Des granulés de paille pour les chaudièr Des granulés de paille pour les chaudières
Pascal et Jacqueline Morizot se sont équipés d'une unité de transformation de paille.
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Installé en 1984 sur 75 hectares de terres de plateau à Argenteuil-sur-Armançon, dans l'Yonne, Pascal Morizot s'est lancé dans la récolte de paille en 1992 pour améliorer son revenu. En 1996, il se déclare au registre du commerce et achète son premier camion de livraison. Depuis, son entreprise a pris de l'essor. Aujourd'hui, il fait travailler trois salariés et quatre saisonniers pour récolter et stocker entre 80 et 100 hectares de paille par jour pendant un mois et demi.
Depuis deux ans, Pascal et Jacqueline Morizot mènent une réflexion sur l'énergie. Ils se sont équipés d'une presse à huile. Cette année, un tracteur a été muni d'un kit pantone (lire l'encadré) pour diminuer la consommation. «Nous consommons entre 60.000 et 70.000 litres de fioul et de gazole par an. Face au renchérissement du prix du pétrole, nous regardons de près les économies de carburant», résume Pascal.
A côté des 120 hectares de colza, blé et orge d'hiver, l'exploitation vend en moyenne 6.000 tonnes de paille par an, principalement en Saône-et-Loire et dans la Nièvre. Le produit de cette activité a dépassé en 1999 celui de l'exploitation. «Nous nous sommes aperçu des nouvelles demandes de combustibles chez les détenteurs de chaudières et de poêles. Ainsi a germé l'idée de transformer de la paille en granulés de chauffage pour les particuliers», explique l'agriculteur.
Unité de granulation
Pascal fait réaliser une étude économique et opte pour une unité de granulation fabriquée par la société danoise Reka. Le matériel, d'une capacité annuelle de 20.000 tonnes, devrait entrer en service à la fin de novembre. L'investissement global est d'un million d'euros. Il comprend la macherie et un bâtiment de 1.360 m2. La formation du personnel et le suivi de fonctionnement sont compris dans le prix d'achat. L'amortissement est envisagé sur dix ans.
Une SARL a été créée pour gérer cette nouvelle activité. «Notre objectif est de produire et de vendre directement au client utilisateur», précise Pascal. Dans la région, les détenteurs de chaudières à polycombustibles doivent s'approvisionner loin pour trouver des produits. «Mieux vaut faire brûler de la paille que du blé. Tous les jours, nous recevons des coups de téléphone de personnes qui manquent de combustibles. Les livraisons commenceront dès la mise en route de la machine», poursuit Jacqueline. L'étude prévisionnelle prévoit l'embauche de deux salariés supplémentaires, d'ici à 2008, pour faire tourner l'installation et livrer le produit en vrac, en big-bags ou en sacs.
Le marché de la paille est fluctuant. Cette activité contribuera à stabiliser les résultats de l'entreprise. «Notre objectif est de garder la bonne paille pour nos éleveurs et d'utiliser le tout-venant dans la chaudière», complète Pascal. L'unité pourra également transformer de la sciure et des copeaux de bois. Cela apportera de la souplesse et de la régularité dans le fonctionnement de l'unité de granulation.
Jacqueline et Pascal devront s'organiser pour faire face au développement attendu de cette activité, car les clients ne vont pas manquer. Le granulé de paille permet en effet une économie de chauffage de 50% par rapport au fioul. Pour le bois, le gain est de l'ordre de 25 à 30%.
Déjà, le couple fait de la publicité dans les journaux gratuits du département et prépare un site internet pour se faire connaître. «Nous ne voulons pas manquer cette première saison de chauffage», confie Jacqueline.
Essai du kit pantoneLe kit pantone, installé par Pascal Morizot sur l'un de ses tracteurs, permet de doper l'air de combustion utilisé par le moteur avec de la vapeur d'eau. Selon Pascal, Le tracteur a consommé 30% de moins et a gagné 30 ch de puissance. «Nous l'avons monté sur le tracteur de la presse à balles carrées. En un mois et demi de pressage, nous avons économisé 3.000 litres de carburant. Le système a été amorti en un mois. Après cet essai concluant, j'envisage de le généraliser sur tous les véhicules», souligne Pascal. |
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