Une fois n’est pas coutume, c’est un outil plutôt léger et dépouillé que Lemken nous a mis à disposition pour cet essai. Notre Karat de 4 mètres est ici équipé d’un réglage mécanique de la profondeur de travail et surtout d’une sécurité à boulon pour les dents, deux caractéristiques adaptées à notre parcelle de craie. La gamme portée comprend deux versions à châssis repliable (4 et 5 m).La barre d'attelage est prise en chape. Il est possible de la déplacer sur la position inférieure mais l’opération nécessite un bon outillage. Nous accédons facilement au relevage grâce à l’espace généreux entre le Karat et le tracteur et branchons le seul circuit hydraulique, celui du repliage. La finition de l’outil est soignée, avec un souci du détail. Lemken a même poussé la coquetterie jusqu’à intégrer son logo sur son feu arrière.

La conception

Le châssis du Karat estsoudé. Les tirants et les haubans sont quant à eux boulonnés. Chaque partie du châssis est constituée de trois rangées de tubes carrés d'une épaisseur de 10 mm. La structure est renforcée par des longerons de type IPN et les soudures sont terminées en queue de poisson. La plupart des axes sont bloqués en rotation. Notre Karat comprend 14 dents écartées de 28,5 cm.

Les dents sont prises en mâchoire et soudées sur la poutre. Notre outil est équipé de la dent K8P avec recharge au tungstène. La tôle du déflecteur est droite sur toutes les dents, y compris celles qui sont situées en bordure. Le déflecteur suit la forme de l’étançon afin que la terre retombe devant la dent et que le mélange soit plus intensif. 

Pour la sécurité, Lemken a opté pour la solution simple à boulon de rupture, suffisante pour nos conditions de travail.

Les disques de nivellement sont montés par paire et en quinconce. Ils ne bénéficient pas d’une suspension. Le disque de bordure est monté en solo et entièrement lisse.

Le rouleau ouvert, à profil en V, d'un diamètre de 500 mm, est relié au châssis par un parallélogramme. La poutre qui porte les disques est directement fixée sur le support du rouleau. 

Au travail

Avant de partir au champ, nous remplaçons un soc. Cette opération s’effectue sans difficulté grâce au système de changement rapide. Une cale, placée derrière la dent permet de démonter l’ensemble soc et ailettes sans outil.

Le réglage de la profondeur de travail est mécanique. Il s’effectue en déplaçant des cales sur le tirant du rouleau. Il y a un poste de réglage de chaque côté de la machine, accessible depuis l’extérieur. Un autocollant explique la manipulation à effectuer et où placer les cales pour réduire ou augmenter la profondeur de travail. Il n’y a donc pas à réfléchir et on ne risque pas de se tromper. Une fois que nous sommes satisfaits de ce réglage, nous ajustons le report de charge de la même façon, au même endroit sur le tirant.

Nous pouvons passer aux disques. Là, c’est la douche froide! En effet, il faut soulever chaque paire de disques pour fixer leur hauteur avec une bride dans des trous. C’est fastidieux, d'autant plus qu'il faut grimper sur la machine. Heureusement, les disques étant montés sur le parallélogramme du rouleau, il n’est pas nécessaire de les régler à nouveau lorsque la profondeur de travail des dents est modifiée. La largeur du disque de bordure n’est pas réglable mais il est possible de modifier sa hauteur, de la même façon que celle des disques de nivellement.

La manivelle qui nous fait défaut pour le réglage des disques, nous la découvrons derrière le rouleau, Elle nous sert à adapter l’angle de travail des décrotteurs. Il est également possible de modifier la hauteur de ces derniers au moyen de secteurs à trous. Au travail, un petit dispositif mécanique maintient les deux demi-rouleaux dans la même position. Dans nos conditions très sèches, le Karat réalise un déchaumage de qualité et laisse un horizon homogène.

Une fois rentrés à la ferme, nous sommes contraints de remiser le Karat en position dépliée car il est dépourvu de béquilles. L’entretien est minimal puisque les seuls points de graissage sont ceux des articulations du repliage.