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Maïs Le point sur les traitements des pucerons

Seuls sont autorisés des traitements en végétation. La surveillance des parcelles est incontournable dès juin et jusqu'en août.

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Attention au climat doux et sec

«Quelques colonies de Metopolophium dirhodum ont été signalées dès la première décade de juin, dans le Centre notamment», indique Bernard Naïbo, d'Arvalis. Leur quantité peut rapidement augmenter si un temps peu humide et doux perdure. Les trois espèces susceptibles de coloniser le maïs, en provenance des céréales, apprécient ces conditions climatiques. Les plus précoces, "Metopolophium dirhodum" et "Sitobion avenæ", arrivant souvent entre 3 et 10 feuilles, se multiplient à des températures évoluant entre 15 et 20°C. "Rhopalosiphum padi", qui attaque au moment de la floraison, se multiplie jusqu'à 25°C. La faune auxiliaire (syrphes, coccinelles, chrysopes) permet souvent de contenir la multiplication de ces trois espèces. Mais, une année sur deux environ, certains secteurs subissent des attaques conséquentes.

Des dégâts qui peuvent être élevés

Metopolophium dirhodum est le plus redoutable: il s'installe sur des maïs jeunes et de très faibles densités suffisent à le rendre nuisible. En piquant les feuilles pour se nourrir, il injecte sa salive qui est toxique pour le maïs. Cette toxémiase peut entraîner jusqu'à 20 à 30 q/ha de perte en cas de mauvaise protection. Sitobion avenæ, lui, prélève de la sève. Il est nuisible uniquement avec des effectifs très élevés ou une infestation persistante sur les feuilles proches de l'épi. «Dans notre région, Rhopalosiphum padi peut causer de gros dégâts», précise Jean Molines, d'Arvalis Sud-Est. Les panicules constituent sa localisation favorite.

Surveiller régulièrement les parcelles

«Jusqu'en 2004, le traitement de semences Gaucho protégeait les jeunes maïs jusqu'à 8 feuilles. Dans les zones à risques, avec des assolements céréales à paille-maïs, c'était une assurance face aux dégâts potentiels de Metopolophium dirhodum. Il permettait aussi de s'affranchir notablement du risque JNO, dont le virus est entre autres transmis par les pucerons du maïs», souligne Bernard Naïbo. Les symptômes ne sont pas forcément visibles, mais la nuisibilité est bien réelle, avec des pertes d'au moins 5 q/ha. A présent, seuls sont possibles les traitements en végétation. «Pour les anciens utilisateurs de Gaucho, la lutte devient plus contraignante, avec une surveillance du maïs dès les plus jeunes stades, sans baisser la garde au-delà de huit feuilles et en regardant bien sous les feuilles», insiste Régis Doucet, d'Arvalis Centre.

Huit insecticides seulement sont autorisés : des pyréthrinoïdes (Talstar à 0,3 l/ha, Talstar flo à 0,375 l/ha, Karaté Xpress à 0,15 kg/ha, Karaté Zéon à 0,075 l/ha), le pyrimicarbe (Pirimor G à 0,4 kg/ha), ou leur association (Karaté K à 1,25 l/ha, Okapi GF à 0,375 kg/ha, Best à 1,5 l/ha). Les seuils d'intervention s'avérant très différents d'un puceron à l'autre, il s'agit, avant de traiter, de bien identifier l'espèce (voir l'encadré).

Contre "Metopolophium dirhodum" et "Sitobion avenæ", Arvalis conseille les associations pyréthrinoïde-pyrimicarbe. Le pyrimicarbe avec son action de vapeur atteint les pucerons réfugiés sous les feuilles, mais sa durée d'action n'excède pas huit jours. La pyréthrinoïde agit par contact et prolonge pendant une à deux semaines la protection en empêchant l'installation d'ailés à la face supérieure des feuilles. Attention, avec des trichogrammes, on utilisera du pyrimicarbe seul (sans risque sur ces auxiliaires), comme pour Rhopalosiphum padi. Dans ce dernier cas, on recherche plus une action de choc qu'une longue persistance.

 

Observation: bien identifier les trois espèces

 

M. dirhodum, 2 mm environ, est de couleur vert amande pâle. Cornicules et pattes ne sont pas colorées. Il possède sur le dos une bande longitudinale vert foncé. Photo: © INRA

 

 

De la même taille, S. avenæ se distingue de M. dirhodum par la couleur des cornicules noires. Son corps est souvent d'un vert plutôt foncé, parfois brun ou rose jaunâtre. Photo: © INRA

 

 

R. padi, moins de 2 mm, présente une forme plus globuleuse que les deux autres. Son corps est vert très foncé, presque noir, avec une zone rougeâtre à l'arrière de l'abdomen. Ses pattes et ses cornicules sont courtes. Photo: © WATIER

 

 

 

Les seuils d'intervention varient

→ Metopolophium dirhodum. Traiter dès l'observation de cinq pucerons par plante avant 3-4 feuilles, de 10 pucerons entre 4 et 6 feuilles, de 20 à 50 pucerons entre 6 et 8 feuilles, de 100 pucerons après 8-10 feuilles.

→ Sitobion avenæ. Traiter quand il y a plus de 500 pucerons par plante.

Rhopalosiphum padi. A leur arrivée, observer tous les jours les parcelles et intervenir si le taux de mortalité est faible (peu d'auxiliaires).

 

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