Le lycée agricole de Radinghem teste le Le lycée agricole de Radinghem teste le biodiesel à la ferme

Séduisante a priori, l'idée du biodiesel à la ferme soulève néanmoins un certain nombre d'interrogations: rentabilité d'un tel atelier, bilans écologique et énergétique, statut au regard de la réglementation, respect de la norme biodiesel (EN 14214) dans de telles conditions? «C'est afin d'explorer ces limites éventuelles et de voir si el les sont réelles que nous avons décidé de nous lancer dans cette expérimentation, a expliqué le 8 juin, Valérie Blanchard, directrice du lycée agricole de Radinghem, dans le Nord-Pas-de-Calais, lors de l'inauguration officielle de l'installation.

Oriacoop fournira l'huile

Le matériel acquis, d'origine britannique, n'est pas automatisé afin de faire varier les paramètres de fabrication. Le principe consiste à introduire un mélange de méthanol et de soude (catalyseur) dans un réacteur contenant de l'huile de colza chauffée à 55°C. On obtient au bout de plusieurs heures du biodiesel en haut de la cuve et de la glycérine en bas qui doit être soutirée. Pour purifier le biodiesel, intervient ensuite un «lavage à l'eau», c'est-à-dire la pulvérisation d'un brouillard qui en descendant dans le liquide va se charger des dernières impuretés (savon, glycérine, soude, méthanol). Le directeur de la ferme du lycée, Nicolas Delpouve, a indiqué qu'une fabrication de 2.000 litres était programmée et que ce biodiesel serait d'abord essayé sur un vieux tracteur (Renault 461), même si celui-ci a la réputation de dissoudre les caoutchoucs naturels. L'huile végétale pure (à la norme allemande) a été fournie par un agriculteur voisin, mais c'est la toute nouvelle coopérative Oriacoop qui devrait prendre bientôt le relais. Destinée à l'alimentation animale, la glycérine est pour l'instant stockée dans l'attente des résultats d'analyses consistant à vérifier sa pureté.

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