Le changement climatique menacera 6 hectares de semences sur 10 en 2050
Selon une étude réalisée par Axa Climate et Semae, 27 % des surfaces en multiplication de semences sont aujourd’hui soumises à un risque « fort à extrême ». À mode de production identique, 60 % le seraient en 2050.
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Axa Climate et Semae, l’interprofession des semences et des plants, présentaient les résultats d’une étude sur l’impact du changement climatique sur la production de semences de légumes et de céréales à l'horizon de 2030 et 2050. C'était le 27 février 2024 à l’occasion du Salon international de l’agriculture. Cette étude révèle que 60 % des surfaces actuelles en multiplication de semences seraient soumises à un risque « fort ou extrême » d’ici à 2050, contre 27 % aujourd’hui.
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« Trouver comment atténuer ou contourner ces risques »
« Ça ne veut pas dire que les agriculteurs arrêteront de multiplier des semences sur ces territoires : on estime que « seulement » 10 % des surfaces devront trouver une autre culture de multiplication », nuançait Vincent Marchal, directeur du conseil en transition agricole chez Axa Climate.
« Il y a donc une petite partie sur laquelle on ne pourra pas s’adapter, abonde Franck Prunus, directeur des services à la filière chez Semae. Il faut maintenant utiliser ces données pour trouver comment atténuer ou contourner ces risques, là où c’est possible, par le choix de variétés plus résilientes, le décalage des dates de semis, l’amélioration de la qualité des sols, l’optimisation de l’irrigation, par exemple. »
De nouvelles zones de production
Toutefois, « tout n’est pas négatif », estime Franck Prunus. La majorité de la production, aujourd’hui répartie sur quelque soixante départements, pourrait migrer vers de nouvelles zones avec l’évolution climatique. « Ça ne sera pas forcément une remontée vers le nord, puisqu’une multitude de facteurs entrent en jeu. »
L’étude a couvert une trentaine de zones de production du territoire français. Quatre scenarios climatiques ont été croisés avec les dix-huit cultures étudiées pour définir leur vulnérabilité actuelle et future. Axa Climate et Semae précisent que les résultats ne prennent pas en compte les « probables évolutions » des pratiques agricoles, de la réglementation et des stress biotiques.
Manque d’eau
« Le manque d’eau est et restera en 2030 le risque numéro un pour les cultures qui en ont le plus besoin en été, devant l’augmentation des températures qui se hissera en deuxième position, et le gel en troisième, ont ajouté Axa Climate et Semae. La grande majorité des cultures verra ses conditions de production détériorées dans toutes les zones de production, mais le sud de la France sera particulièrement touché du fait de la hausse des températures et du risque de sécheresse au printemps et en été. »
La production de semences françaises étant fortement tournée vers l’exportation, « il sera également important d’anticiper les évolutions climatiques chez nos clients », souligne Franck Prunus.
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