ICHN/Occitanie 1 000 agriculteurs défendent leur Zad, zone agricole défavorisée
Plus de mille agriculteurs et élus ont manifesté le 24 janvier à Montauban (Tarn-et-Garonne), contre la nouvelle carte des zones défavorisées proposée par le ministère, qui exclut près de cinq cents communes auparavant concernées.
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Plus d’un millier d’agriculteurs, venus des zones de montagne, du piémont et des zones défavorisées « simples » d’Occitanie, et une centaine de tracteurs, chargés de lisier, bottes de paille, pneus, palettes en bois, etc. : la FRSEA et JA (Jeunes Agriculteurs) ont sorti le grand jeu à Montauban pour signifier leur mécontentement.
Sur le trajet du cortège, un jeune monté sur un élévateur accrochait des bottes en caoutchouc aux lampadaires et aux arbres. Devant la préfecture, point final du parcours, c’est une combinaison de travail verte qui a été pendue à un arbre, tel un cadavre. « On vous nourrit mais on crève », pouvait-on lire sur un panneau porté par un tracteur. La ville aussi s’était organisée : huit écoles fermées, pas une voiture dans le centre-ville et des hordes de policiers barrant les rues et protégeant les sites publics. Canons à eau et gaz lacrymogènes ont répliqué aux déversements malodorants au pied du bâtiment de l’État.
1 500 éleveurs perdraient l’ICHN
« Nous défendons notre nouvelle Zad, notre zone agricole défavorisée », scandait au micro Christian Mazas, secrétaire général de la FRSEA de l’Occitanie. Dans ces zones, l’indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN), versée pour compenser les contraintes naturelles, des coûts de production élevés et une productivité basse, représente une aide de 7 000 à 12 000 € par an et par actif. Autant dire, le salaire de l’agriculteur. Ce soutien financier permet le maintien de systèmes d’élevage valorisant des surfaces herbagères.
Or, lors d’une réunion au ministère de l’Agriculture, le 20 décembre 2017, les responsables agricoles de la Région ont découvert une carte excluant 480 communes auparavant concernées par l’ICHN, soit près d’un quart du zonage qui existait jusque-là. « La carte annoncée n’est pas précise, mais nous estimons que ce retrait concernerait 1 500 éleveurs et 8 millions d’euros d’ICHN perdus par an », indique Philippe Jougla, le président de la FRSEA de l’Occitanie.
Une entrevue positive
En fin de manifestation, une délégation a été reçue par le directeur de la Draaf de l’Occitanie, ainsi que par le préfet et le directeur de la DDT du Tarn-et-Garonne. « Notre dossier est en haut de la pile des préoccupations de l’Administration, il y a une réelle prise en compte de nos problèmes et des critères propres à l’Occitanie », s’est félicité le président, à la sortie de l’entrevue.
« Ces derniers vont être modélisés à Paris et présentés vendredi 26 janvier, lors d’une réunion nationale sur le sujet. La question serait ainsi réglée pour le Lot, l’Aveyron, le Tarn et la Haute-Garonne, mais il resterait des interrogations pour le sud-ouest du Gers et de l’Aude. Nous espérons, à ce propos, que la France n’a pas atteint la limite des volumes de zones défavorisées autorisés par la Commission européenne. »
Une réunion nationale aura lieu chaque mois jusqu’en mars, pour définir une carte qui devra être adoptée par Bruxelles en septembre.
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