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Nord-Picardie La fièvre catarrhale ovine pénalise les éleveurs

Si le commerce des animaux abattus dans la zone réglementée a retrouvé un certain équilibre, les prix sont bas et des difficultés à écouler les bêtes subsistent.

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«La présence d'animaux qui d'habitude sont valorisés en dehors de la région pèse déjà fortement sur les cours des animaux de boucherie, explique Henri Leleux, directeur de l'EDE du Nord, mais le plus difficile à gérer pour les éleveurs concernés par les mesures de prévention contre la fièvre catarrhale ovine est le dispositif d'analyses très lourd qui a été mis en place pour les échanges d'animaux d'élevage.»

Activité réduite de moitié

Jean-Louis Rigamonti, directeur de la coopérative JBA dans l'Aisne, fait le même constat: «D'une part, les analyses coûtent cher et sont fastidieuses à réaliser. D'autre part, même lorsque les résultats sont négatifs, le fait que les animaux proviennent d'une zone concernée par les mesures de prévention laisse planer la suspicion dans l'esprit des acheteurs et on a beaucoup de mal à placer des animaux à l'extérieur. A l'échelle de la coopérative, notre activité en animaux d'élevage a été réduite de moitié.»

La répercussion est également très forte sur les veaux de huit jours. «Dans la zone réglementée, les cours ne sont plus que de 70 à 80 euros par veau, contre 140 à 160 euros en zone indemne, précise Henri Leleux. Traditionnellement, la région n'engraisse pas les animaux, les veaux sont exportés vers l'ouest de la France. Actuellement, nous sommes obligés de nous rabattre sur des exportations vers la Hollande, où les veaux laitiers sont valorisés à un prix nettement plus bas.»

Henri Leleux ne cache pas sa crainte de voir arriver sur le marché un nombre important de veaux avec le retour des vêlages dès le milieu de l'été. Pour les éleveurs de reproducteurs, la situation est encore plus pénalisante, puisque le marché est tout simplement bloqué.

 

L'interprofession demande la suppression de la zone «interdite»

«Les analyses sérologiques décèlent encore, très ponctuellement, la présence d'animaux positifs, mais il s'agit de contaminations du passé, indique Jean-Michel Achte, éleveur à Volckerinckove (Nord) et président de l'interprofession bovine du Nord-Pas-de-Calais. Les derniers cas de fièvre catarrhale ovine remontent à plus de 200 jours. La “zone interdite”, où les mesures prises sont encore plus draconiennes, n'a donc plus lieu d'être. Nous demandons sa suppression .»

 

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