Le constructeur français nous a prêté un Crossland 60, large de 4,40 m. Ces machines sont disponibles à partir de 3m en version fixe et jusqu’à 5,30 m en portée repliable. Ce déchaumeur est l’un des plus singuliers du test. Son repliage, ou encore son système de nivellement, sortent du lot. Il possède également un dégagement sous bâti inférieur à la moyenne.

Au moment d’atteler notre Crossland, nous ne manquons pas de choix. En effet, quatre positions sont prévues au niveau du troisième point, avec notamment un trou oblong. Pour les bras inférieurs, trois solutions sont présentes. La machine comprend quatre prises hydrauliques. Malheureusement, ils sont dépourvus de poignées ainsi que d’un système d’identification. Les flexibles sont tout de même appairés et un magasin permet de les ranger. 

Conception

La conception de notre Crossland se démarque avec ses deux parties extérieures qui se replient à 180° sur le châssis principal. Il est ainsi possible de travailler sur 3 mètres avec l’outil replié, une solution pratique pour les bouts de champs. La partie comprenant les dents est plutôt compacte. Cette impression est renforcée par un nombre de dents au mètre plus élevé que la moyenne. En effet, ce déchaumeur n'en compte pas moins de 19, sur ses 4,4 m de largeur. Le rouleau est assez éloigné, entraînant du porte-à-faux.

Les dents héritent d’une sécurité non-stop, fonctionnant avec un seul ressort. L’effort à la pointe est de 460 kg. Ce dispositif est muni d’un graisseur pour l'axe entre la dent et le châssis.

Les dents sont reliées au châssis par des brides boulonnées. L'étançon est également boulonné sur son support et propose trois positions pour modifier la hauteur. Dans notre configuration, le dégagement sous bâti est de 750 mm. Notre modèle était dépourvu d’ailettes, mais elles sont disponibles au catalogue. La pointe est garnie de 6 plaquettes au carbure. Notre Crossland est équipé du déflecteur Double-mix. Il est courbé mais non vrillé. La terre est ainsi renvoyée vers l'avant.

Notre machine n'était pas équipée de disque de nivellement, mais d'une rangée de lames, en forme de crosse. Elles sont montées individuellement et reçoivent une sécurité à ressort, telle une dent de vibroculteur. Le support est relié au châssis du rouleau pour évoluer selon sa position. De plus, un système de tringlerie, tel un parallélogramme, s'assure que le support reste parallèle au sol. Notons que le Grégoire Besson propose aussi une rangée de disques classiques au catalogue.

Notre Crossland est équipé du rouleau Impak, composé d’anneaux de 540 mm de diamètre, avec un profil en V. Il reçoit une rangée de décrotteurs. Ces derniers sont montés individuellement, pour faciliter leur remplacement en cas de casse.

Au travail

Le repliage à 180° ne nécessite pas de verrouillage sur la route mais requiert un peu plus de temps que la concurrence pour être déplié. Nous ajustons ensuite la profondeur de travail des dents hydrauliquement. Notre Crossland comprend trois paires de vérins pour faire évoluer la position du rouleau. Le dispositif se passe de cales. Il est donc possible d’ajuster la profondeur en direct pendant le travail. Depuis la cabine, une réglette nous indique le réglage choisi. Claire et précise, elle prend place sur le côté droit.

La rangée des lames de nivellement suit le mouvement du rouleau. Nous réglons leur agressivité grâce à des manivelles. On n’en compte pas moins de 6 sur notre machine, (deux par sections). Il faut donc faire des allers-retours entre les couples de manivelles. De plus, hormis les deux manivelles extérieures, les autres ne sont pas accessibles depuis le bord de la machine. Le réglage de ces lames s’avère donc fastidieux. De plus l’autocollant qui porte la graduation, manque de précision. Au travail, ces lames ont l’avantage de limiter l'enroulement des adventices rampantes, comme nous en avions dans notre parcelle d'essai.

De retour sur l’exploitation, nous pouvons stocker la machine dépliée ou repliée, sans avoir besoin de béquille. Côté entretien, si les paliers du rouleau sont graissés à vie, ce n’est pas le cas des axes de la barre de nivellement. Rappelons également que chaque dent hérite de son graisseur, au niveau de la sécurité non-stop.