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Portrait Agricultrice et cochère au Puy du Fou

Chaque vendredi, de juin à septembre, Gwendoline Hillairet, éleveuse en Vendée, troque ses parthenaises pour les percherons du Puy du Fou, où elle est figurante bénévole.

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Pour mesurer sa détermination, il suffit de noter que Gwendoline Hillairet est l’unique agricultrice parmi les quatre mille bénévoles du Puy du Fou. À ses côtés, dans son équipe d’une quarantaine de cochers, seule une poignée d’agriculteurs partage sa passion. À 32 ans, l’éleveuse de Saint-Besnoist-sur-Mer, sur la côte vendéenne, achève sa vingtième saison à la Cinéscénie, le spectacle nocturne du parc lancé en 1978.

 

Les deux heures de route n’entament pas sa motivation, même quand elle rentre dans la nuit après avoir joué les cochers devant près de 15 000 spectateurs. « Elle est mordue, s’amuse son mari, Benoît. Je la comprends. C’est son moment à elle. »

« Elle est mordue »

C’est comme aller faire du sport ou du théâtre, renchérit Gwendoline. Moi, j’ai choisi le Puy du fou quand j’avais douze ans. » Entraînée dans l’aventure par son amie Deborah, la petite fille réservée adhère tout de suite à l’esprit : « C’était comme un jeu. J’avais le sentiment à la fois d’une grande fête et d’une responsabilité. » Ses deux sœurs la suivent, puis ses parents. « Aujourd’hui, ce rendez-vous familial est une belle façon de souffler par rapport au boulot. »

 

Voyage dans le temps

À l’origine, la « Puyfolaise » (bénévole à la Cinéscénie) voulait intégrer l’armée de terre et s’adonner à sa passion des animaux. « Je rêvais de devenir maître-chien », se souvient-elle. Mais sa rencontre, en BTS production animale, avec Benoît, fils d’éleveur, bouscule ses plans. Celui-ci prévoit de succéder à son père, tandis que Gwendoline vise une carrière de technicienne agricole. Au sein du service de remplacement, la jeune femme apprend aux côtés d’autres exploitants. Elle devient aussi magasinière à la Cavac, puis intègre le service Pac de la DDTM.

 

Au bout de neuf ans, en 2018, elle choisit de s’installer avec Benoît pour former le Gaec de la Bonde, qui compte aujourd’hui 85 vaches allaitantes. En parallèle, jamais elle n’a manqué une représentation au Puy du Fou les vendredis de juin à septembre. « J’ai joué la paysanne, la princesse, le soldat… », jusqu’à atteindre son rêve : intégrer la cavalerie. Gwendoline ne lâcherait pour rien au monde sa place. Entre acteurs agriculteurs, « nous nous soutenons aussi. Ce fut le cas fin juillet, avec la moisson rendue difficile par la pluie ».

 

Cette maman espère que ses enfants, Maïwen, cinq ans, et Germain, un an, la rejoindront un jour. Mais les places sont devenues chères : « Il arrive qu’on nous demande à nous, bénévoles, nos motivations. Il suffit de regarder le nombre de candidats pour comprendre la chance que l’on a. »

Rosanne Aries

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