Désherbage des prairies Commencer par une bonne conduite
Une modification des pratiques agronomiques ou de la gestion du couvert doit être envisagée avant d'en venir à des méthodes chimiques.
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Le désherbage d'entretien des prairies installées est d'autant plus important que les adventices peuvent se révéler toxiques ou nuisibles pour les animaux. Parmi les vivaces toxiques ou refusées par les animaux, les plus fréquentes sont les rumex (en photo), les chardons et les orties. Les plantains et l'achillée millefeuille ont un impact sur la qualité du lait.
La présence des mauvaises herbes reflète souvent des problèmes agronomiques ou des erreurs de conduite dues aux conditions climatiques (excès d'eau, sécheresse). «Certaines adventices comme les ombellifères, les renouées, les géraniums ou les rumex sont nitrophiles et peuvent donc révéler une fertilisation azotée trop riche, explique Sabine Battegay, d'Arvalis. La présence de marguerites peut signifier un manque en phosphore et potasse.»
Faucher les refus
Une bonne gestion des prairies, qui consiste à alterner la fauche et la pâture, éviter le surpâturage et le sous-pâturage, faucher les excédents ou les refus, permet de lutter efficacement contre les adventices. «Les mauvaises herbes en rosette, comme le pissenlit, se développent dans des prairies très pâturées, près du site d'exploitation notamment, précise la spécialiste. Il est nécessaire, selon la flore, de se poser des questions sur ses pratiques. La fauche permettra alors de résoudre les problèmes avant de recourir aux méthodes chimiques», insiste-t-elle. La production de graines et l'infestation sur les prairies installées peuvent être limitées en raisonnant l'application herbicide par rapport au stade de l'adventice. Pour le rumex, il est conseillé d'intervenir au stade "feuilles en rosette" et avant l'apparition des hampes florales. Quant au chardon, l'intervention est plus efficace au stade de la montaison avant la floraison.
Renouveler les herbicides
L'efficacité de ces herbicides est meilleure par temps doux (températures supérieures à 8°C) et en l'absence de pluie. Ces conditions poussantes permettent aussi à la bonne flore herbagère de s'installer rapidement à la place des adventices.«Après la sortie des animaux, il faut attendre quelques jours que la végétation reparte, précise Sabine Battegay. Un délai de quinze jours sera ensuite nécessaire entre le traitement et l'exploitation de la prairie. Les herbicides ont alors le temps d'agir complètement et les risques de résidus toxiques pour les animaux sont limités.» Sur les vivaces, les traitements répétés sont souvent nécessaires, car ils accélèrent leur élimination par épuisement des réserves énergétiques. «Pour le rumex notamment, il est conseillé d'effectuer un premier traitement à la fin de l'été et un second au printemps suivant», informe la spécialiste. Pour les prairies composées de graminées, il existe plusieurs solutions (Ariane, Banvel 4S...). «Le problème, souligne Sabine Battegay, est le désherbage des prairies permanentes avec trèfle où il n'existe pas de solutions chimiques. Or, la plupart des parcelles sont dans ce cas dans l'Ouest. D'où l'importance d'une bonne gestion préventive des prairies.» Lorsque la densité d'adventices est faible, le sarclage chimique ou mécanique peut être envisagé.
ZNT: en prairies aussiComme les grandes cultures, les prairies sont soumises à la réglementation sur les zones non traitées (ZNT) de 5 mètres au minimum par rapport aux cours d'eau. |
Les bords de champs à surveillerPour entretenir les bords de champs et éviter la dissémination de graines, les solutions mécaniques sont à privilégier pour éviter les transferts de produits chimiques dans l'eau (broyeur, débroussailleuse à dos). Le désherbage mécanique offre plus de souplesse car il peut être réalisé à n'importe quelle période, contrairement aux solutions chimiques qui doivent tenir compte du pâturage. |
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