Deutz-Fahr Agroplus 95 Une multitude de fonctions

Moteur : 4,5

Petit frère du moteur utilisé sur le Fendt, le Deutz de 3,2 litres possède la plus petite cylindrée de l'essai. Il s'est pourtant montré très résistant sous une forte charge autour de 1.500 tr/min et supporte bien le passage de rapports powershift supérieurs. Les mesures de la DLG ont montré que le moteur de l'Agroplus se classait deuxième derrière celui du Fendt pour la puissance à la prise de force (80,8 ch) et la puissance de traction (78,9 ch). La réserve de couple de 49,5% est particulièrement satisfaisante pour un tracteur de cette cylindrée.

Transmission : 4,5

Avec 45 rapports en marche avant comme en marche arrière, le Deutz possède l'offre la plus complète de l'essai. Cela dit, ces possibilités alléchantes sur le papier ne sont pas au rendez-vous sur le terrain. Les 45 rapports sont obtenus en combinant trois gammes, cinq vitesses principales et trois rapports powershift. Dans la pratique, les 15 rapports disponibles dans chaque gamme sont suffisants pour la plupart des travaux, ce qui est une bonne chose car le levier de changement de gamme est difficile à manipuler. Le levier de vitesses tombe bien sous la main mais il est difficile de trouver le bon rapport du premier coup, en particulier lorsqu'on veut aller vite. Le bouton placé sous le pommeau permet de changer de rapport sans utiliser la pédale d'embrayage. Le passage des rapports sous charge est brutal et bruyant, surtout entre le premier et le second. La fonction Soft-shift, censée réduire les à-coups lors des changements de rapport n'a eu aucun effet sur le tracteur de l'essai, sur la route comme au champ. Les changements de sens de marche sont souples mais exécutés avec un léger délai. Sur la route, l'Agroplus a rencontré beaucoup de difficultés pour atteindre 40 km/h. Les tests de la DLG ont révélé plus tard un mauvais réglage de la vitesse en usine.

Relevage : 4

La capacité de relevage de l'Agroplus est dans la moyenne de l'essai. Le panneau de contrôle est complet et bien identifié. La profondeur de travail est correctement maintenue lorsque le tracteur quitte la raie de labour. L'Agroplus intègre plusieurs fonctions bien utiles comme le réglage indépendant de la profondeur maximale de travail. Une solution intéressante en terres hétérogènes. Le principal inconvénient du relevage de l'Agroplus de l'essai est son manque de fiabilité. Durant les 10 jours de tests, il a fonctionné de façon imprévisible voire n'a pas fonctionné du tout.

Hydraulique : 3

Deutz propose quatre distributeurs de série, contrôlés par deux leviers en croix bien placés. Le réglage du débit s'effectue à l'extérieur de la cabine. La puissance disponible est inférieure à la moyenne de l'essai.

Prise de force : 3,5

L'Agroplus est doté d'un équipement haut de gamme pour cette catégorie de puissance : quatre régimes de travail et des commandes extérieures sur les deux garde-boue. Toutefois le comportement au travail n'est pas au niveau de ces spécifications haut de gamme. Il y a tout d'abord le système de sécurité qui oblige à laisser le doigt sur le bouton plusieurs secondes avant que la prise de force ne s'engage. Mais le pire est certainement le système de sélection des régimes. Sur le modèle de l'essai, la tringlerie était si détendue qui fallait sortir du tracteur pour tirer sur le levier externe de sélection de régime. Et là encore, le chauffeur n'était pas à l'abri d'un désengagement intempestif lorsqu'il se servait du relevage. Sur le tableau de bord, l'affichage du régime manquait également de fiabilité et disparaissait à sa guise.

Pont avant : 3,5

L'Agroplus bénéficie du système électronique de gestion du pont avant ASM qui désengage les quatre roues motrices et le différentiel lorsque la vitesse dépasse 15 km/h. Néanmoins, l'ASM réenclenche automatiquement le différentiel lorsque la vitesse redescend sous 15 km/h, ce qui peut surprendre le chauffeur.

Braquage et freins : 4

L'Agroplus possède le meilleur rayon de braquage de l'essai avec moins de 10 mètres. La pédale de frein répond bien mais manque un peu d'autorité sur la route.

Entretien : 3

L'essieu avant ne comporte pas de graisseur ce qui évite une corvée au chauffeur. En revanche, le repositionnement du capot après l'entretien peut prendre du temps.

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