Tarissement L'heure du bilan sanitaire de la mamelle

1. Faire le point avant l'arrêt de la traite

Avant de tarir une vache, un bilan de l'état sanitaire de la mamelle s'impose. Observer les premiers jets est le plus facile. «Il ne faut surtout pas tarir une laitière lorsqu'ils contiennent des grumeaux, insiste Daniel Tainturier, de l'école vétérinaire de Nantes. La mammite doit impérativement être traitée et guérie avant.»

La concentration cellulaire individuelle (CCI) s'étudie, quant à elle, sur plusieurs mois. Les laitières qui affichent plus de 250.000 cellules/ml de lait, et celles qui ont enregistré des montées suspectes durant la lactation seront traitées par antibiotique.

«Pour les hautes productrices, celles qui perdent du lait ou qui sont sensibles aux infections, il est possible de tarir progressivement en trayant une fois sur deux pendant cinq ou six jours, afin de diminuer la pression dans la mamelle», recommande Gérard Bosquet, vétérinaire dans les Ardennes.

2. Guérir ou prévenir

Un traitement a pour but soit de guérir l'infection développée au cours de la lactation qui s'achève, soit de prévenir de nouvelles infections. Dans le premier cas, un antibiotique concentré et diffusant dans les tissus «nettoiera» la mamelle des bactéries présentes. Dans le second cas, on choisira plutôt une molécule à rémanence longue. Surveillez particulièrement les mamelles dans les deux premiers jours après l'arrêt de la traite. Il arrive qu'une mammite foudroyante, de type colibacillaire, se déclenche au tarissement. Un contrôle à la fin de l'action de la crème à tarir est également utile, certaines infections redémarrant à ce moment. «Il faut aussi surveiller la mamelle à la reprise de la lactation, précise Daniel Tainturier. Par précaution, certains éleveurs effectuent une deuxième injection de crème à tarir deux ou trois semaines avant le vêlage.» Une vache infectée, qui ne guérit pas pendant la période sèche ou qui enchaîne les mammites à chaque lactation, est incurable. Il faut la réformer plutôt que la tarir.

3. Cibler le traitement

Pour réduire l'utilisation des antibiotiques, un traitement sélectif peut s'envisager dans un troupeau sain (comptage du tank régulièrement inférieur à 150.000 ou 200.000 cellules), à condition de très bien maîtriser les facteurs de risque. Les vaches saines (CCI inférieur à 150.000 ou 200.000 cellules, suivant la marge de sécurité souhaitée) ne recevront aucun antibiotique. Il est possible d'utiliser deux produits pour éviter la remontée des germes dans le sphincter: l'obturateur intramammaire et le film protecteur autour du trayon.

«Il serait également possible de traiter uniquement le(s) quartier(s) infecté(s), et d'utiliser des obturateurs sur les autres, remarque Gérard Bosquet. Des outils permettent un diagnostic quartier par quartier, comme un compteur de cellules portatif utilisable sur l'élevage, ou le test CMT.» Toutefois, cette démarche est encore rare. Outre le coût des tests, il est plus simple de traiter tous les quartiers.

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