Le chien de protection des moutons Le chien de protection des moutons
Face à la prédation, certains éleveurs investissent dans la dissuasion.
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Dans les années 1990, avec le retour des grands prédateurs comme l'ours et le loup, les bergers des Pyrénées et des Alpes ont redécouvert l'utilisation du chien de protection. «Depuis peu, la demande ne se limite plus à ces deux seuls massifs», constate Cyprien Zaïre, animateur en charge des chiens de protection à l'Association pour la cohabitation pastorale dans les Pyrénées. En effet, les chiens domestiques tueraient chaque année environ 150.000 brebis sur le territoire. Or le chien de protection, souvent de race montagne des Pyrénées, éloigne tout type de prédateurs. Sûr de lui sans pour autant être agressif, il dissuade les renards et les corbeaux, qui attaquent les nouveau-nés, de s'approcher trop près. Par sa seule présence, voire ses aboiements, les chiens divagants, les blaireaux, les loups, les sangliers et les ours restent à l'écart.
1. Très tôt parmi les brebis
«Les chiots naissent en bergerie, indique Cyprien. Puis, pour ne pas rater la socialisation entre les espèces, chacun d'eux est individuellement placé à l'âge de sept semaines parmi un lot de brebis non suitées ou d'agnelles.» Cette phase conditionne fortement la carrière du futur chien de protection. Le chiot apprend à décrypter les signaux de communication des moutons. Et vice versa. Durant cette période, une case d'environ 1,50 m2 permet au chiot d'aller et venir, de s'alimenter sans être dérangé par les brebis et de s'y réfugier en cas d'agression par l'une d'entre elles. Plusieurs visites quotidiennes permettent de vérifier que tout se passe bien. «Le contact entre le maître et le chien doit rester succinct, car ce dernier doit préférer la présence des brebis à celle de l'éleveur.»
2. Une éducation de base
Favoriser au maximum les contacts entre le chien et le troupeau ne dispense pas pour autant de l'éduquer. C'est à l'éleveur de s'imposer en tant que maître. «L'animal devra intégrer son nom, la marche en laisse, l'arrêt sur ordre, le retour au troupeau, le respect des clôtures et le "non" d'interdiction», prévient Cyprien. En cas de faute, le berger le réprimandera en l'appelant par son nom suivi d'un "non" catégorique. Et répétera l'ordre en le secouant par la peau du cou s'il persiste dans son mauvais comportement. En revanche, lorsque le chien se conduit de façon appropriée, le berger l'encouragera d'un "oui" précédé de son nom, exprimés sur un ton gentil.
3. Mise au travail en douceur
Efficace autour de dix-huit mois, le chiot peut sortir très tôt de la bergerie, dès quatre ou cinq mois. «Pour éviter la fuite des brebis lors de cette première sortie avec le troupeau, il est préférable de choisir un parc de taille moyenne», préconise Cyprien. Le chien prend connaissance du nouvel espace ainsi que des alentours.
«Plus que le nombre de brebis, c'est la topographie de la parcelle qui détermine l'efficacité du chien. La protection du troupeau sur une grande parcelle boisée est difficile. Et la mise en place d'un deuxième chien peut se révéler nécessaire.»
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Source : Tech'ovin.
Lignée de travailIl est préférable de se procurer un chiot issu d'une lignée au travail chez un moutonnier. Mâle ou femelle, peu importe. Tatoué, vacciné et déparasité, il coûte en moyenne 305 euros. |
Témoignage: PHILIPPE GALES, éleveur de tarasconnaises à Varhiles (Ariège) |
«Le patou maintient l'ours à l'écart du troupeau»
«Mon troupeau de 800 brebis pâture sur le territoire de l'ours en été.
En 1996, il a attaqué vingt-cinq fois en cinq mois. J'ai perdu quinze brebis et trente agneaux. Sans compter les femelles esquintées. Il fallait rassembler le troupeau et soigner les animaux chaque semaine. J'ai donc décidé d'acheter un chien de protection. Aujourd'hui, je possède trois montagnes des Pyrénées mâles, appelés aussi patous. La présence du chien maintient le prédateur à l'écart du troupeau. Depuis le mois de juin, le plantigrade n'a attaqué qu'une seule brebis égarée. Mettre en place un tel chien demande un investissement en temps mais je dors maintenant l'esprit tranquille.»
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