Maîtriser la dérive avec un manchon à ai Maîtriser la dérive avec un manchon à air
Christophe Bunel effectue ses chantiers de pulvérisation avec un dispositif d'assistance à air qui limite la dérive liée au vent.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
«A 7 km de la mer à vol d'oiseau, il y a toujours un peu de vent, explique Christophe Bunel, agriculteur au sein du Gaec des Champs, à Putot-en-Bessin (Calvados). J'ai investi dans un pulvérisateur avec un système d'assistance à air dès 1992. Depuis, il me sert à traiter l'ensemble de mes cultures, c'est-à-dire blé, pois, lin, betterave, colza et avoine. Avec ce dispositif, j'applique les produits au meilleur moment, souligne-t-il. » La rampe Twin Force, de 27 mètres de largeur, est équipée d'un manchon à air qui limite la dérive. Deux turbines, situées sur chaque bras de la rampe, alimentent une gaine d'air. Celui-ci est ensuite évacué par des trous. Le jet d'air modifie la direction du produit pulvérisé en fonction des réglages de Christophe Bunel à plusieurs centimètres au-dessus des cultures. L'orientation des buses et du jet d'air est simultanée, elle se modifie en continu depuis la cabine, vers l'avant ou l'arrière. « Ce système pointu demande de l'attention, précise Christophe Bunel. Je dois modifier le réglage à chaque changement de direction en fonction du sens du vent. Quand j'ai le vent de face, j'oriente l'ensemble buses-sorties d'air vers l'avant et vice versa, détaille-t-il. Ce réglage s'effectue au moyen d'un bouton que je ne trouve pas assez sensible. Je vérifie visuellement et fréquemment la qualité de ma pulvérisation, particulièrement si elle rebondit ou non sur la végétation. Pendant le traitement, je ne touche pas à la pression d'air choisie en fonction des cultures.»
Diminution des doses
Le système Twin permet de diminuer les volumes par hectare. « J'ai constaté, dès la première utilisation, que la consommation d'eau était inférieure, se souvient Christophe Bunel. J'ai également pu baisser les doses avec ce système. Cela a été plus progressif car je n'avais pas d'indications préalables. J'ai fait des essais et actuellement j'estime faire jusqu'à 20 % d'économie de produit, un peu moins en herbicide. Le surcoût de la rampe avec manchon d'air est de plus de 7 500 € HT. Il y a un retour sur investissement en 5 ans, si on tient compte des économies de produit, d'eau et du temps gagné en limitant les remplissages, calcule Christophe Bunel. J'ai des résultats comparables aux autres avec des coûts moindres. » Ce dispositif demande de la puissance. Avec un tracteur de 130 ch, l'assistance d'air est exploitée correctement. « En 1992, j'utilisais un tracteur de 70 ch mais c'était bien trop juste pour ce dispositif doté à l'époque d'une seule turbine. La rampe était également trop fragile et j'effectuais souvent des soudures de renfort », complète Christophe Bunel.
En renouvelant son pulvérisateur, il y a quatre ans, cet agriculteur a opté de nouveau pour un système Twin à deux turbines. Les rampes sont maintenant plus solides et ne posent plus de soucis. Christophe Bunel n'a jamais changé la toile du manchon. Il l'a déjà percée mais elle a été réparée avec un morceau collé, sans incidence sur les chantiers suivants. « Quand on travaille avec un tel système, on a du mal à revenir en arrière, ajoute Christophe Bunel, mais il faut être très motivé pour l'optimiser. J'ai plus de souplesse pour effectuer mes traitements et je suis plus vigilant à l'hygrométrie et la température, avoue-t-il. Même en bonnes conditions de pulvérisation, je mets la soufflerie pour contrer les turbulences liées à l'avancement. Les chantiers sont plus rapides, je traite de 10 à 15 ha par heure. Ce système me plaît car l'impact et l'efficacité sont meilleurs avec un produit qui descend uniquement sur la plante et des gouttelettes très fines, conclut Christophe Bunel. Je l'utilise surtout avec des produits systémiques mais il me semble particulièrement recommandé pour la pulvérisation de produits de contact.»
Un volume par hectare divisé par deux«Avec une vitesse de 12 km/h et sous 200 bars de pression, j'effectue un traitement sur blé, à la montaison, avec un volume de 100 l/ha. Pour des pois en floraison, le volume par hectare est de 130 l/ha à 9 km/h sous 250 bars, précise Christophe Brunel. J'ai globalement diminué de moitié le volume par hectare. Je l'attribue à la possibilité de pulvériser avec des gouttelettes fines sans risque de dérive trop importante, ce qui diminue les pertes. La meilleure couverture et la pénétration sont également des facteurs d'efficacité, ajoute Christophe Bunel.» |
[summary id = "10022"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :