À l’appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs de l’Oise, agriculteurs ou non, élus et syndicats se sont rassemblés le 21 décembre 2023 à Beauvais, dans les Hauts-de-France. Rendez-vous a été donné sur la place des Maréchaux dès 11 heures, pour 2h30 de convivialité, d’échanges et de prises de parole. Il s’agit du troisième rassemblement organisé en soutien à Vincent Verschuere, cet éleveur de l’Oise dont la condamnation a été confirmée par la Cour de cassation pour trouble anormal de voisinage.

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Un « petit millier » de manifestants

« J’aurais préféré qu’il n’y ait pas besoin de se rassembler, concédait Vincent Verschuere à La France Agricole en amont de la manifestation. Mais ça me permet d’avoir du soutien car la situation n’est pas évidente. » Le jour J, ce 21 décembre, entouré de ses parents et de l’une de ses sœurs, l’agriculteur de 34 ans a pu compter sur « un petit millier » de personnes, selon les organisateurs, réunies au son des klaxons d’une quarantaine de tracteurs venus principalement du nord de la France.

« Nous sommes tous des Vincent Verschuere potentiels ! » a scandé du haut d’un plateau à paille transformé en estrade Luc Smessaert, agriculteur dans l’Oise et vice-président de la FNSEA. « Tu incarnes ce visage de notre agriculture qui se bat dans un monde qui a oublié ses propres racines », a soutenu son avocat Timothée Dufour également présent.

À leurs côtés, des élus de droite et d’extrême-droite, des syndicalistes, des représentants de Sodiaal et de la Mutualité sociale et agricole (MSA). Parmi eux, Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, qui a tenu à faire une annonce. Le prêt de 40 000 euros que la Région a accordé à l’éleveur pour l’aider à régler les 106 000 euros de dommages et intérêts, sera finalement transformé en abandon de créance. Dans la foulée, la création d’une cagnotte en soutien à l’agriculteur a été officiellement lancée.

Agriculteurs en colère

À travers cette manifestation, les agriculteurs ont crié leur colère d’être la cible de voisins en raison de leur activité agricole, Vincent Verschuere étant devenu le symbole de ce combat. « L’idée est qu’il n’y ait plus de cas similaire », a insisté Luc Smessaert, porteur de la proposition de loi sur les troubles anormaux de voisinage qui devrait être examinée au Sénat au début de février 2024.

Interrogé par La France Agricole, le syndicaliste a insisté : « Il faut des électrochocs, et on se souviendra de cette date du 21 décembre 2023 comme un élément marqueur du vivre-ensemble. Car la symbolique de cette manifestation est que l’agriculture rassemble la ruralité. C’est le début d’une révolution des silencieux. »

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Sur fond de « Marseillaise » cantonnée par les manifestants bras dessus, bras dessous, Vincent Verschuere, ému, s’est adressé aux participants. « Je vous remercie tous de me mettre un peu de baume au cœur. Je remercie les élus qui vont pousser pour que la loi aboutisse, pour qu’on soit le dernier dossier, pour qu’on soit l’exemple à ne pas reproduire. » Un quatrième rassemblement « encore plus grand » est annoncé au printemps 2024.

Oriane Dieulot