Login

L'approche clinique est insuffisante L'approche clinique est insuffisante

Les observations réalisées lors du dépistage d'une mammite apportent peu d'informations pertinentes pour optimiser le traitement.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Pour traiter efficacement une mammite clinique, le choix de la spécialité antibiotique, de la voie d'administration et le schéma thérapeutique sont essentiels. Agir vite aussi. On sait que les chances de guérison diminuent fortement si le traitement n'est pas instauré dès les premiers symptômes. Les identifications bactériennes demandant un temps de réponse incompatible avec cette rapidité d'action, une question récurrente se pose. Les observations réalisées par l'éleveur lors du dépistage sont-elles des informations pertinentes afin d'optimiser ce traitement? De nombreuses équipes de recherche internationales essaient ainsi régulièrement de modéliser des outils permettant de définir un lien efficace entre symptômes et bactérie. Certaines ont ainsi travaillé sur des symptômes locaux (aspect du lait, du quartier) ou généraux (température rectale, fréquence cardiaque, appétit), des données épidémiologiques (moment d'apparition de la mammite) ou sanitaires (comptage de tank et individuel avant mammite). Ses travaux n'ont jamais vraiment abouti.

En revanche, des résultats d'essais cliniques d'efficacité de spécialités pharmaceutiques apportent des données intéressantes. Ainsi, une étude récente portant sur deux cent seize cas de mammites cliniques aiguës (cas répertoriés et définis comme ayant a minima des symptômes locaux et une température rectale supérieure à 39,6°) rapporte les éléments suivants. Cent dix-sept mammites aiguës sont dues à des gram+, soit 54% (20 staphylocoques dorés, 57 streptocoques uberis et 13 streptocoques dysgalactiae). Pour les quatre-vingt-dix-neuf gram - isolés, soit 46%, les E. Coli sont prépondérants (89 sur 99). La présence d'autant de gram + sur des mammites aiguës est surprenante à première vue. Ce résultat d'essai montre bien que l'approche clinique apporte peu d'informations pertinentes quant à la prédiction de l'identité bactérienne responsable de l'infection.

Pas de lien évident entre signes cliniques et bactéries

Une autre étude du GDS des Côtes-d'Armor enfonce le clou, illustrant l'impossibilité de relier simplement les signes cliniques à une bactérie. Ce travail a porté sur 928 troupeaux en s'attachant de près aux numérations cellulaires de tank, aux températures rectales, à l'aspect du lait et des quartiers. Mille sept cent soixante-trois prélèvements de lait sur des cas de mammites cliniques y ont aussi été analysés. Les résultats confrontés aux documents d'enquête renseignés par les éleveurs lors de cas de mammites montrent que la majorité des élevages inclus dans l'étude ont des comptages de tank élevés. Ils constatent aussi que l'état général de l'animal n'est pas modifié dans quatre cas sur cinq et que l'hyperthermie concerne une vache sur trois.

Autre observation: quand les numérations cellulaires de tank augmentent, la prévalence du staphylocoque doré s'accroît au détriment des coliformes. La tendance est inverse quand la température rectale augmente. De son côté, la prévalence des streptocoques reste stable jusqu'à 40°C pour ensuite diminuer à la faveur des E. Coli pour des températures supérieures à 40°C. Quand l'aspect du lait se modifie, la prévalence du staphylocoque diminue alors que celle-ci est maximale pour les E. Coli avec des laits à l'aspect de cidre. La modification de l'aspect du quartier est plus importante pour les coliformes que pour les staphylocoques.

Conformément aux connaissances actuelles, cette étude conclut que le staphylocoque s'identifie préférentiellement sur une vache de statut infecté, avec un lait et un quartier peu modifiés. Sa présence correspond aussi à des cas où la production n'est pas altérée, où un épisode clinique a déjà été identifié dans le quartier incriminé et où le moment d'apparition de la mammite se situe à plus de trente jours du vêlage. C'est l'inverse pour les Coli.

 

La démarche GTV Partenaire

Seul un diagnostic de troupeau du type GTV Partenaire peut permettre un traitement raisonné et ciblé sur la dominante bactérienne du troupeau responsable des mammites cliniques. Cette démarche permet en effet d'identifier la dominante épidémiologique à partir des documents d'élevage, des données cliniques au niveau du troupeau et des observations sanitaires et zootechniques associés ou non à des examens bactériologiques.

 

[summary id = "10022"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement