Sécher en préservant la qualité Sécher en préservant la qualité
Jacky Massé sèche la totalité de son maïs pour gagner en souplesse.
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Lorsqu'il s'est installé en 1981, Jacky Massé a conservé les installations de stockage et de séchage mises en place par son père dans les années 1970. Aujourd'hui, cet agriculteur de Magné, dans la Vienne, stocke ses 78 hectares de maïs grain irrigués aux côtés du blé, du blé dur et du colza. Une façon de s'organiser comme il l'entend et de commercialiser sa récolte de maïs lui-même tout au long de l'année, pour le marché à l'exportation – il n'est pas loin de Bordeaux et de La Pallice – ou pour l'alimentation du bétail.
17% d'humidité
Stocker le maïs demande, au préalable, un séchage irréprochable. L'installation de Jacky Massé est automatisée et fonctionne au fuel domestique 24 heures sur 24. Le maïs est récolté à 30% d'humidité, vidé dans le séchoir et séché à l'air chaud (130°C). «Je sors les grains aux alentours de 17% d'humidité, encore tièdes, et je les envoie vers la cellule de stockage, où ils reprennent un peu d'humidité, jusqu'à 18-19%, détaille l'agriculteur. Les grains sont ensuite refroidis par ventilation pendant 24 heures jusqu'à 14,5-15%, la nuit, quand les températures sont plus fraîches.»
Les premiers points d'humidité sont les plus difficiles à extraire. Jacky surveille régulièrement le taux à la sortie du séchoir: si ce n'est pas assez sec, il augmente la durée entre les extractions au-delà des trois minutes habituelles. «Il ne faut pas attaquer trop chaud au départ, pour éviter l'agglomération des protéines et de l'amidon», soutient Serge Grimaud, le conseiller de Jacky Massé au Ceta de la Clouère. Deux sondes thermiques, situées en haut et en bas du séchoir, permettent de vérifier la température de l'air.
Récoltes échelonnées
Le débit du séchoir (600 quintaux secs par 24 heures pour un maïs rentré à 30% d'humidité) n'est pas très élevé et nécessite un échelonnement de la récolte. «Je sème deux précocités de variétés, les demi-précoces sont récoltées au début d'octobre, les demi-tardives huit à dix jours plus tard», explique Jacky Massé. Il ne peut en revanche moissonner que 5 ou 6 ha par jour, afin de ne pas saturer le séchoir. En irriguant son maïs, l'exploitant bénéficie d'une marchandise homogène: «Je suis quasi toujours au même point d'humidité, sauf quand je change de variété, ce qui est plus facile à gérer.»
Posséder son propre séchoir permet à Jacky Massé d'adapter ses dates de récoltes. Très attentif aux mycotoxines, il évite de moissonner trop tard. «Je préfère sortir ma récolte plus humide, quitte à sécher plus, plutôt que de matraquer la structure du sol.» Une souplesse dont le coût lui paraît raisonnable: entre 1 et 1,15 €/q (électricité comprise), avec 2,2 l de fuel utilisés par quintal de maïs séché. «Même avec la hausse du prix de l'énergie, c'est rentable, car un organisme stockeur me prendrait au minimum 1,8 €/.»
Des variétés adaptéesJacky Massé implante des variétés dentées, plus faciles à sécher et plus économes en carburant. «Les grains sont plus plats et moins durs que ceux d'une variété cornée, il est donc plus facile d'en extraire l'eau», explique le maïsiculteur. Ce type de variétés peut être récolté plus tôt car il perd plus vite de l'humidité à maturité. Les variétés demi-précoces sont implantées dans les terres les plus argileuses, donc plus humides, et sont récoltées avant les tardives. |
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