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Le point sur l'irrigation du tournesol Le point sur l'irrigation du tournesol

L'arrosage doit être déclenché au début de la floraison. Si les plantes affichent une faible croissance au stade du bouton, un premier apport d'eau est envisageable avant l'ouverture des premières fleurs.

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1. Bonne valorisation de l'irrigation

«Le tournesol permet d'équilibrer un assolement irrigué. Avec un ou deux apports d'eau seulement, on peut sécuriser le rendement», souligne André Merrien, du Cetiom (zone Ouest). Consacrer une partie de ses terres à cette plante sur les exploitations où l'irrigation est limitée peut se révéler judicieux.

Du tout début de la floraison à la fin du remplissage de la graine, cet oléagineux doit disposer de 230 mm d'eau pour assurer 30 q/ha. Une fois la réserve d'eau du sol épuisée, l'eau d'irrigation se révèle bien valorisée. Selon les essais du Cetiom et les différentes observations en culture, pour une centaine de millimètres d'eau apportés, on observe régulièrement un gain moyen de rendement de 8 q/ha.

2. Démarrer au bon moment

Le choix de la date du déclenchement de l'irrigation doit se faire en fonction des réserves en eau et de l'état végétatif avant la floraison. «Démarrer l'arrosage avant la floraison sur des plantes à forte croissance végétative va favoriser le développement d'une grande surface foliaire, au détriment du capitule et des graines. Les besoins en eau sont accrus par l'exubérance des plantes, et il y a gaspillage d'eau», rappelle Franck Duroueix, ingénieur régional de la région Sud-Ouest du Cetiom.

Les situations où le tournesol atteint la floraison sans excès de végétation, plus généralement le cas des sols superficiels, valorisent mieux ensuite des apports d'eau limités. «En 2005, année très sèche dans le Poitou-Charentes, de 70 à 80 mm répartis en deux apports à partir de la floraison ont permis de gagner de 8 à 10 q/ha et 2 points d'huile dans les groies (1)», précise Jean-Pierre Palleau, ingénieur régional au Cetiom.

3. Conduite de l'arrosage

Lorsqu'elle est nécessaire, l'irrigation est centrée sur juillet et le début d'août, durant la floraison et le remplissage des grains. Depuis cette année, le Cetiom propose des préconisations adaptées aux différentes régions de production (voir l'encadré ci-dessous).

D'une manière générale, si le sol est sec et le tournesol peu vigoureux au stade du bouton, le Cetiom préconise un premier apport juste avant le début de la floraison ou plus tôt si les feuilles de la base jaunissent (une dizaine de jours auparavant). Dans tous les autres cas, l'irrigation démarrera au plus tôt au début de la floraison. De 30 à 40 mm sont nécessaires par tour d'eau. En l'absence de pluie, la durée du tour d'eau conseillée est de dix jours. Après une pluie, le tour d'eau doit être décalé par tranche de 3 mm. Pour éviter le sclérotinia du capitule, l'arrosage en pleine floraison est à proscrire si le temps est humide. Quand le dos du capitule vire au jaune citron, il n'y a plus lieu d'irriguer.

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(1) Terres argilo-calcaires caillouteuses.

 

Les préconisations du Cetiom par région de production

Elles sont présentées dans un tableau dans chaque brochure régionalisée par cultures. Elles sont aussi téléchargeables sur www.cetiom.fr (rubrique «Publications», puis «A télécharger», «Tournesol», «Irrigation»). Sont pris en compte le type de sol, l'état végétatif de la culture au stade du bouton, le nombre de tours d'eau disponibles.

 

 

Témoignage: BRUNO GRELIER, céréalier à Bouhet, dans la Charente-Maritime

«8 q/ha de plus avec l'arrosage en 2005»

 

Sur les 120 hectares de l'exploitation, le tournesol occupait 21 ha en 2005. 7 ha irrigués étaient implantés sur des groies à réserve utile comprise entre 70 et 80 mm. Les autres occupaient des groies un peu supérieures.

 

«J'ai obtenu 27 q/ha en irrigué, 19 q/ha en sec. La différence aurait pu être plus marquée si nous n'avions pas eu l'interdiction totale d'arroser dès le début d'août», relate Bruno Grelier. Il n'a pu passer que deux fois avec l'enrouleur: un premier passage de 30 mm juste avant la floraison, un second de 30 mm à la fin de la floraison. «Vu la sécheresse, un autre apport de 30 mm aurait été nécessaire une dizaine de jours après», insiste-t-il. Sa marge brute en irrigué a été de 700 €/ha, contre 580 €/ha en sec. «L'écart est en principe plus important. Lorsque je ne suis pas limité et qu'il fait sec, je fais ces trois apports, et je gagne en moyenne 10 q/ha en arrosant.» En année plus humide, le gain se révèle beaucoup plus faible, autour de 4 q/ha.

 

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