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Pulvérisateurs Adapter ses pratiques à l'arrêté phytos

De la plateforme de remplissage à la cuve de rinçage, tous les équipements pour se mettre en conformité sont disponibles sur le marché.

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L'arrêté interministériel du 12 septembre 2006 constitue le texte réglementaire de base concernant l'utilisation des produits phytosanitaires. Il complète les prescriptions d'utilisation de chaque produit. Le respect des prescriptions de l'arrêté est obligatoire, mais les subventions pour la mise en conformité sont l'affaire de chaque département. Concrètement, si des enveloppes sont encore disponibles dans certaines régions pour la mise en place de plateformes de remplissage, l'équipement du pulvérisateur reste à la charge de l'agriculteur.

Réseau d'eau : prévenir la pollution

L'article 5 de l'arrêté précise que les agriculteurs doivent mettre en oeuvre un moyen de protection du réseau d'alimentation ne permettant pas de retour de la cuve contenant le mélange vers le circuit d'eau. La mise en conformité la moins coûteuse consiste à adapter une cuve intermédiaire entre le point d'alimentation en eau et la cuve du pulvérisateur. La cuve tampon sera placée plus haut que le pulvérisateur afin d'éviter les effets de siphon.

Une configuration plus sophistiquée consiste à adapter une potence en sortie de cuve tampon. Lorsque l'eau de remplissage est pompée sur le réseau d'eau potable, la réglementation est plus stricte et impose la mise en place de clapet anti-retour. Un arrêté est en cours de rédaction au ministère de la Santé afin de rendre obligatoire l'installation d'un disconnecteur DB et d'un clapet antiretour. Le disconnecteur DB est monté en amont immédiat du point de raccordement du tuyau de pompage du pulvérisateur. Il s'agit d'un rupteur à contact atmosphérique, qui assure une protection contre le siphonnage par effet de contre-pression. Le clapet antiretour EA se monte au point de raccordement sur le réseau d'eau. Muni d'un obturateur, il permet la circulation de l'eau dans un seul sens. Le coût de ces deux équipements est d'environ 50 euros.

Remplissage : éviter le débordement

L'arrêté impose la mise en place d'un moyen permettant d'éviter le débordement de la cuve lors du remplissage. Ce point est particulièrement sensible, puisque 80 % des pollutions d'origine phytosanitaire sont liées à des débordements au remplissage. Le principal moyen d'empêcher le débordement est la présence du chauffeur autour de la cuve au moment du remplissage. Cette tâche est cependant gourmande en temps pour les appareils de grande capacité. La solution économique et sûre dans ce cas est l'installation d'un compteur coupant l'arrivée d'eau dès que le volume prévu est atteint dans la cuve. Certains constructeurs proposent également des dispositifs antidébordement montés directement sur la cuve.

Emballages : rincer les bidons

L'arrêté précise que les emballages des produits liquides doivent être rincés avec de l'eau claire et que le liquide résultant de ce rinçage doit être vidé dans la cuve. Adivalor, qui s'occupe de la collecte des bidons vides, exige que ces derniers soient rincés manuellement trois fois ou trente secondes avec un rince-bidon monté sur l'incorporateur du pulvérisateur.

Nettoyage : rincer et vidanger à la parcelle

L'arrêté n'impose pas de rincer et de vidanger sur la parcelle puisque le fond de cuve peut être récupéré et éliminé comme un déchet selon un mode de traitement adapté. En revanche, il donne une base réglementaire et fixe le cadre du rinçage à la parcelle qui reste la solution la plus simple et la plus économique pour se débarrasser des fonds de cuve. Il prévoit qu'un volume d'eau au moins égal à cinq fois le volume du fond de cuve doit être ajouté à la bouillie résiduelle. Ce fond de cuve dilué sera ensuite épandu sur la parcelle traitée jusqu'à désamorçage du pulvérisateur. Le chauffeur doit cependant s'assurer que la dose totale appliquée au terme de ce passage ne dépasse pas le seuil maximal autorisé. L'idéal pour déconcentrer la bouillie est de réaliser plusieurs dilutions successives (deux ou trois). Ainsi, pour un volume d'eau claire de 100 litres, mieux vaut diluer deux fois avec 50 litres que l'ensemble de la bouillie en une seule fois.

Plusieurs constructeurs proposent désormais en option des dispositifs de rinçage séquentiels automatisés qui peuvent être commandés depuis la cabine. Le chauffeur s'épargne alors les calculs de dilution, puisqu'il lui suffit d'indiquer à l'ordinateur de bord la concentration finale qu'il souhaite obtenir. Avec cet équipement, il est possible de réduire la concentration de la bouillie résiduelle jusqu'à 0,05%. La vidange à la parcelle n'est possible qu'après un désamorçage de la pompe et si au moins une dilution a été réalisée. Ce rinçage permet de remplacer la bouillie restant dans les tuyaux par un mélange six fois moins concentré.

 

ZNT : respecter les distances

L'arrêté du 12 septembre 2006 instaure une zone non traitée minimale en bordure des points d'eau de 5 m. La détermination de la ZNT doit prendre en compte la zone d'application réelle du pulvérisateur et non la largeur de la rampe. Selon la buse utilisée et les conditions de traitement, la zone recevant effectivement la bouillie doit dépasser de 1 à 21 m l'extrémité de la rampe. Le respect de la ZNT s'effectue en coupant un ou deux tronçons. Sur les pulvérisateurs les plus récents, une option permet de gérer automatiquement les coupures de sections grâce à un repérage GPS.

 

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