Réforme des mammiteuses Une arme efficace, à manier avec discernement
En éliminant les vaches, on se débarrasse de la maladie. Encore faut-il en tirer le meilleur parti.
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La réforme des animaux infectés de longue date par les mammites est une mesure curative. Elle débarrasse le troupeau de vaches dont un ou plusieurs quartiers est atteint de manière visible (clinique), ou le plus souvent inapparente (subclinique). La suppression des vaches «millionnaires» conduit à une diminution rapide de la concentration cellulaire du tank (CCT). La meilleure méthode consiste à classer les vaches selon la concentration cellulaire individuelle (CCI) décroissante. Mais l'effet de cette «réforme temporaire» est limité.
Passer l'élevage à la loupe
Dans les élevages, on ne dispose pas, le plus souvent, d'examens bactériologiques, ni même de la concentration en cellules des quartiers. Il faut utiliser des moyens plus simples. Les CCT sont toujours disponibles. Disposer de CCI mensuelles est un minimum pour prendre de bonnes décisions. A ce titre, le compteur de cellules utilisable à la ferme (DCC Delaval) sorti récemment est un outil très intéressant mais onéreux. Le cahier sanitaire sur lequel on enregistre les cas de mammites est aussi très précieux. Enfin, le CMT permet de savoir combien de quartiers sont infectés. Avec ces outils, on peut passer l'élevage à la loupe.
Le critère principal de réforme pour infection mammaire est l'absence de guérison au tarissement. Les vaches concernées présentent des CCI élevées avant le tarissement et toujours élevées après le vêlage. Le seuil standard est de 300. Il peut être ajusté avec le véto et selon l'évolution des CCT. Le traitement de tarissement est bien plus performant que le traitement en lactation. Si l'animal ne guérit pas pendant le tarissement, il ne guérit jamais. Il faut donc s'en débarrasser.
Si le traitement en lactation est peu efficace, les vaches qui font plusieurs mammites doivent être considérées comme très suspectes. Ces animaux sont enregistrés sur le cahier sanitaire. Un bilan de tarissement permet de voir si, habituellement dans l'élevage, de telles vaches guérissent ou pas. Si la guérison des vaches récidivistes est problématique, il faut les réformer.
On sait aussi que les chances de guérison diminuent à mesure que le nombre des quartiers infectés augmente. Les vaches avec plus de deux quartiers malades risquent de rester infectées car l'un des quartiers peut ne pas guérir. Enfin, l'histoire des animaux doit également orienter les décisions. Les vaches âgées qui ont fait des mammites durant chaque lactation sont plus sensibles aux infections. Elles doivent être éliminées, même si elles semblent guérir à chaque tarissement. Les primipares qui débutent leur lactation avec des mammites deviendront souvent des vaches à cellules. Il est préférable de les réformer.
La réforme des mammiteuses connaît toutefois ses limites. Du point de vue sanitaire, si elle limite la contagion, elle n'agit pas sur les causes. Sans modification des pratiques (en particulier d'hygiène et de traitement), de nouvelles vaches vont s'infecter dont il faudra se débarrasser.
Ensuite, la réforme nécessite un effort d'élevage. Pour maintenir une bonne pression de réforme, il faut de bonnes performances de reproduction. Il est donc indispensable de limiter les réformes pour motifs autres que sanitaires (en particulier infécondité) et de diminuer l'âge au premier vêlage.
Il faut anticiper et juger la capacité à guérirLes réformes sanitaires coûtent cher. A plus forte raison celles des vaches de rang 2 et 3, car elles produisent plus et leur carcasse est plus lourde que les primipares. Le coût de remplacement est minimal à la fin du premier trimestre de lactation. La vache a alors produit un maximum de lait et est encore vide. Il faut donc anticiper les réformes et juger la capacité de l'animal à guérir. En résumé, les génisses présumées incurables doivent être sorties avant l'IA. |
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