentaires et/ou carences en minéraux et oligo-élements et ainsi de corriger la conduite des taries. «Faire suivre ainsi mon troupeau me coûte environ 1.200 €/an, estime Pascal. Mes frais vétérinaires ne baissent pas. Il s'agit d'un transfert de charges. Les factures liées à l'achat de médicaments sont nettement en baisse. En revanche, celles correspondants aux honoraires du vétérinaire et à l'achat de minéraux et oligo-éléments sont en hausse. Mais au final, j'estime être gagnant. Mon troupeau est mieux suivi et je réagis plus rapidement lorsqu'il y a un problème. Je constate également une meilleure longévité de mes animaux.» |
Tarissement: à adapter à chaque vache
La durée du tarissement est fonction de l'état corporel. L'utilisation d'antibiotique est conditionnée au statut sanitaire de la mamelle.
Chaque éleveur a sa propre méthode de tarissement, ses croyances et ses habitudes. Mais combien se posent la question de savoir si leurs pratiques sont adéquates? Combien sont prêts à changer leur manière de procéder?
Le tarissement doit avoir lieu entre six et dix semaines avant la date présumée de vêlage. Au-delà de dix semaines, on prédispose les animaux au syndrome de la vache grasse. En deça de quatre semaines, les effets sur la production laitière seront catastrophiques. Les tarissements de cinq ou six semaines sont conseillés pour les vieilles vaches, celles sujettes aux fièvres de lait et les animaux en état corporel supérieur à 3. Les tarissements longs sont recommandés pour les génisses et les vaches en état corporel inférieur à 2,5. Ensuite, l'éleveur examine les trayons et les mamelles. Il les classe en deux catégories: les vaches sans lésions des sphincters et celles avec des sphincters détériorés. Enfin, il examine les documents du contrôle laitier et l'évolution mensuelle du statut cellulaire.
Un protocole précis
Il classe alors les bovins en trois catégories: moins de 100.000 cellules, entre 100.000 et 300.000 et au-delà (tout en ayant eu au moins une mammite au cours de la lactation).
L'éleveur prépare ensuite progressivement la vache au tarissement en réduisant la quantité de concentrés ou de ration complète quinze jours avant. Dès la deuxième semaine, il est recommandé de ne traire qu'une fois par jour. Le jour du tarissement, il trait en dernier, et complètement, celles à tarir. Il devra nettoyer avec soin la mamelle avec une solution savonnée, prétremper les trayons pendant deux ou trois minutes avec une solution antiseptique, puis se laver les mains. Il essuiera ensuite chaque trayon avec un papier à usage unique. Les vaches inférieures à 100.000 cellules, aux sphincters intacts et ne perdant pas de lait, pourront être dispensées de l'administration d'antibiotique intramammaire. L'éleveur utilisera un obturateur externe appliqué par trempage.
Les vaches ayant une cellularité entre 100.000 et 300.000 bénéficieront d'un traitement antibiotique intramammaire. Celles présentant des pertes de lait ou une détérioration de l'état du sphincter seront gérées avec des obturateurs internes. Enfin, les VL à plus de 300.000 seront traitées en plus par voie générale avec des antibiotiques injectables. L'utilisation conjointe d'antioxydants (vitamines A, E, C, sélénium, cuivre, zinc) et d'iode augmentera les chances de guérison de la mamelle, en activant les défenses immunitaires de la vache. Elle aidera en outre l'animal à gérer le stress du tarissement, qui peut être à l'origine d'une naissance prématurée.
par le docteur Pierre-Emmanuel Radigue
Témoignage: FRANCOIS MARCHAL, du Gaec Saint-Louis, à Serres (Meurthe-et-Moselle) (1) «Un traitement antibiotique sélectif»«Depuis trois ans, l'utilisation d'un traitement antibiotique intramammaire n'est pas systématique. Nous raisonnons au cas par cas en fonction des comptages cellulaires sur les trois derniers contrôles laitiers. Les vaches affichant moins de 100.000 cellules sont taries sans le moindre traitement. On utilise un obturateur dans les quatre quartiers sur celles présentant des comptages compris entre 100.000 et 250.000 cellules. Au cas où l'on détecte le quartier infecté, on y injecte un intramammaire bas de gamme. Les vaches à plus de 250.000 cellules (sur les trois derniers contrôles) ont un antibiotique dans les quatre quartiers. Celles infectées tout au long de la lactation reçoivent aussi un traitement par voie intramusculaire. Pour l'instant, notre choix est une réussite. Nous n'observons pas plus de mammites ou d'augmentation des taux cellulaires chez les taries sans traitement. Economiquement, le gain reste marginal: entre 500 et 600 € pour une centaine de VL. Notre objectif est simplement de limiter le risque de résistance aux antibiotiques dans notre troupeau.» _____ (1) , 1 million de litres, 105 laitières. |
Alimentation: trois semaines de transition avant le vêlage
La préparation au vêlage stimule les papilles du rumen pour qu'elle puissent assimiler la ration en début de lactation.
Les troubles observés au moment du vêlage sont la conséquence de nombreux phénomènes qui s'imbriquent de façon complexe. Leur prévention passe par une maîtrise globale de la conduite des vaches tout au long de leur période sèche, ce qui sous-entend qu'il est nécessaire de porter autant d'attention aux vaches taries qu'à celles en production, ce qui n'est pas toujours le cas. Souvent, les taries sont parquées dans une prairie assez éloignée du siège de l'exploitation. Parfois, elles restent en pâture jusqu'au vêlage sans transition alimentaire. Dans ce cas, l'herbe est trop ou pas assez riche en énergie (0,6 à 1 UFL) et azote (8 à 30% de MAT). Elle contient souvent trop de potassium, pas assez de magnésium, phosphore et sodium. Certaines réintègrent directement le troupeau de dix à vingt jours avant le vêlage ou même, au pire, restent avec le troupeau en lait durant leur tarissement. Les rations de lactation sont trop énergétiques (> 0,88 UFL/kg de MS), trop riches en calcium et sodium pour être distribuées à volonté aux taries.
Séparer les taries jusqu'au vêlage
Elles contiennent des aliments dangereux au tarissement: bicarbonate de sodium, mélasse, pomme de terre… Les risques sanitaires au vêlage sont accrus (fièvre de lait, baisse d'appétit, déplacement de caillette, amaigrissement…) après le vêlage. Lorsque le tarissement dure plus de cinq semaines, il est impératif de faire deux lots de vaches taries: un lot de début de tarissement et un lot de préparation au vêlage (trois semaines avant le terme). Au début du tarissement, les vaches conservent une ingestion importante (13 kg de MS). Les apports doivent se résumer à 0,75 UFL et à 10% de MAT pour éviter le surengraissement. Dans ce cas, la pâture ou le foin (en hiver) suffisent aux besoins d'entretien de l'animal. Trois semaines avant le terme, l'ingestion diminue (11 kg de MS). Une concentration supérieure des apports est nécessaire pour éviter un amaigrissement (0,85 UFL et 13% de MAT). L'introduction de la ration des laitières en fond cuve est alors indispensable pour respecter une bonne transition alimentaire. Les papilles du rumen régressent rapidement au tarissement lorsque l'on arrête la distribution de glucides fermentescibles (ensilage de maïs, concentrés, céréales). Mais elles se développent lentement quand la vache en reçoit à nouveau. Il faut trois semaines pour que les papilles se développent et que tous les AGV (acides gras volatils) produits dans le rumen puissent être absorbés normalement. La flore du rumen doit aussi être préparée au changement de fourrage pour que la digestion de celui de lactation soit optimale. Sans préparation au vêlage, la vache assimile mal sa ration et aura tendance à maigrir. Il est donc recommandé de distribuer un tiers de la ration des laitières aux taries (et aux génisses prêtes) trois semaines avant le terme. Ainsi, les papilles et la flore ruminale seront opérationnelles quand la ration de lactation très fermentescible sera distribuée. Idéalement, les taries ne devraient pas ingérer d'herbe durant cette période. Souvent, les pâtures sont riches en potassium (notamment au printemps) et favorisent l'apparition de fièvre de lait. Toutefois, il est plus simple dans la pratique de laisser les vaches en préparation au vêlage à l'extérieur. Dans ce cas, il est recommandé de les faire pâturer sur une prairie paillasson et de leur apporter de la paille (accompagnée de mélasse dépotasséifiée) plutôt que du foin.
Gérer la nutrition minérale
Les vaches doivent recevoir une alimentation correctement pourvue en calcium (70 g/j), phosphore (35 à 40 g/j) et magnésium (35 à 40 g/j), si possible pendant toute la période sèche (en stabulation) et au minimum en lot de préparation au vêlage (été). Le sel est indispensable mais sa distribution sera contrôlée (30 g au maximum par jour) pour limiter les risques d'oedème mammaire. Des apports insuffisants peuvent entraîner une déminéralisation, si les réserves osseuses n'ont pas été reconstituées en fin de lactation, et des vaches couchées au vêlage (carence en phosphore ou magnésium). Les oligo-éléments et vitamines (iode, sélénium, cuivre, zinc, vitamines A et E) jouent un rôle majeur dans la résistance aux infections, les non-délivrances, la qualité du colostrum (et donc le succès des vaccinations contre les entérites néonatales) et la survie du veau. Ces éléments sont transférés au veau en fin de gestation à travers le placenta, puis à la naissance grâce au colostrum qui concentre ces éléments. Il faut donc que la vache en reçoive assez pendant le tarissement pour couvrir ses propres besoins et ceux de sa progéniture: en stabulation, on distribue un AMV en continu, en pâture des blocs à lécher ou, mieux, un bolus le jour du tarissement. Les apports seront plus importants en période de préparation au vêlage.
par le docteur Patrick Besnier
Période sèche: éviter le surengraissementLes taries qui engraissent ou maigrissent mangeront peu au vêlage. Il faut tarir des vaches en bon état (3,5). La reprise d'état doit se faire en fin de lactation. Il ne faut pas engraisser pendant le tarissement. Une ration d'entretien équilibrée (pas plus de 8 UFL à 10% de MAD) est donc indispensable, de manière à ce que les vaches conservent cette note. Au début du tarissement, la vache ingère 13 kg de MS. Si la ration est trop riche (bonne herbe, ensilage à volonté), le risque d'engraissement excessif est important. Outre les difficultés de vêlage, les problèmes métaboliques en début de lactation sont quasi certains avec des complications graves (déplacement de la caillette, syndrome de la vache couchée). En fin de gestation, l'appétit diminue (11 kg de MS) et les besoins du foetus augmentent. Les vaches commencent à maigrir avant le vêlage si la ration n'est pas assez concentrée et le foie se charge de graisse. Un fort amaigrissement occasionne très souvent des problèmes de fertilité: repos sexuel prolongé, mauvaise qualité des ovules et augmentation des infections utérines. |
Témoignage: VINCENT COLLARDÉ, du Gaec du Roya, à Liffol-le-Grand, dans les Vosges (1) «Je distribue une ration de laitière pour trois taries»Vincent Collardé insiste sur la prépartion alimentaire avant le vêlage pour limiter les problèmes métaboliques au démarrage de la lactation. Vincent Collardé attache une grande importance à la conduite des taries. «J'en avais assez de jouer au pompier avec mes bouteilles de calcium, insiste-t-il. Maintenant, mes taries reçoivent un régime spécifique pendant trois semaines avant le vêlage. Le taux de fièvres de lait est passé de 20 à 5%.» Si Vincent met ses primipares au repos pendant deux mois, il a pris l'habitude de tarir ses multipares seulement cinq semaines. Au tarissement, elles reçoivent un bolus riche en oligo-éléments qui remplace le bloc à lécher dont la composition reste plus aléatoire. L'objectif est d'apporter à la vache le minimum de ses besoins d'entretien afin qu'elle ne puise pas dans ses réserves. Les taries partent alors en pâture et reviennent trois semaines avant le terme près du bâtiment. Pour assurer la transition avant le vêlage, les taries consomment 8 kg de MS de la ration des VL, du foin à volonté et peuvent s'abreuver facilement. «Idéalement, il ne faudrait pas qu'elle consomme d'herbe. Mais en été, c'est beaucoup plus pratique de les laisser dehors. J'essaie alors de les faire pâturer sur une prairie paillasson. C'est délicat. On ne peut pas empêcher l'herbe de pousser lorsqu'il pleut. Je remplace donc le foin par de la paille pour limiter les excès de potassium lorsque la pâture est trop riche.» Durant la préparation, les taries reçoivent 80 à 100 g d'un minéral enrichi en magnésium (facteur qui aggrave l'hypocalcémie) en plus de celui présent dans la ration des laitières. Et toute la semaine précédant le vêlage, Vincent apporte 500 g/j d'un aliment (Bacca) visant à contre-balancer l'effet du potassium. En hiver, les vaches consomment 8 kg de MS de la ration des laitières tout au long du tarissement. «Ce système est envisageable car la période de repos est très courte. Il n'y aucun risque de surengraissement en seulement cinq semaines de tarissement. Un régime qui évite de rencontrer des soucis liés aux transitions alimentaires lors de la restimulation des papilles ruminales.» Vincent se montre satisfait de la conduite alimentaire de ses vaches taries: meilleure involution utérine, plus de vache en acétonémie, plus aucun déplacement de caillette et surtout un nombre de fièvres de lait très réduit. Mais la conduite préventive a un coût: entre 20 et 30 € par vache. «C'est cher, reconnaît Vincent. Notamment le traitement Bacca, qui revient à environ 15 €. Mais les résultats sont là. C'est le prix à payer pour plus de tranquillité. En contrepartie, les frais vétérinaires en curatif diminuent nettement. Et les pertes directes (mort d'un animal) et indirectes (baisse de production laitière) deviennent minimes.» _____ (1) Exploitation: 42 prim'holsteins, 400.000 litres de quota, 10.000 kg de lait à 40,5 de TB et à 32,8 de TP. |
Apport minéral: pour maîtriser les troubles au vêlage
Les principaux soucis observés sont métaboliques et infectieux. Dans certains cas, ils peuvent être mixtes lorsque les seconds viennent compliquer les premiers.
Les hypocalcémies cliniques (fièvre de lait) et subcliniques sont fréquentes au moment du vêlage. La vache peut se retrouver en fièvre de lait lorsque ses réserves calciques osseuses deviennent insuffisantes pour corriger l'hypocalcémie qui s'installe au moment de la montée de lait. Cette situation est souvent la conséquence d'une sous-minéralisation chronique, lactation après lactation et période sèche après période sèche. La vache peut également se retrouver en fièvre de lait bien que ses réserves osseuses en calcium soient correctes. Cette situation est alors la conséquence d'un dérèglement des mécanismes hormonaux permettant de lutter contre l'hypocalcémie. On a longtemps pensé que les fièvres de lait étaient principalement dues à des excès d'apport de calcium avant le vêlage, ce qui est possible mais finalement peu fréquent. En revanche, les déficits en magnésium, l'alcalose métabolique et les déficits en vitamine D sont des facteurs de risques très importants. Les déficits en magnésium peuvent être dus à des apports alimentaires insuffisants, mais aussi à des phénomènes de compétition d'absorption avec le potassium au niveau du rumen et du réseau. Il est également nécessaire de distribuer du sel en quantité suffisante pour permettre une bonne assimilation du magnésium. L'alcalose métabolique est d'autant plus marquée que le Baca (bilan anions-cations) de la ration est positif, ce qui est particulièrement le cas avec des rations riches en potassium (pâturage). Chez la tarie, le Baca de la ration doit être négatif, voire faiblement positif pour ne pas perturber la mobilisation du calcium osseux. Enfin, les carences en vitamine D sont possibles chez les vaches qui ne sont pas assez exposées aux rayons solaires. Le fonctionnement de la vitamine D peut aussi être perturbé par un apport excessif de phosphate.
Combattre l'acidose et la cétose
Il est simple de détecter un problème dans un élevage lorsque le nombre de cas de fièvres de lait est important. En revanche, il est souvent beaucoup plus difficile de repérer les phénomènes d'hypocalcémies plutôt subcliniques. Il est important de suspecter ces dernières lorsqu'on est confronté à un nombre important de dépassements de terme ou lorsque les vêlages se déroulent très lentement (parts languissants). Le risque de rétention placentaire augmente lors d'hypocalcémies subcliniques, par baisse de la contractilité utérine. Enfin, les oedèmes mammaires constituent également un critère d'alerte car ils peuvent apparaître notamment lors d'excès d'apport en potassium ou de déficits en magnésium.
Le deuxième groupe de troubles métaboliques est celui résultant d'un déséquilibre dans la couverture des besoins en protéine et en énergie. La plupart des troubles apparaissant en démarrage de lactation sont dus à des rations inadéquates pendant la période sèche. Ils sont ensuite aggravés par des rations à risque en début de lactation et ce, d'autant plus que la transition alimentaire n'aura pas été respectée. Les deux principaux troubles rencontrés après vêlage sont l'acidose et la cétose. Le premier se produit lors d'excès d'énergie rapidement fermentescible dans la ration et le deuxième correspond à un état de déficit énergétique. La distinction entre les deux est relativement théorique car dans les faits, les vaches sont souvent atteintes d'acidocétose. En effet, lorsque les transitions alimentaires ne sont pas respectées, les vaches ont plus de difficultés à assimiler les concentrés de production et l'ensilage de maïs, de sorte qu'elles se retrouvent plus facilement en acidose. L'une des conséquences est de diminuer la capacité d'ingestion par diminution de l'appétit et d'accentuer le déficit énergétique qui a tendance à favoriser la cétose.
Une fois encore, il peut être relativement simple de repérer les cas d'acidose clinique (diarrhée liquide et claire, fourbure aiguë, état général dégradé…) et ceux de cétose clinique (amaigrissement prononcé, baisse de production…). Ce n'est pas toujours aussi évident lorsqu'on est confronté à des problèmes d'acidose subclinique ou de cétose subclinique, voire aux deux. Parmi les critères d'alerte devant retenir l'attention, on peut citer les oedèmes mammaires qui sont favorisés par des rations excédentaires en énergie et déficitaires en protéines, ainsi que par des rations déficitaires en énergie en fin de gestation. En corollaire des rations trop énergétiques, il est possible d'observer un nombre important de vaches grasses dont la capacité d'ingestion en démarrage de lactation est diminuée, par défaut de volume ruminal, ce qui accentue encore le déficit énergétique et la cétose.
De nombreux troubles infectieux sont favorisés au moment du vêlage du simple fait de la baisse d'immunité naturelle autour de la mise bas (hypercortisolémie). Cependant, un nombre anormalement élevé de cas cliniques peut être la conséquence de troubles métaboliques primaires. Parmi ces problèmes infectieux, les mammites tiennent une place importante. Elles sont favorisées par les phénomènes d'hypocalcémie subclinique (relâchement des sphincters avant le vêlage et pertes de lait spontanées) ainsi que par les états de subcétose.
par le docteur Régis Rupert
Témoignage: THIERRY CHAUVEAU, de la SCEA Chauveau, à La Salle-de-Vilhiers (Maine-et-Loire) (1) «Je prépare mes laitières à bien utiliser le calcium»Ennuyé par des fièvres de lait en cascade, Thierry Chauveau insiste sur la minéralisation de ses taries. Depuis quatre ans, Thierry Chauveau a revu complètement la conduite de ses taries avec l'aide de ses vétérinaires. «Auparavant, les vaches vêlaient sans préparation particulière, se souvient-il. Et un tiers des animaux faisait une fièvre de lait ou avait de grandes difficultés à démarrer en lactation.» Aujourd'hui, Thierry adopte une conduite stricte. Depuis, les cas de fièvre de lait ont quasiment disparu. «Une seule en quatre ans», se réjouit l'éleveur. Un mois avant le terme, les taries sont parquées dans un pré paillasson (où l'herbe est régulièrement broyée), à proximité des bâtiments de l'exploitation. Pour assurer le développement des papilles ruminales et une bonne transition alimentaire, les vaches reçoivent alors 8 kg de MS de la ration des laitières. Elles ont également à disposition de la paille mélassée dépotasséifiée (l'excès de potassium inhibe la libération de calcium dans l'organisme). Durant cette période, Thierry insiste également sur la minéralisation de ses vaches. L'objectif du tarissement est de préparer l'animal à bien utiliser le calcium au moment du vêlage. «Si on attend la veille de vêlage pour apporter du calcium, explique Nicolas Flamand, son vétérinaire, la vache sera incapable de bien l'utiliser.» Pour peaufiner ses compléments minéraux, Thierry réalise une analyse complète de ses fourrages (ensilage de maïs, ensilage d'herbe). «Avec ces analyses, je me suis aperçu que mes fourrages étaient carencés en calcium, note-t-il. Depuis, j'apporte à mes laitières et à mes taries 100 g/j d'un minéral enrichi en calcium (14/14). Je distribue également 50 g/semaine d'un complément d'oligo-éléments vitaminique riche en sélénium, en zinc, en iode et en manganèse.» Régulièrement, Thierry vérifie le pH urinaire de ses taries. «Les pH basiques favorisent l'élimination des minéraux et oligo-éléments par les urines, insiste Nicolas Flamand. Dans ce cas, une bonne minéralisation des taries ne sert absolument à rien. Toutefois, il est possible d'acidifier les urines en fin de tarissement en apportant un aliment anionique.» Les résultats observés sur l'exploitation sont corrects et ne nécessitent pas cet apport d'aliment anionique. Aujourd'hui, Thierry se montre entièrement satisfait. «Je préfère m'occuper de mes taries pendant un mois plutôt que d'élever des vaches couchées. Cette conduite préventive a un coût, mais il est compensé par la baisse des frais vétérinaires et par un meilleur démarrage de lactation de mes vaches.» _____ (1) Exploitation: 35 prim'holteins, 300.000 litres de quota, 10.000 kg à 43,5 de TB et à 33 de TP, 54 ha. |
Qualité du colostrum: transférer une vraie immunité
L'éleveur a intérêt à mettre en oeuvre les bonnes mesures pour optimiser le transfert immunitaire au veau nouveau-né grâce à une conduite alimentaire et sanitaire parfaitement adaptée à ses taries.
La conduite des vaches taries et des génisses en fin de gestation est fondamentale pour assurer chez le veau un transfert immunitaire efficace. Sinon, le veau va naître sans défense immunitaire. Le seul moyen pour lui de se défendre contre les agressions du milieu extérieur est de boire un colostrum de qualité, en quantité suffisante. Des données récentes (Feedstuffs, novembre 2005) confirment que l'administration en quantité suffisante d'un colostrum de qualité parallèlement à une gestion de l'environnement est une clé pour la santé des jeunes veaux, mais aussi pour les performances de croissance et pour la future productivité des génisses. Les facteurs contrôlables par l'éleveur pendant le tarissement sont nombreux. Une maîtrise de tous ces points assurera, chez le jeune veau, un transfert immunitaire correct.
Des facteurs de risques importants
Une maîtrise du statut parasitaire est essentielle pour permettre à la future mère une synthèse colostrale correcte. Il est donc indispensable d'évaluer l'infestation du troupeau (sérologie, coproscopie, prélèvement d'herbe) pour raisonner les traitements adéquats contre la douve et les strongles. De même, une circulation virale BVD induit une baisse des défenses immunitaires maternelles de la mère et du jeune veau. L'évaluation du statut BVD du troupeau (sérologie du lait de tank ou du sang) permettra à l'éleveur de savoir s'il doit vacciner ou non les vaches et les génisses. La vaccination se raisonne également en fonction du résultat des prélèvements de selles diarrhéiques réalisés l'année précédente. En effet, l'analyse du colostrum n'est pas suffisante. Sa composition est modifiée par la vaccination de la mère contre les diarrhées néonatales. Ainsi, une vache correctement vaccinée peut fournir un colostrum complet, riche en anticorps et en leucocytes (immunité cellulaire), mais les veaux peuvent être atteints par le virus. Les mammites autour du vêlage sont aussi à éviter. En effet, lors d'infection mammaire, la synthèse du colostrum est réduite de 15 %. L'éleveur doit adopter une conduite de traitement et une hygiène au tarissement raisonnées. Les pertes de colostrum avant vêlage sont une cause majeure de mammite et d'échec de transfert. Leurs causes sont un mauvais équilibre minéral (hypocalcémie, hypophosphatémie) de la ration de fin de gestation conduisant à une perte de tonicité des sphincters mammaires. Ces déséquilibres provoquent aussi de l'oedème mammaire entraînant des difficultés de tétée et une rétention lactée.
Il faudra également veiller à supprimer tout déficit énergétique sur des animaux dont l'état corporel est important (NEC > 4). Le déficit protéique prononcé (50 %) chez la mère avant le vêlage diminue l'absorption intestinale des immunoglobulines (protéines du système immunitaire) chez le veau, aggrave la carence en sélénium (oligoélément essentiel pour l'immunité du veau) et affecte la production d'hormone thyroïdienne (baisse des défenses immunitaires). Les vitamines E et A sont directement apportées par le colostrum, car elles ne passent pas la barrière placentaire. Un apport correct chez les femelles gestantes doit être préconisé. La carence en iode dans les rations des gestantes peut favoriser les avortements (syndrome de mort subite du veau), une défaillance du contrôle immunitaire, une diminution du temps d'absorption des immunoglobulines et une insuffisance de production de surfactant («graisse pulmonaire» nécessaire à une bonne mise en route de la respiration). La carence en sélénium provoque une altération du réflexe de succion, une diminution de la synthèse des immunoglobulines par la mamelle, une baisse des défenses immunitaires du veau et de la mère, une diminution du volume et de la qualité du colostrum, une diminution de la synthèse d'hormone thyroïdienne active et enfin une baisse de l'efficacité des vaccinations. La carence en cuivre altère la réponse immunitaire et ralentit la croissance des jeunes veaux. L'alimentation des taries doit ainsi respecter des recommandations alimentaires journalières: 10 UF, 1 000 g PDI, 72 g Ca, 36 g P, 36 g Mg, 100 000 UI vit A, 1 200 UI vit E, 3,6 mg Se, 12 mg iode, 160 mg Cu. Enfin, la qualité de l'eau doit être optimale, garantissant ainsi ses propriétés sanitaires. Une analyse bactériologique et chimique de l'eau une fois par an est ainsi nécessaire pour s'assurer de sa qualité.
Pour contrôler la qualité de la conduite des vaches taries eu égard au transfert immunitaire, l'absence de maîtrise des maladies néonatales signale un défaut de transfert d'immunité. Toutefois, cela ne suffit pas. Il faut entamer une véritable démarche analytique pour détecter les facteurs de risque en cause. Ainsi, il est indispensable de surveiller la qualité du colostrum à l'échelle du troupeau par la mesure du taux d'anticorps et l'efficacité du transfert immunitaire (par mesure du taux d'anticorps dans le sang des veaux âgés de deux à six jours). Enfin, une analyse de l'urée sanguine des taries permet de contrôler les apports protéiques.
par le docteur Stéphane Daval
Témoignage: JEAN-PAUL GRONDIN, de l'EARL La Vergnée, à Touvois, dans la Loire-Atlantique «Il faut bien complémenter en sélénium et en iode»Jean-Paul Grondin a subi d'importantes pertes sur des nouveau-nés. La faute à des carences en oligoéléments chez les mères. Malgré une vaccination systématique des animaux gestants contre les rotavirus, Jean-Paul Grondin a de nombreux soucis sur ses nouveaux-nés depuis cet hiver. Ils naissent en bonne santé mais, au bout d'une semaine, des diarrhées se déclarent. Les veaux n'ont pas de fièvre mais sont très abattus et sévèrement déshydratés. Jean-Paul dénombre près de 15% de pertes et ceux qui s'en sortent restent chétifs. Il a fait analyser le colostrum pris sur deux vaches au hasard (une adulte et une primipare). Résultat: un statut en iode et en sélénium bas. Jean-Paul a également réalisé deux analyses sanguines (dosage des immunoglobulines) sur deux veaux sains de deux jours. «Leur taux de défenses immunitaires était au plus bas, souligne Stéphane Daval, son vétérinaire. Les veaux n'avaient plus aucune défense contre les agressions microbiennes du milieu extérieur. De plus, les défenses véhiculées par le colostrum (notamment la protection grâce au vaccin des mères) n'étaient pas passées. Les veaux montraient également des carences en iode et en sélénium. Ces résultats s'expliquent soit par un manque d'immunoglobuline dans le colostrum, soit par un défaut d'absorption du veau, soit ces deux raisons en même temps.» Ces résultats confirment ainsi ceux obtenus sur le colostrum et pourraient expliquer la mortalité importante sur les jeunes veaux. «Nous mettons en place une conduite spéciale pour les taries et les génisses en fin de gestation dès cet été, affirme Jean-Paul. L'objectif est d'améliorer le transfert de l'immunité de la mère vers le veau.» Au tarissement, les vaches reçoivent un traitement douvicide (sous forme buvable) pour donner à la mère une synthèse colostrale correcte. Jean-Paul continue à vacciner ses taries contre les rotavirus. Et pendant la période d'avant vêlage, les vaches et les génisses reçoivent un rationnement spécial: 6 à 9 kg de MS de la ration des laitières (à moduler en fonction de la note d'état moyenne de lot), 2,5 kg de paille et 50 g de chlorure de magnésium. Une complémentation en oligo-éléments est destinée à améliorer le transfert immunitaire: 100 g de sélénium pendant cinq jours dans le mois qui précède le vêlage (l'animal est ainsi complémenté pour quatre mois puisque le sélénium est stocké dans le foie) et 20 g d'iode pendant cinq jours dans le dernier mois de tarissement, puis 20 g/semaine pendant les douze semaines qui suivent le vêlage. «Mais tout cela ne sert à rien si la distribution du colostrum n'est pas respectée, insiste Stéphane Daval. Le nouveau-né doit consommer 2 l dans les deux heures, puis encore 2 l six heures plus tard.» _____ (1) Exploitation: 50 laitières, 340.000 litres, 7.800 kg à 43 de TB et 33,7 de TP. |
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