Login

Dix ans de batailles d'experts auprès de Dix ans de batailles d'experts auprès des tribunaux

Qu'elles soient juge, membre d'une commission d'évaluation ou décideur politique, les personnes amenées à statuer sur l'imidaclopride et le fipronil peuvent consulter des rapports, avis, études et autres publications qui se comptent désormais par centaines.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

D'un côté de la balance, ils trouveront des éléments en faveur des deux molécules incriminées. Citons par exemple des essais sous tunnel et en plein champ menés par les firmes mais aussi par des structures indépendantes.

Déceler les molécules au milliardième de gramme

Pour un produit comme pour l'autre, certains de ces essais n'ont pas permis de déceler des troubles comportementaux ou de la mortalité chez les abeilles exposées à des cultures traitées, comparées à des témoins sans traitement.

Certains essais menés sur tournesols ont aussi révélé que les comportements « anormaux » étaient observés aussi bien sur la culture traitée que sur le témoin non traité.

De l'autre côté de la balance, d'autres experts ont placé un travail tout aussi fourni d'essais sous tunnel et en plein champ et de quantification des produits et de leurs métabolites dans les plantes, le nectar ou le pollen. Un domaine où l'unité de mesure est le ppb (partie pour billion), soit un milliardième de gramme ou encore un nanogramme (ng)/gramme. « Déceler 1 ng d'un produit dans 1 g de matière, ça revient à isoler la masse d'une pièce de 2 euros par rapport à celle de la Tour Eiffel ou bien compter 3 secondes dans la vie d'un centenaire, ou encore à mesurer 150 m par rapport à la distance entre la Terre et le Soleil, exposait Jean-Marc Bonmatin (CNRS d'Orléans) à l'Université d'automne de l'Unaf le 7 octobre dernier. Pour cela, nous faisons appel à la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse. »

Ses travaux, mais aussi ceux menés par Luc Belzunces (Inra d'Avignon) se sont axés, entre autres, sur les effets sublétaux (tout qui ne cause par directement la mort des abeilles) de l'imidaclopride et du fipronil.

Les conclusions des études menées ces deux chercheurs sont sans appel pour les deux molécules.

Elles font partie des éléments du dossier de réhomologation et sont aussi aux mains du ministre de l'Agriculture.

 

Deux matières actives bien distinctes

Toutes deux mises en causes dans les mortalités d'abeilles, l'imidaclopride (Gaucho) et le fipronil (Régent TS) sont pourtant des substances très différentes.

L'imidaclopride appartient à la famille des néonicotinoïdes. Sa DL 50 (mort de la moitié de la population exposée) est annoncée à 3,7 ng/abeille par voie orale et 81 ng/abeille par contact. Ce produit soluble dans l'eau (0,58 g/l) agit sur la transmission d'influx nerveux à partir des neurones (canal sodium) et provoque la mort de l'insecte par surexcitation.

Le fipronil est quant à lui un fiprole, très peu soluble dans l'eau (1,9 - 2,4 mg/l). Sa DL 50 est de 4,17 ng/abeille par voie orale et 5,93 ng/abeille par contact. Le fipronil agit davantage comme un inhibiteur de la transmission de l'influx nerveux (canal chlore), mais provoque aussi la mort de l'insecte par surexcitation.

 

[summary id = "10022"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement