Quelles sont les causes des avortements infectieux chez les ruminants ?
La néosporose, maladie d’origine parasitaire, serait à l’origine de la majorité des avortements infectieux en élevages bovins. Le dispositif Oscar, qui s’appuie sur une démarche volontaire de suivi des causes d’avortements chez les ruminants, livre son bilan de l’année 2024.
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Soulignant une hausse du nombre d’avortements suivis au cours de l’année 2024, l’Observatoire et suivi des causes d’avortements chez les ruminants (Oscar) a publié ses résultats.
« Il existe un grand nombre d’agents infectieux potentiellement abortifs » chez les ruminants. Ainsi, le dispositif vise à recueillir et valoriser les résultats de diagnostics épidémiologiques pour « améliorer les connaissances des causes infectieuses des avortements ». In fine, il doit permettre d’orienter la prévention et « mieux cibler les usages des antimicrobiens » en élevages.
Le dispositif s’appuie sur les données d’analyses saisies par les groupements de défense sanitaire (GDS) de 30 départements engagés dans le dispositif, à partir de la participation volontaire des éleveurs. Les résultats sont donc à interpréter « avec prudence », car non représentatif de l’ensemble du territoire.
Lancement d’un comité européen autour de la fièvre Q (16/05/2025)
La néosporose à l’origine de la majorité des avortements en bovins
Au total, 1 402 séries d’avortements (1) ont été suivies en élevages bovins en 2024, dont 624 ont pu être élucidées, c’est-à-dire attribuées à une cause infectieuse. Chez les bovins, le dispositif a systématiquement recherché les maladies suivantes : la fièvre Q, la BVD (diarrhée virale bovine) et la néosporose.
Comme en 2023, la néosporose est la cause infectieuse la plus retrouvée (16,6 %) parmi les maladies recherchées systématiquement, en prenant en compte une imputation « forte » ou « possible ». Le rôle de la BVD dans les avortements des bovins stagne à moins de 5 % depuis plusieurs années (3,2 % en 2024), à mettre en parallèle avec la mise en place de programmes de gestion visant à l’éradiquer, note le dispositif.
La fièvre Q est, quant à elle, impliquée à un niveau « fort » ou « possible » dans 13,4 % des séries d’avortements étudiées, une tendance stable par rapport aux années précédentes.
Parmi les diagnostics entrepris pour d’autres maladies infectieuses, et donc à recherche facultative, l’ehrlichiose est la plus fréquemment rencontrée (26,2 % des recherches facultatives).
En ovins, la toxoplasmose est la cause la plus fréquente
En élevages ovins, 359 séries abortives ont pu être analysées au cours de l’année 2024, dont 200 finalement élucidées. Sont recherchées systématiquement la fièvre Q, la chlamydiose et la toxoplasmose.
La toxoplasmose reste la cause infectieuse la plus fréquemment retrouvée, impliquée « fortement » ou « possiblement » dans près d’un tiers des séries abortives du dispositif Oscar (29,2 %). Viennent ensuite la chlamydiose (16,4 %) et la fièvre Q (12,8 %). Parmi les maladies à recherche facultative, la salmonellose est la cause infectieuse la plus fréquemment rencontrée (13,7 % des diagnostics facultatifs).
Toujours chez les ovins, la forte augmentation (+31,5 %) de diagnostics par rapport à l’année précédente « pourrait être due aux épizooties de FCO-3 et FCO-8, car elles peuvent provoquer des avortements », détaille l’analyse des résultats. Toutefois, le taux d’élucidation est en baisse d’environ 10 % par rapport à 2023, ce qui pourrait aussi être lié à la FCO-3 et FCO-8, qui ne sont pas recherchées dans le cadre du dispositif Oscar.
La fièvre Q, cause principale des avortements en caprins
149 séries d’avortements ont été analysées en élevages caprins, un nombre qui ne permet pas une grande représentativité des causes d’avortements. Le dispositif précise que 65 de ces séries d’avortements ont pu être attribuées à une cause dans le cadre des analyses effectuées.
La fièvre Q est la première cause infectieuse la plus fréquente rencontrée. Cette maladie à recherche systématique dans le cadre du dispositif est impliquée dans 22,8 % des avortements, un chiffre qui augmente de 6,1 % par rapport à l’année 2023.
La toxoplasmose et la chlamydiose, qui sont également systématiquement recherchées, représentent respectivement 11,4 % et 9,4 % des causes retrouvées sur l’année 2024, toutes deux en diminution. Comme chez les ovins, la salmonellose est la cause infectieuse la plus fréquemment rencontrée lors des recherches facultatives (8,6 %).
(1) Le dispositif prend en compte tout cheptel confronté à une série abortive, que ces avortements soient « rapprochés » (pour les bovins : 2 avortements ou plus en 30 jours ou moins, pour les ovins et caprins : 3 avortements ou plus en 7 jours ou moins) ou « espacés » (pour les bovins : 3 avortements ou plus en 9 mois quelle que soit la taille du cheptel, pour les ovins et caprins : évaluation sur le lot de reproduction et sur une durée de 3 mois).
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