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Betteraves Yannick Jadot déterminé à sucrer les néonicotinoïdes

À l’occasion d’une visite chez des betteraviers en Hauts de France, l’eurodéputé d’EELV Yannick Jadot, s’oppose une nouvelle fois à la réautorisation temporaire des néonicotinoïdes. Le gouvernement doit, selon lui, organiser la transition de la production de betterave vers l’agriculture biologique. L’ITB la CGB et le ministre en personne dénoncent cette stratégie.

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Une fois de plus, l’eurodéputé Europe écologie les verts ( EELV) Yannick Jadot a fait une apparition médiatique pour expliquer que la solution à la crise betteravière est l’agriculture biologique. Selon lui, « les betteraviers les moins touchés aujourd’hui sont ceux qui ont organisé des écosystèmes avec des haies, des zones enherbées et même des plantes compagnes », a-t-il expliqué au micro de RTL le 30 septembre 2020.

Faux ! Il n’y a pas d’alternative & le bio est touché. La transition agroécologique, ce n’est pas tuer une filière puis importer du sucre de pays aux normes environnementales moins-disantes !
La recherche prend du temps. Or, le courage en politique, c’est d’affronter le temps. https://t.co/Q3BMSClQfn

— Julien Denormandie (@J_Denormandie) September 30, 2020

Affirmation réfutée par l’Institut technique de la betterave (ITB), la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) et par le ministre de l’Agriculture. Les uns comme les autres ont pu constater que les betteraves bio étaient toutes aussi touchées.

 

> À lire aussi : Les betteraves bio n’échappent pas à la jaunisse (27/08/2020)

 

[Témoignage] Dominique Poyau, agriculteur, cultive des betteraves bio et témoigne de l’étendue de la #jaunisse sur sa parcelle... Le puceron ne fait pas la différence entre une @_MissBetter Bio/non Bio ! @yjadot @J_Denormandie @barbarapompili @CGB_IledeFrance pic.twitter.com/xqQvBho3LG

— CGB (@CGB_FR) September 30, 2020

Un comportement « indécent » selon la CGB

Quelques heures après son passage sur RTL, Jannick Jadot s’est rendu mercredi 30 septembre 2020 en visite chez des betteraviers dans le Nord Pas-de-Calais. « Un comportement indécent » selon Franck Sander, le président de la CGB, puisque cette région est la moins touchée par le virus. « L’attitude de l’eurodéputé est d’autant plus déplacée que certains planteurs ont déjà commencé la récolte avec un rendement de 15 ou 30 tonnes à l’hectare, même pas de quoi payer l’arrachage », insiste le président de la CGB. .

 

L’ITB avait déjà repris des propos de Yannick Jadot au sujet de l’irrigation des betteraves.

 

> À lire aussi sur Décodagri : Non, les betteraves ne sont pas arrosées 24 heures sur 24 (4/09/2020)

La « solution » : l’agriculture biologique

« La décision du gouvernement n’est pas simplement scandaleuse, absurde du point de vue de la biodiversité, elle est absurde du point de vue de la filière économique des betteraves », affirme le député en dénonçant le contexte économique de la betterave lié à l’abandon des quotas. « Ce n’est pas le puceron qui met le secteur de la betterave en crise. C’est cette fuite en avant internationale », affirme-t-il dans une vidéo d’Europe Ecologie Les Verts. « Nous voulons être compétitif par rapport aux Brésiliens et aux Indiens, c’est une aberration », estime l’eurodéputé. Pour Yannick Jadot, la solution réside dans l’agriculture biologique, d’une part parce qu’elle permet de ne pas avoir de puceron, et d’autre part parce que ce marché protège les producteurs de la concurrence internationale.

Déléguer notre approvisionnement en sucre

Je serai aujourd’hui avec @BenoitBiteau et @gruffat_claude près d’Arras pour rencontrer des paysans qui cultivent de la betterave sans #neonicotinoides. pic.twitter.com/lgtNuiujXg

— Yannick Jadot (@yjadot) September 30, 2020

« Mais si demain tous les planteurs passent en bio, le prix du sucre va doubler : est-ce que le consommateur français va alors acheter le sucre français ou brésilien ? », réagit Franck Sander. Selon lui, l’Allemagne, qui utilise des néonicotinoïdes foliaires, considéré comme plus dangereux, est prête à s’occuper de nous. « En cas de déficit en sucre en France, nos voisins d’outre-Rhin ne demandent qu’a nous fournir. Et ce ne sont pas les positionnements du groupe Südzucker qui vont le démentir », précise le président de la CGB.

 

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie alerte aussi sur les risques liés à une potentielle importation de sucre depuis d’autre pays : « La transition agroécologique, ce n’est pas tuer une filière puis importer du sucre de pays aux normes environnementales moins-disantes ! La recherche prend du temps. Or, le courage politique, c’est affronter le temps », tweete-t-il le 30 septembre 2020.

 

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