Erosion des sols Implanter une haie sur talus
Bien orienté, le talus retient dans la parcelle la terre érodée. La haie qui le surplombe le protège de sa propre érosion.
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Avec la fin du printemps, l'automne est une période de l'année propice à la réalisation d'une haie sur talus. Il faut toutefois veiller à l'humidité du sol au moment de la création du talus. Un sol trop sec risque de rendre les opérations trop difficiles. A l'inverse, un sol détrempé, plus sensible au tassement, peut pénaliser le développement ultérieur des plan- tations. En effet, les racines de cette haie serviront à réduire l'effet érosif de l'eau de pluie sur le talus.
Une édification par couches
Un sous-solage par temps sec, avant l'entrée en scène de la pelle mécanique, peut se révéler bénéfique : en éliminant une semelle de labour, il favorise l'enracinement. Le décaissage permet ensuite d'améliorer la stabilité de l'ouvrage. Il est réalisé sur une largeur légèrement supérieure à celle du futur talus (de 80 à 250 cm). La terre enlevée sur une hauteur de 20 à 30 cm, riche en matière organique, est mise de côté afin de la réutiliser en fin de chantier pour recouvrir le sommet.
La hauteur du talus est comprise entre 50 cm et 2 m pour une largeur au sommet de 50 à 80 cm. Ses côtés doivent avoir une pente de 45%. L'ouvrage est monté par couches de 30 cm d'épaisseur. Chacune est soigneusement tassée pour limiter l'infiltration de l'eau et l'action du gel. La terre peut être prélevée de part et d'autre sur une épaisseur de 20 cm maximum. Il vaut mieux commencer par celle en amont de la pente, car elle sera peu à peu remplacée par la terre entraînée par le ruissellement. Si elle provient d'un chantier extérieur, il faut veiller à ce qu'elle soit de qualité suffisante pour un bon développement de la haie.
Privilégier des essences indigènes
La plantation se fait hors période de gel, de neige ou encore de vent, avec de préférence des essences indigènes. Lors de la mise en terre, les racines sont étalées dans tout le trou et le collet est positionné au niveau du sol. Le plant, dont la tige est à la verticale, est recouvert d'une terre fine, légèrement tassée.
Afin de favoriser la reprise du plant et sa croissance, il faut tailler les racines les plus longues et les praliner. Le pralinage consiste à les plonger dans un mélange liquide d'argile et de bouse (dans une proportion de deux pour un). Le plant est ensuite mis en terre avant que le mélange n'ait séché sur les racines.
Pour éviter la concurrence d'adventices, le paillage du haut du talus est conseillé. La faible largeur rend incompatibles les techniques obligeant à enterrer les bords. Un feutre d'environ 50 cm de large maintenu par des agrafes se prête davantage à ces contraintes. Le paillage à base de copeaux de bois ou de paille pressée est également une bonne solution.
Le désherbage chimique, faute d'être sélectif, est fortement déconseillé. Cette technique a également le désavantage de faire disparaître un enherbement salutaire pour le maintien du talus. Afin d'occuper le terrain rapidement, le semis d'un couvert végétal est envisageable. Des mélanges de fétuque et de dactyle ou des légumineuses telles que le trèfle ou la luzerne sont alors préférées.
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De multiples atoutsLa haie sur talus perpendiculaire à la pente bloque le ruissellement de l'eau, qui s'infiltre alors dans le sol grâce à la porosité engendrée par les racines. Le dépôt en amont du talus de terres érodées provoque la formation progressive d'une couche de sol perméable, riche en matière organique. Celle-ci contribue au maintien de la qualité de l'eau en filtrant une partie des produits phytosanitaires. Le talus surmonté d'une haie peut également jouer un rôle de brise-vent et d'abri pour le bétail. S'il est suffisamment haut, il peut également servir de clôture naturelle autour des parcelles. |
Coût d'un talus: environ 155 pour 100 mètresLa réalisation de cent mètres de talus à la pelle mécanique est estimée à environ 155 €, alors qu'elle dépasse 2.000 € pour un travail manuel. Le coût de la plantation, fonction des caractéristiques du lieu et des essences choisies, est plus difficile à chiffrer. Toutefois, ce seul travail sur un rang, hors coût du plant, est évalué à 100 € à raison d'un plant par mètre. Le feutre employé au paillage de 100 m de talus est évalué à 150-250 € auxquels s'ajoutent 40 € de pose. Le paillage aux copeaux de bois s'élève à 150-200 € avec 10 € de pose. |
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