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Blé Maîtriser le risque de jaunisse nanisante

Transmise par les pucerons à l'automne, la jaunisse nanisante sur blé peut provoquer des pertes de rendement assez conséquentes.

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Traditionnellement, les régions sujettes aux attaques de pucerons à l'automne sont la Bretagne, les Pays de la Loire et le Poitou-Charentes où les températures restent douces et permettent la multiplication de l'insecte. Leur présence sur céréales d'hiver doit être surveillée, car ce sont des agents du BYDV (barley yellow dwarf virus), responsable de la jaunisse nanisante de l'orge (JNO), une attaque sur blé pouvant affecter le rendement de 15 à 30%.

Bien qu'il existe trois espèces de pucerons capables de transmettre la jaunisse nanisante de l'orge sur le blé, c'est Rhopalosiphum padi qui est responsable de la plupart des infections. Ses populations sont plus abondantes, car elles se développent fortement en été sur des plantes hôtes telles que le maïs, le ray-grass et des graminées estivales et colonisent facilement à l'automne les jeunes semis de céréales.

Différer l'implantation

Alors que les symptômes de jaunisse nanisante sont clairement identifiables sur orge, ils sont plus discrets sur blé et n'apparaissent souvent qu'à partir de la fin de la montaison. La dernière feuille présente alors une couleur lie de vin plus ou moins intense selon les variétés.

C'est pourquoi pour limiter les risques de transmission de virus, il est important de rompre précocement le cycle du puceron. Il est donc recommandé d'enfouir les repousses de céréales en automne et de broyer les cannes de maïs afin de détruire les réservoirs potentiels de pucerons. Il est également possible de retarder les dates de semis afin d'éviter que les vols coïncident avec la levée des jeunes céréales, d'autant que les stades les plus juvéniles restent les plus sensibles. Pour cela, les avertissements agricoles informent de la précocité et de l'intensité des vols grâce à un réseau de pièges et mesurent aussi le pouvoir virulifère des insectes par un test en laboratoire.

Semences ou végétation

En matière de protection phytosanitaire, deux possibilités s'offrent aux exploitants. Plus onéreux, le traitement de semences Gaucho Blé (ou Férial Blé pour les semences de ferme) est bien souvent choisi pour des raisons d'organisation. En effet, une fois la semence enrobée, plus besoin de surveillance puisque les jeunes pieds se retrouvent protégés pendant une période de six à huit semaines. Attention toutefois à ne pas relâcher son attention si le temps reste doux plus longtemps car les plus fortes infestations ont souvent lieu à la fin d'octobre et au début de novembre à une période ou le traitement de semence n'agit plus.

L'autre solution est le traitement en végétation avec essentiellement des pyréthrinoïdes. Dans ce cas, le suivi des parcelles est primordial afin de détecter l'arrivée des premiers pucerons. Il est recommandé d'intervenir dès que 10 % des plantes sont porteuses d'au moins un puceron ou si ces homoptères séjournent sur le blé depuis plus de dix jours. Olivier Pillon, de la Protection des végétaux de la région Champagne-Ardenne, précise qu'en suivant ce principe, le traitement sera en moyenne déclenché une année sur dix. «Un bémol toutefois car, au moment de l'intervention, on traite plus le sol que la céréale!»

Des outils d'aide à la décision sont également disponibles. Vigie Virose (Syngenta) permet de suivre les vols d'insectes grâce à des captures sur pièges englués et de déterminer leur pouvoir virulifère. Quant à Aphi.net, conçu par l'Inra de Rennes et Bayer, il utilise des données météorologiques et permet d'estimer la rentabilité d'un traitement insecticide. Disponible sur orges pour un coût de 5 euros par an et par hectare, son adaptation sur blé est en cours.

 

Sélection: vers des blés résistants

La station d'amélioration des plantes de Rennes tente actuellement d'introduire par sélection classique dans les variétés de blé, une source de résistance à la maladie provenant de différents chiendents. Les blés issus de cette recherche pourraient être disponibles d'ici à une dizaine d'années.

 

 

Impact plus grand sur les céréales de printemps

Alors que les piqûres de pucerons demeurent inoffensives en avril et mai sur les céréales d'automne, elles sensibilisent extrêmement les céréales de printemps et engendrent de graves dégâts. En effet, à cette période-là, les trois principales espèces de pucerons sont largement présentes et augmentent de manière considérable les risques de transmission de la jaunisse nanisante.

 

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