Aujourd’hui, environ 85 % des veaux laitiers sont logés en case individuelle pendant leurs premières semaines de vie, avant de passer en logement collectif vers trois semaines en moyenne. Dans une note de position commune publiée à l’occasion du Space 2025 et issue de plusieurs années de concertations, le Cniel et les ONG de protection animale (CIWF France, Welfarm, OABA, LFDA) (1) s’accordent à définir des intérêts à une mise en logement collectif plus précoce, de quelques heures à quelques jours après la naissance. « Des conditions sont à respecter et des actions sont à mettre en œuvre pour encourager cette pratique », déclarent-ils.
L’interprofession laitière et les ONG listent les bénéfices pour les veaux et pour les éleveurs. Pour les veaux, une surface totale plus importante, des comportements naturels favorisés, la réduction du stress au sevrage. Pour les éleveurs, une optimisation du temps consacré au soin des veaux (alimentation et nettoyage des logements), et une observation des veaux facilitée.
« Pas de contraintes plus fortes »
Les deux parties s’accordent aussi à pointer les points de vigilance pour un choix réussi. Le prérequis indispensable pour se lancer ? « La détermination de l’éleveur », répondent-ils. Elle doit s’accompagner d’une « très bonne maîtrise de la gestion sanitaire ».
En plus des obligations habituelles (bonne prise du colostrum, litière sèche, surveillance rigoureuse), le document partage des points spécifiques à la mise en logement collectif précoce, comme la nécessité d’un espace suffisant, un environnement stimulant pour éviter les succions croisées, ou encore la création de lots les plus homogènes possibles. Selon une étude vétérinaire de 2021, passés les premiers jours de vie « les contraintes en logement collectifs ne semblent pas plus fortes qu’en logement individuel », d’après la plupart des éleveurs usant de cette pratique.
Les ONG de protection animale enjoignent le Cniel à « soutenir une révision de la réglementation afin de garantir une harmonisation européenne cohérente avec les connaissances scientifiques et les attentes sociétales et éviter les distorsions de concurrence », dans un communiqué de presse du 17 septembre 2025.
(1) Compassion in World Farming (CIWF), Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoir (OABA), La Fondation Droit Animal, Ethique et Sciences (LFDA), Welfarm.