Login

Séchage et chauffage Un brûleur à céréales

Ce système fondé sur la gazéification de la biomasse s'adapte à la place d'un brûleur classique. Principales cibles: les maïsiculteurs, les aviculteurs et les serristes.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Ce fut comme prévu l'une des attractions du festival de non-labour à Reignac-sur-Indre (Indre-et-Loire) et le contexte de flambée du pétrole n'y est pas étranger. Les sociétés Athena et Herold ont présenté deux modèles de brûleurs capables de fonctionner à partir de céréales ou d'autres formes de biomasse.

D'une puissance respective de 150 kW (pour les poulaillers) et de 500 kW (pour le séchage du maïs), ils s'adaptent en lieu et place de brûleurs traditionnels alimentés au fioul ou au gaz. En juxtaposant plusieurs modules de 500 kW et en réalisant une sortie commune, il devient aussi possible de chauffer une serre. L'encombrement intrinsèque du brûleur est assez réduit, mais il faut intégrer en plus le logement connexe du combustible.

"Comme un gazogène"

Le principe de fonctionnement est différent de celui d'une chaudière puisqu'il repose sur une gazéification des céréales, suivie d'une combustion des gaz. "On a en quelque sorte réalisé un gazogène moderne", commente Alain Coudeyras, P-DG des Ateliers Herold. L'arrivée du grain est gérée par un sas de sécurité avec deux clapets, dont l'un est toujours fermé pour éviter les retours de flamme vers le lieu de stockage. Le grain est alors envoyé dans le "pot de gazéification" pour être porté à température. Les gaz extraits sont ensuite brûlés à l'extérieur du pot. L'ensemble est piloté par une armoire de commande avec automate programmable. Pour la régulation du brûleur, le dispositif joue sur la quantité de grain amenée ainsi que sur la quantité d'air introduite. L'inertie est toutefois plus longue qu'avec un brûleur classique.

Lors du démarrage, il faut compter une trentaine de minutes pour que se déroulent les différentes phases de montée en température dans le pot de gazéification (280°C environ, puis 375°C, 540°C, etc.). Un allumage au gaz pourrait être envisagé pour réduire le temps d'attente. Une fois le brûleur allumé, ces périodes mortes n'existent plus.

Contrairement aux apparences, "le blé est une matière première délicate à brûler", explique Alain Coudeyras. Il y a deux problématiques principales à résoudre: la fabrication de mâchefer (entrée en fusion de la silice du grain au-delà d'une certaine température, avec formation de blocs compacts) et le gluten du blé, qui peut former une boule collante (amalgame de grains encore constitués).

Maîtriser le concept

Selon les deux promoteurs du brûleur, ces écueils sont désormais maîtrisés. Les expérimentations ont prouvé qu'il ne sert à rien de broyer les grains. Le mieux est de les brûler tels qu'ils sont et à un taux d'humidité normal de 15%.

"Toutes nos études et essais ont montré que cela fonctionnait. Toutefois, nous ne voulons pas griller les étapes et prendre le temps de maîtriser correctement le développement de notre équipement", explique Jean-Luc Thirion, concepteur du brûleur et patron d'Athena, une société spécialisée dans la valorisation de la biomasse.

Contacts: athena-sarl@wanadoo.fr , ateliers.herold@free.fr . Athena et Herold sont situées dans l'Yonne.

 

Premiers essais sur un séchoir

Le premier test grandeur nature va être réalisé dans une quinzaine de jours chez un céréalier de Seine-et-Marne, Thierry Perche (*), pour le séchage du maïs. Un séchoir Roulin, acheté d'occasion par l'agriculteur, va être équipé d'un modèle de 1.000 kW, en combinaison d'un échangeur pour éviter le contact direct avec la flamme (gros cylindre à double paroi avec circulation de l'air à la périphérie et la flamme au centre). Thierry Perche a prévu ensuite de déplacer le brûleur chez un serriste-horticulteur pour la saison de chauffe, ce qui devrait lui permettre d'amortir très rapidement son équipement et de trouver un nouveau débouché de 130 t de céréales (à 120 €/t).

(*) Thierry Perche est aussi vice-président de l'Association libre de développement des combustibles agricoles.

 

 

FICHE TECHNIQUE

- Puissances: 150 kW, 500 kW ou 1.000 kW

- Rendement supérieur à 90%

- L'équivalence est de 2,5 kg de blé pour un litre de fioul, comme les chaudières.

- Résidus: 2% environ de cendres.

- Décendrage automatique et réserve de cendres.

 

[summary id = "10022"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement