Ils brûlent du blé pour se chauffer Ils brûlent du blé pour se chauffer
Cent dix quintaux de blé par an suffisent pour l'habitation des Dewulf, eau chaude comprise.
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"Dans la maison que nous avons achetée, la chaudière à bois était à remplacer", explique Fabrice Dewulf, éleveur laitier à Saint-Loup-d'Ordon (Yonne), près de Courtenay. Durant l'automne 2001, il lit un article de La France agricole consacré au chauffage aux céréales. Après une visite chez un agriculteur-utilisateur, le choix des époux Dewulf s'arrête sur un modèle de 40 kW (Multiheat 40 de Baxi-HS France), doté d'une trémie d'attente de 600 litres. Coût de l'investissement, montage non compris: 7.765 euros. En mars 2002, la chaudière est installée par un chauffagiste local. Elle est dimensionnée pour 340 m², mais seulement 180 m² sont pour l'instant habités, en attendant le réaménagement de l'étage. Du coup, elle est un peu surpuissante et tourne parfois au ralenti, ce qui n'est pas l'optimum. Les réglages ont été revus à l'issue du premier hiver (degré de l'eau, réduction de l'avancement de la vis de l'alimentation) et un meilleur fonctionnement a été constaté. "Nous avons moins de bistrage et de mâchefer", relève Fabrice Dewulf. Cependant, il est obligé de consacrer deux heures tous les sept à dix jours au nettoyage (décendrage, nettoyage par brossage des turbulateurs) et au remplissage de la trémie. "C'est le gros inconvénient par rapport au fuel, même si c'est moins contraignant que le bois", témoigne Fabrice Dewulf, qui souligne les efforts du revendeur pour adapter son produit. "S'ils veulent toucher un autre public que celui des agriculteurs se chauffant au bois, il faudra que ce problème soit résolu", estime l'éleveur, qui ne regrette pas pour autant son choix.
L'hiver dernier, les Dewulf ont consommé 110 quintaux de blé pour leur chauffage (y compris la fourniture d'eau chaude), plus quelques kilogrammes de copeaux de bois car leur chaudière est polycombustible. Ils stockent 70 quintaux dans le grenier à l'aplomb de la trémie. Le grain descend par gravité dans une chambre à air faisant office de conduite. Alors que son idée première était de produire ce blé sur jachère, il a jeté l'éponge face à l'obligation de dénaturation (avec 5% de fuel) qu'impose l'Oniol, l'office interprofessionnel des oléoprotéagineux. "A cause des odeurs, il est complètement irréaliste de procéder ainsi quand on stocke les grains au-dessus de sa maison." A croire que l'Administration française souhaite empêcher que ce genre d'initiative se développe... Jusqu'à présent, Fabrice Dewulf n'a pas adopté de conduite spéciale pour son blé combustible (variété Charger). L'an prochain, il compte passer au triticale, sachant que cette espèce est intéressante pour ses vaches.
Un combustible compétitif face au fioulCompte tenu d'une équivalence de 2,38 kg de blé par litre de fioul, les Dewulf auraient eu besoin de 4.622 litres pour la saison 2003-2004. Avec un fioul à 0,304 € /l et un blé vendu à la moisson 9,147 €/q, l'économie réalisée sur le combustible est d'environ 403 €/an. Avec un fioul à 0,361 €/l, celle-ci passe à près de 664 euros. L'installation de la chaudière à céréales a coûté environ 3.000 euros de plus qu'un modèle à fioul. Avec le prix du fioul actuel, le surcoût de la chaudière est amorti en moins de cinq ans. Ce délai tombe à moins de trois ans avec le crédit d'impôt de 1.260 euros auquel ils peuvent prétendre (à condition de faire figurer la mention "chaudière à énergie renouvelable (biomasse)" sur la facture de l'installateur). |
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